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lundi, avril 29, 2024
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Les évêques prônent le renforcement des organes de contrôle et leur indépendance

par pierre Dieme

Le diocèse de Thiès a accueilli le forum commémorant le 25ème anniversaire de la lettre pastorale des évêques du Sénégal publiée le 20 novembre 1994 sur le thème « bâtir ensemble un Sénégal de paix et de justice».

C’est par un forum de réflexion et d’échanges que l’église a commémoré le 25ème anniversaire de la lettre pastorale des évêques du Sénégal publiée le 20 novembre 1994. Les recommandations touchent pratiquement tous les secteurs de la vie, notamment la politique, la justice, les libertés publiques. C’est ainsi que le forum a insisté sur la nécessité de «renforcer les pouvoirs des organes de contrôle et leur conférer plus d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif».

Le diocèse de Thiès a accueilli le forum commémorant le 25ème anniversaire de la lettre pastorale des évêques du Sénégal publiée le 20 novembre 1994 sur le thème « bâtir ensemble un Sénégal de paix et de justice».

C’est Monseigneur André Guèye, évêque de Thiès, qui a reçu le week-end dernier les actes du forum dont les recommandations touchent tous les domaines. Selon lui, malgré les acquis et les progrès depuis lors engrangés, il faut aussi reconnaître que le chemin reste à parcourir pour notre pays, car des constats d’alors sont prégnants aujourd’hui. En plus des nouveaux défis liés aux conditions actuelles d’existence, on ne cesse de parler de crise multipolaire et multidimensionnelle dans beaucoup de secteurs de la vie nationale. Et c’est sans ambages que le forum a décliné des recommandations fortes, pour apporter les correctifs ou les améliorations nécessaires. C’est dans ce cadre que le forum a insisté sur la nécessité de « renforcer les pouvoirs des organes de contrôle et leur conférer plus d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif, d’étendre la déclaration de patrimoine à tous les gestionnaires des deniers publics ».

Les autres recommandations phares portent, entre autres, sur le renforcement de l’indépendance des institutions de lutte contre la corruption, en les dotant notamment de pouvoirs requis et nécessaires pour fonctionner librement et agir efficacement. Il s’y ajoute la mise en œuvre des conclusions sur la réforme foncière car les conflits se comptent à la pelle dans ce domaine, le renforcement de la liberté de presse, la revalorisation du statut de l’enseignant, en s’investissant également davantage pour pacifier l’espace scolaire et universitaire par des concertations régulières entre acteurs.

Pour lui, justice et paix sont considérées à la fois comme des objectifs, mais aussi des conditions du développement. Il ajoute : « Il n’y a pas de développements authentiques qui ne promeuvent la justice et la paix comme il n’y a pas de chemin vers le développement qui ne passe par l’instauration d’une véritable justice dans tous les aspects de la justice, et d’une paix qui garantisse la liberté des citoyens et la stabilité du pays. Ces deux piliers sont essentiels pour saisir la notion de bien commun, défini comme l’ensemble des conditions sociales qui permettent tant à un groupe qu’à chacun d’atteindre leur perfection, leur épanouissement d’une façon totale et plus aisée et qui comporte le respect des droits et des devoirs de chaque citoyen et de l’Etat lui-même ».

Monseigneur André Guèye est d’avis que le Sénégal s’achemine vers des élections législatives et il rêve qu’un parti ou une coalition prenne ces recommandations comme repères, pour élaborer un plan d’actions pour orienter les politiques et les traduire comme principe des lois qui doivent guider la marche du pays. « Je ne désespère pas de l’intérêt que les autorités et les décideurs trouveront dans l’accueil et l’appropriation des recommandations, pourvu qu’une bonne stratégie de vulgarisation et de transmission soit efficacement mise en place», a-t-il souligné. Avec ce forum, indique Monseigneur André Guèye, il ne s’est pas agi d’une réécriture de la lettre pastorale de 1994, mais d’une entrée dans l’histoire de la réflexion citoyenne du pays.

A l’en croire, cette lettre prône le développement du Sénégal sur les piliers de la justice et de la paix. Et à ses yeux, la belle initiative de ce forum ne doit pas rester historique dans le sens d’un évènement unique. « Notre pays a besoin de s’arrêter et de réfléchir sur son destin, d’une façon participative et inclusive. Cependant, il est souhaitable que cette réflexion ne soit pas l’apanage des seuls politiques à travers leurs programmes de campagne électorale. La société civile en général doit en faire son action. L’église pour sa part a le devoir d’apporter sa contribution d’une façon rationnelle certes, mais non moins inspirée de sa conviction que la foi est une force qui pousse l’homme à travailler, voire à forger le chemin de son bonheur, dans la transformation des conditions de sa vie, selon le Dessein de Dieu.

La lettre des évêques de 1994 entre dans la vision de l’apport de l’église au développement de notre peuple. Il serait souhaitable d’installer une entité de suivi des recommandations et leur bonne transmission aux destinataires afin d’apporter un plus dans la construction d’un Sénégal de justice et de paix », a-t-il expliqué.

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