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jeudi, avril 25, 2024
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Le trop plein d’une gouvernance sombre et vicieuse

par pierre Dieme

Le climat actuel de tension marque un mécontentement populaire ayant une trame de fond : la position claire-obscure du Président Macky Sall mais surtout la spirale de scandales à n’en plus finir. Pendant que les pauvres citoyens sont confinés, une bamboula de kleptomanes

sans vergogne s’est installée avec l’onction du Président, une justice couchée. Silence ici tout

passe sous le coude du Président tant qu’on est de son camp !

Mais au fond n’y a-t-il pas un profond rejet, au-delà même de la personne du Président, d’un

système en qui le peuple ne prête plus sa confiance ?

Une décennie perdue dans la marche de notre développement par l’entêtement d’une personne

A y voir de près ce régime dérive en pouvoir autocratique qui cache foncièrement une lubie inavouée de vouloir museler toute voix discordante qui conteste les travers d’une gestion que tout esprit sensé doit vomir. Les arrestations tous azimuts expriment à elles seules les méthodes d’un autre âge que le peuple a expéditivement envie d’enterrer pour retrouver un nouveau souffle car il en a tout simplement marre.

Marre de cette situation où à longueur de journée, le champ médiatique est occupé à des fins

de propagande d’un régime qui, depuis douze ans, finit par dévoiler son visage : le

clientélisme, l’arrivisme, l’opportunisme et la promotion de la médiocrité.

Marre de cette situation où pendant douze années sans interruption un régime s’accroche à

des privilèges sans accorder la moindre attention à ces couches populaires.

Marre de cette situation où à longueur de journée, l’esprit du droit est torpillé et impunément dans les hautes sphères de l’Etat sans essuyer la moindre réprimande de la part du chef de l’Etat.

Marre de cette situation où l’arbitraire est devenu ordinaire au point de l’ériger en droit

absolu.

Marre de cet élitisme amateur et parvenu où la corruption et la concussion sont devenus acolytes d’un gouvernement paresseux, avili à l’argent facile, au détournement de deniers publics.

Marre de cette situation de gabegie financière érigée en règle de droit et de ce galvaudage

des valeurs jadis ancrées et à l’avant-garde de toute action publique. Marre de ce dialogue social triséqué et transformé en divide et imperat

Marre, marre et encore marre…de ce système de gouvernance sombre et vicieuse qui a fini de foutre en l’air tout ce qu’il y avait de sacrée dans notre République.

Était-ce le Sénégal émergent que Macky nous avait vendu ? Vous nous aviez promis le rétablissement des valeurs ?

Vous aviez promis de mettre sur pied une République avec des Institutions fortes, lutter sans réserve contre la corruption et la concussion. Que nenni ! Sous le régime actuel abondent un pillage dévergondé de nos maigres ressources, des députés faussaires, trafiquants de passeports diplomatiques, des milliards liquides retrouvés chez un député… Quid de la troisième et illégale candidature ? Nous ne pouvons pas régresser de 12 ans pour les mêmes combats ayant sorti Wade !

Il est heureux de constater que cette crise est le naufrage d’un homme et de son système renégat, l’obsolescence d’un entêtement mais point le recul de notre volonté de vie commune ou la pointe d’un doute en notre foi nationale.

Lutter pour la sauvegarde de nos acquis

Le seul combat qui vaille en faveur d’un Sénégal émergent est la purge d’un système et de ses dérives. Ce sont les conditions inaliénables de stabilisation des relations sociales et de relance du pacte social qui nous lie à nos dirigeants. Il est de coutume de dire que chaque société recèle en elle-même les causes de son dérèglement et par conséquent les solutions adéquates : la rupture, une vraie !

La rupture, elle émane dans l’inversion des rapports de force, autrement dit de la reprise en

main du jeu des acteurs à la lumière de la portée donnée par Frantz Fanon à ces mots

«politiser les masses, ce n’est pas, ce ne peut pas être faire un discours politique. C’est s’acharner avec rage à faire comprendre aux masses que tout dépend d’elles, que si nous stagnons c’est de leur faute et que si nous avançons c’est aussi de leur faute, qu’il n’y a pas de démiurge, qu’il n’y a pas d’homme illustre responsable de tout, mais que le démiurge c’est le peuple et que les mains magiciennes ne sont en définitive que celles du peuple. ».

La rupture, c’est purger un système du politicien pilleur et assainir l’espace politique par la reprise en main d’un fraternalisme ouvert et solidaire. Nous tenons cette occasion

historique d’effacer les turpitudes passées en assurant le renouvellement d’un véritable leadership populaire adossé à un engagement réciproque sous la bannière du respect de la parole donnée. Au commencement était le Verbe.

La renaissance commencera par-là : le respect de la parole donnée et du verbe de notre texte fondamental.

Toutes ces vagues déterminées et enthousiastes des Sénégalais résistants n’échouent pas en vain devant la surdité ou l’oubli sélectifs de Macky Sall ; elles érodent et dépiautent inexorablement la trahison, les détournements et le mensonge qui sont devenus le blason de son règne. Le peuple est prêt pour tourner la page. Comme Alvin Toffler qui affirme « parce que les changements ne se produisent jamais sans conflits, nous croyons que la métaphore des vagues des changements est plus dynamique et révélatrice que toute évocation de transition » . Nous aspirons à ce changement en affirmant avec vigueur et force une Chahada et un Credo : cette même vague qui a emporté Wade finira par emporter cette frénésie obscure et décadente qui bâillonne tous nos acquis démocratiques que nous avons âprement gagnés. Le peuple qui vous a tout donné ne mérite pas ce que votre régime lui rend.

Oswald Sarr Membre de Vision Socialiste France Membre de la coordination PS de France Ancien SG du MJESE (Jeunesses Socialistes)

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