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mardi, mai 21, 2024
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Et si Macky Sall avait fait exprès de «tuer» Idrissa Seck ?

par pierre Dieme

Macky Sall aurait-il choisi de « tuer » Idrissa Seck ? Beaucoup de Thiessois répondent qu’« en politique, rien ne doit être exclu » tout en constatant qu’aujourd’hui, « le président de Rewmi est une épine de moins dans le pied du président »

Macky Sall aurait-il choisi de ‘’tuer’’ Idrissa Seck ? A cette question, beaucoup de Thiesssois répondent qu’« en politique, rien ne doit être exclu » tout en constatant qu’aujourd’hui, « le président de Rewmi est une épine de moins dans le pied du président Macky Sall ». Et de se demander : « qu’est-ce que Idrissa Seck, aujourd’hui, peut lui apporter politiquement parlant ? » Rappelant qu’« avant, Macky Sall et Idrissa Seck pouvaient présager que leur alliance les fortifierait à Thiès », ces interlocuteurs sont bien obligés de constater qu’aujourd’hui, « le contraire s’est produit, parce qu’à eux deux, le peuple thiessois les a sanctionnés, du fait de leur alliance ».

« Moi, je n’exclus pas que le président Macky Sall, en génie politique, ait piégé Idrissa Seck pour l’amener à ce stade, sachant que les gens aiment les valeurs, les gens de vertu. Il sait que Idrissa Seck symbolise, à lui seul, la tortuosité, la ruse, les contre-valeurs et risquait, facilement, d’être, du fait de leur alliance présentée comme étant contre-nature, sanctionné par les Thiessois et les Sénégalais de façon générale ».

La remarque est du responsable du Parti socialiste Pape Amadou Sall, candidat de la coalition « Wa Thiès » de Talla Sylla à la mairie de Thiès-Nord. Le petit-fils de ElHadj Ahmadou Barro Ndiéguene souligner qu’ « aujourd’hui, Macky Sall, sachant qu’Idrissa Seck n’avait que Thiès, reste bien conscient du fait qu’il ne pourra plus lui apporter grand-chose, après s’être attiré la foudre des Thiessois du fait de sa transhumance. Car c’est incontestable que le peuple thiessois a lâché le président de Rewmi à cause de sa tortuosité ».

Le nouvel allié de Macky Sall, Idrissa Seck est déclaré « persona non grata » dans la cité du rail par de jeunes Thiessois qui l’avaient d’ailleurs hué le dimanche 23 janvier 2022, jour du scrutin, dans son centre de vote à Malick Kaïré Diaw. Il est aujourd’hui considéré comme un « « traître pur sang » dans sa ville natale. Beaucoup de jeunes Thiessois disent « avoir tout fait pour lui, mais il n’a pas hésité à nous trahir, nous laisser tomber pour un poste. Il oublie que nous sommes de dignes fils de cette ville et ne voulons plus de lui ». Avec la conclusion de l’alliance Benno-Rewmi, actée le 1er novembre 2020, avec à la clef la nomination de l’ancien Premier ministre au poste de président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), beaucoup de Thiessois s’étaient dit angoissés par le risque de voir la ville rebelle « tomber dans l’escarcelle du pouvoir ». Aujourd’hui, le contraire s’est produit avec le déboulonnement du président sortant du Conseil départemental de Thiès, par Yewwi Askan Wi.

Le «Mburu ak Soow », des « retrouvailles brusques et fortuites » entre deux adversaires jurés, aura été le « cocktail de trop » pour l’ancien maire de Thiès. Et nombre d’observateurs de la scène politique de souligner que « le désormais très nuancé ex-président du conseil départemental de Thiès, qui a toujours enseigné à ses proches qu’en politique, il ne faut jamais dire ‘’jamais’’, est aujourd’hui très contesté par des fidèles alliés du président Macky Sall, en particulier par des ‘’apéristes’’ qui ont craché sur une telle ‘’alliance’’, mais aussi des ‘’rewmistes’’ qui vivent encore dans une ‘’frustration indescriptible’’ ».

« Si je perds Thiès… je mets un terme à ma carrière politique » disait Idy

En 2014, le président du Rewmi, qui avait promis de se décharger de toutes ses charges en politique, à l’âge de 63 ans, avait juré que « si je perds Thiès, je mets un terme à ma carrière politique ». Aujourd’hui a-t-il démontré à la face du monde qu’il incarne le véritable « Nittu Thiès ? ». D’après le responsable du Parti socialiste, Pape Amadou Sall, « par rapport à Thiès, ce qu’il faut retenir, ce n’est pas : ‘’qui a été élu’’, mais ‘’le résultat du scrutin’’ ». Et ce résultat du scrutin, aujourd’hui, selon lui, « c’est que le baobab majestueux profondément ancré à Thiès vient de tomber après 20 ans de règne sans partage ». D’après notre interlocuteur, « il n’y avait que deux camps à Thiès et non pas trois. D’abord le camp du ‘’Mburu ak Soow’’ incarné par l’avidité du pouvoir des gens de Rewmi et leurs acolytes de l’Apr qui ont accepté de cheminer avec eux. Ce sont ces mêmes gens de l’Apr, les Abdou Mbow, Maodo Malick Mbaye, Seynabou Ndiéguene, Mamadou Gningue, qui, naguère, crachaient sur le «Mburu ak Soow», racontaient du n’importe quoi sur Idrissa Seck et sa bande. Aujourd’hui donc, ces mêmes gens-là qui s’étaient alliés avec Talla Sylla pour faire face à Rewmi, ce sont eux qui, contre toute attente, ont noué une alliance avec les gens de Rewmi pour faire face au maire sortant de la ville de Thiès ».

A en croire Pape Amadou Sall, parlant de Talla Sylla, « c’était pour l’humilier », mais, se réjouit-il, « Dieu Tout-Puissant les a humiliés », parce que, selon lui, « Talla Sylla n’a rien perdu. Ce sont eux qui viennent de perdre 20 ans de règne sans partage à Thiès. Et ils disaient avant les élections qu’à eux seuls, les rewmistes, ils gagnaient les élections, donc, aujourd’hui, associés à l’Apr, ils vont administrer aux coalitions d’en face une raclée mémorable. Hélas, c’est eux qui ne se sont pas encore réveillés de leur désillusion ». D’après le responsable socialiste, le deuxième camp, était constitué par toutes les « autres listes qui, toutes, voulaient mettre fin à l’hypocrisie de cette ‘’alliance contre-nature’’, et elles ont toutes eu gain de cause, donc la victoire ».

Et d’insister sur le fait que les « ‘’Nittu Thiès’’ ont été perdus par leur avidité, leur soif de pouvoir, leur manque de générosité ». Les autres coalitions, elles, « avaient le choix d’accepter le diktat de ‘’Mburu ak Soow’’ et de suivre comme l’ont fait ces gens sans vertu ni vergogne, ou bien refuser comme les dignes fils Thiessois et faire face, et c’est ce que nous avons opté de faire et ça a donné les résultats escomptés ». Dans les rues de la capitale, des Thiessois qui se disent « dignes » soutiennent « avoir sanctionné les contre-valeurs, donc ‘’Nittu Thiès’’, avec ce qu’il incarne de tortuosité ». Et là, également, la leçon qu’en tire Modou Diop, observateur de la scène politique, c’est que « Thiès est habité par des gens de valeur, dignes et qui, sans tambour ni trompette, ont réglé leur compte à ces gens, de la plus belle des façons et en tout maturité, en toute responsabilité ». Parlant de la victoire de Yewwi Askan Wi, il estime qu’« aujourd’hui, tout le mérite revient au vaillant peuple de Thiès qui a su faire face et rester debout. C’est la victoire de tout le peuple thiessois ».

Pour Moustapha Gueye, un ancien commandant de brigade de gendarmerie célèbre pour ses profondes et pertinentes analyses sociopolitiques, « le mythe s’est effondré. Thiès a tourné définitivement le dos à Idrissa Seck, mettant ainsi fin à sa carrière politique qui était pourtant très prometteuse. L’ancien Premier ministre a été perdu par ses calculs politiciens qui l’ont poussé à s’allier avec le ‘’diable’’ ». Poursuivant, et parlant d’Idrissa Seck, l’ancien pandore estime que « dans sa chute, il a entraîné la coalition Benno Bokk Yakaar qui était moribonde et avait besoin d’une bonne thérapie pour se relever. Son espoir de renforcer cette coalition dans la région et dans le département s’est effondré comme un château de cartes. Il sera très difficile à sa formation politique, le Rewni, de renaître de ses cendres dans ce contexte particulièrement défavorable à tous les alliés du président Macky Sall ».

Selon le commandant Babacar Guèye, « le ministre d’État directeur de cabinet du président de la République, Augstin Tine, le vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow, les ministres, les députés et les directeurs de sociétés issus de la région de Thiès, sont fragilisés et sanctionnés par le dégoût qu’ils inspirent à une population décidée à ne plus supporter leur arrogance, leur ingratitude et leurs mépris envers tous les défis qu’ils se devaient de relever ». Parole de gendarme !

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