Il rêve de fermer la page des réseaux sociaux pour être en paix pendant qu’il concocte ses projets antinationaux. Destructeur de valeurs et de mémoire, militant du consensus de cimetière, adepte de la méthode forte, qui tue et emprisonne, architecte de coalitions ethnicises ou animalières, transhumantes, il ne se sent plus bloqué dans ses calculs funestes que par ces ondes technologiques qu’il avait pourtant identifiées, voici dix ans, mais dont il ne veut plus admettre l’utilité dans la marche des démocraties.
Il est au pied du mur. Coincé. Malheureux. Impuissant. Gourdin en main, il pense pouvoir rembobiner la courbe ascendante de l’histoire. Son corps massif et sa voix chevrotante détonnent. Pour peu, il inspirerait pitié.
C’est un salaud de première. Découvert. Grâce à ce qui change la face du monde à un rythme jamais envisagé depuis qu’il existe.
De Gutenberg à Zuckerberg, le monde a fait un saut prodigieux dans ce qui est la 4ème révolution industrielle où l’intelligence artificielle, les drones, les algorithmes, la robotique, et, d’abord, cette tectonique des plaques numériques, foudroyante, ont pris les destinées de l’humanité en mains, pour lui imposer de s’adapter ou d’être disruptée.
L’imprimerie à l’ancienne n’est plus qu’un souvenir. Celle de Gutenberg, l’une des premières avancées de l’être humain à la suite de la première révolution industrielle, voici plus de 4 siècles, autour de la machine à vapeur, n’est plus de saison. Zuckerberg, le rend obsolète.
C’est dire que vouloir détruire la plus significative percée qui fait phosphorer les sociétés humaines est un pari de grande magnitude, mais c’est, sans crainte d’une honte mondiale, ce que veut entreprendre un être surgi du Moyen âge, désireux de fermer tout ce qui relève des progrès scientifiques, technologiques et intellectuelles.
Bienvenue, Mackyberg. Le logiciel Macky est le dernier né d’une furie d’inventions mais c’en est une de malveillante.
Quel revirement il a fallu pour en arriver là….Au commencement, il se flattait d’être l’un des premiers convertis à la puissance du clic, pour faire face au fric et au flic. Son zèle de néophyte était doux à voir alors. Fabuleux même. Tel un chevalier éperonnant un vainqueur des plus grandes courses hippiques, sabre au clair, il faisait beau à voir.
Tout s’effondrait devant sa mugnificence, et d’abord les électeurs Sénégalais, hommes et femmes confondus, que son panache éblouissait. Il s’acheminait sans aucune résistance vers les cimes du pouvoir. Le clic, actionné par des hordes de supporters qui s’étaient enrôlées avec enthousiasme derrière sa cause, faisait des ravages dans le camp d’en face, réduit à constater l’impuissance de son fric et ses flics, ce qui, naguère, furent des armes irrésistibles.
Au soir de sa victoire, le 25 mars 2012, qui le portât à la tête du Sénégal, nul n’avait douté un seul instant que les nouvelles autoroutes de l’information y avaient joué un rôle décisif, en plus de s’offrir à sa munificence qu’il semblait dérouler sous les regards d’un monde ébahi par la légende que sa fulgurante ascension politique, masquant ses grands crimes, semblait valider.
Dix ans plus tard, les vents ont totalement tourné. Le clic a laissé la place au crac, sur le chemin inévitable du crash. « Les réseaux sociaux », dit leur défenseur d’un temps guère éloigné, « sont une peste mondiale ». « On va y mettre un terme », peste-t-il. « On ne peut pas laisser les gens insulter », précise-t-il dans son français de grand blessé de la première guerre mondiale.
Le revirement est étourdissant. L’homme qui se voulait à la pointe de la modernité retourne brutalement dans les grottes. Et, muni de ses pierres finement taillées, atteint d’une paranoïa proche de la démence, marmonnant à tout vent, le voici qui rêve d’en finir avec ces progrès qu’il ne supporte plus.
Soudain, il ramène en surface ces personnages qui, face aux informations distillées par les premières radios, n’avaient qu’une façon de s’opposer aux flux qui ne leur convenaient pas. Qui était de casser, faisant crasher sur quelque mur, l’appareil radiophonique, c’est-à-dire le messager technologique, de l’information de masse, produit de l’ingéniosité humaine détaché du contenu qu’il portait.
Mackyberg, c’est cet autocrate des temps anciens, d’avant l’acceptation des règles de la diplomatie moderne, dont le réflexe était de capturer, voire tuer, le messager qu’un lointain souverain lui avait envoyé pour lui faire part, avec grâce, de ses intentions de lui déclarer la guerre ou lui faire connaître ses projets envers lui et sa géographie.
Depuis hier, tel Don Quichotte, Mackyberg est déterminé à réduire en poussière cette plateforme moderne dont il s’est servie pour arriver à ses fins pouvoiristes. Cet homme est déloyal. Comme ces égoïstes qui se servent d’une échelle pour monter sur un endroit difficile d’accès avant de la casser pour en priver les autres, encore en bas. En Wolof, il est pire qu’ingrat, énervé -khounn!
En vérité, il y a de quoi! Après avoir multiplié les magouilles pour corrompre tout ce qui bouge, recruté à tort et à travers les forces sociales sensées lui servir d’oppositions, verrouillé les espaces d’expression publique, notamment par le biais des moyens d’information financés par l’argent du contribuable, et eu recours à sa soldatesque dans la magistrature et la sécurité, pour enfermer quiconque lui pose un souci, trouble son sommeil de tyranneau de village, il se croyait en sécurité. Il avait compté sans cette torche du net qui le traque jusque sur sa chaise anglaise. De ses arnaques sur le dos des partenaires bilatéraux, les multinationales, les institutions financières, comme la Banque mondiale ou le FMI, tout est connu. Il est nu. En sueur, sur sa chaise…
Son ultime recours, c’est ce qui le caractérise en homme ayant des muscles à la place du cerveau, pour reprendre Léopold Sédar Senghor.
Il ne lui reste que ça. Il sait que les moyens financiers qu’il dissipe du trésor public ne suffisent plus à arrêter la houle qui monte vers lui pour l’engloutir, dans un avenir proche. Son dernier réflexe est donc d’en finir avec ses contempteurs, en les privant de leur outil de travail.
Son énervement et sa ruse pour y entraîner le reste du monde, en faisant croire que son malheur s’applique à tous les dirigeants de la planète, ont de quoi faire rire.
Tel est cliqué celui qui croyait pouvoir se servir du net avant de casser la mécanique. Il est malheureux. Les salves ne cessent de le réduire, selon son terme, à sa plus simple expression. On expose ses crimes financiers autour des hydrocarbures du Sénégal. Ses magouilles sur le foncier, jusqu’à y mouiller le Secrétaire-Général de l’Organisation des nations-unies (Onu), Antonio Guterres, rentré avant hier, fâché et honteux de s’être laissé piéger par la bande criminelle de Macky avec Madani Tall, Aminata Niane et les fonctionnaires crapuleux de l’organisation qu’il dirige, sont désormais dans l’espace public.
Tous ses plans, montés dans des officines cachés, avec des alliés, présentés en développeurs, tels Mar Thiam, Yérim et la famille Sow, ou encore les surfacturations sur le TER, le BRT et la réhabilitation du Building administratif, sans compter le détournement des fonds Covid-19 au profit de son fils et ses alliés en crime, ou encore le népotisme qui monte en épingle son frère, Monsieur Pétrotim, son beau-frère, Monsieur Ministre des gros contrats et des fermes privatisés, et son épouse, qui conduit des délégations à Dubaï ou se fait attribuer des places, y compris des noms d’espaces publics, sont autant de signes, non-exhaustifs de sa gouvernance sombre que la peste mondiale des réseaux sociaux a permis de mettre au grand jour. Ses mic-macs pour entraîner le continent africain et les dirigeants du reste du monde dans sa cavalcade d’escroc n’ont plus de secret: le monde le découvre tel qu’en lui-même, dans sa vraie nature, dont il a des raisons d’avoir honte…
Pour être plus précis, ce n’est que la pointe visible d’un immense iceberg dont les secrets commencent à sortir petit à petit qui est livrée.
Les milliards de Taïwan, qu’il avait indûment empochés, sont rappelés par les tectoniciens. Ses avoirs sont tracés aux quatre coins de la planète. Ses abus de droit font tressaillir les forces républicaines, de la justice et de la sécurité, qui ont osé l’y accompagner. Les garde-pénitentiaires parlent des arrestations injustifiées qu’il a organisées en pensant faire taire ses critiques. Ses complots ad hominem pour détruire quiconque se dresse même avec douceur sur la route de son Césarisme et celle de son rêve éveillé d’une présidence à vie, monarchique, sont aussitôt éventrés qu’ils sont noués.
Plus que l’œil de Caïn, les réseaux sociaux le mettent nu. L’homo-ivrognicus est démasqué. On dirait un de ces lutteurs d’antan dont le Nguimb, le pagne pour couvrir son intimité, se détachait pour livrer ses balles sous les regards médusés. C’est un homme qui a peur. Il sait son impopularité sans limites. Ses coups tordus, avec l’aide de ripoux tels Milouche, Malick Sall et ses semblables, ou les chefs religieux qu’il embarque dans des prêches de paix après avoir semé le désordre, la chienlit, et les déclarations de ses recrues, comme (m) Oustaz Modou Fall, et les photos de transhumants pour se rassurer, participent d’une même réalité aggrandie par les réseaux sociaux: sa déchéance en téléchargement public.
Les réseaux sociaux sont ici pour y demeurer. Thomas Friedman, le théoricien de la mondialisation et l’un des premiers à comprendre leur portée, avait déjà alerté, dans son ouvrage « Le monde est plat » et dans un autre « Merci d’être en retard », soulignant la rapidité des transformations portées par l’internet, qu’il fallait les adopter ou se faire abréger.
Un professeur de Harvard, Warren McFarland, rencontré à Pékin, m’avait convaincu qu’il fallait s’y mettre sans tarder, tandis que le plus grand spécialiste mondial de la disruption, le concepteur de cette idée, le défunt Clayton Christensen, m’avait fait voir à quel point le monde était entré dans une ère où les acquis les plus solides du passé pouvaient être aisément bousculés.
L’inculte Mackyberg, lui, pense pouvoir arrêter la mer avec ses bras. C’est un être fini. Disrupté. Qui s’en va vers ces réseaux sociaux où il sera enterré. Vivant.
Les tectoniciens l’attendent de pied ferme. Dans une forme éblouissante. Parce qu’ils ont été dopés par le magique but inscrit hier en coupe d’Europe par le Sadio Mané de la nation tandis que lui s’échine à réveiller les vieilles lunes, révolues, de la dictature contre les vents.
Macky Sall, sache-le, le peuple Sénégalais est déterminé à te régler ton compte et à solder tes méfaits…Les réseaux sociaux sont un don de Dieu.
Adama Gaye*, l’un des premiers, avec d’autres, à utiliser les réseaux sociaux au Sénégal, comme moyen de lutte pour la transformation socio-politique du pays, est un opposant politique en exil après une détention illégale, fruit d’un complot du régime de Macky Sall.
PS: Macky Sall, ni question de troisième Mandat ni de victoire frauduleuse aux Législatives ni d’arrestations de tes critiques. Nous sommes debout pour te faire face. Prêts à tout. La magie du clic avec nous…
Mackyberg, l’homme qui veut tuer les réseaux sociaux, par ADAMA GAYE
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