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dimanche, mai 12, 2024
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Jugeant le parrainage “discriminatoire” : F24 conteste et saisit la Cedeao

par pierre Dieme

Les contestations et frictions autour du parrainage se font déjà sentir. Le F24 déplore une loi d’éviction et discriminatoire. Ainsi il a décidé de recourir à la CEDEAO pour dénoncer des manquements aux obligations communautaires telles que la violation grave des droits humains et le maintien d’une législation antidémocratique. 

En perspective de l’élection présidentielle prévue en février, le gouvernement du Sénégal, à  travers la Direction générale des élections a convoqué, hier, les mandataires des candidats déclarés. L’objectif de la rencontre était le retrait des fiches de collecte des parrainages enclenchant ainsi le processus d’application d’une législation antidémocratique. Ces concertations démarrent mal puisque le F24 rejette le système de parrainage qu’elle qualifie de loi d’éviction arbitraire. « En effet, le système de parrainage adopté le 19 avril 2018 par l’assemblée nationale a été jugé illégal par la cour de la CEDEAO le 28 avril 2018 qui avait ordonné sa suppression dans un délai de six mois Faut-il rappeler que cette loi d’éviction, arbitraire », déplore le F24 dans un communiqué. Cette coalition parle ainsi d’appareil discriminatoire qui, selon elle, a créé une véritable hécatombe dans les rangs des vingt-sept (27) candidats à l’élection présidentielle de 2019 dont certains ne parviennent pas encore à comprendre les raisons de leur inéligibilité. « En raison du fait que les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois nationales, l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO revêt un titre exécutoire, définitif et inattaquable en droit », explique le F24. À en croire, les leaders de mouvement, en refusant de retirer cette loi, préjudiciant les droits civils et politiques des sénégalais, instituant entre les acteurs une rupture d’égalité et violant le secret de vote, le gouvernement se met délibérément hors la loi. Par ailleurs, ce regroupement de l’opposition pense qu’on exigeant la « lettre de désignation dûment signée par le candidat à la candidature » le gouvernement montre sa volonté de se substituer au conseil constitutionnel pour éliminer en amont des candidatures. « Comment comprendre que le gouvernement qui refuse de se soumettre aux décisions de la cour de la CEDEAO soit cependant prompt à répondre favorablement à la demande de cette institution pour une aventure guerrière au Niger où de jeunes africains seront appelés s’entretuer pour des intérêts étrangers aux populations africaines », s’interroge le F24.

La CEDEAO saisie pour des élections inclusives 

Face à ce qu’il qualifie de forfaiture, le F24 dit avoir écrit à la CEDEAO pour exiger des sanctions. « Constatant la propension du gouvernement sénégalais à violer les lois nationales et supra nationales, l’USL et F24 ont respectivement adressé à la Commission de la CEDEAO et à sa Présidence des correspondances de dénonciation et de demande de sanctions contre les dirigeants de la République du Sénégal pour manquements aux obligations communautaires : violation grave des droits humains et maintien d’une législation antidémocratique », explique le communiqué. En attendant la réaction des instances de la CEDEAO, il a décidé de prendre les dispositions « au plan national afin que le parrainage ne demeure une nébuleuse » faisant planer une incertitude totale sur la participation de nombreux candidats. « Il importe à ce titre que le logiciel et le fichier, qui constituent la matrice du système de parrainage, cessent d’être une arme létale entre les mains du gouvernement qui s’octroie le pouvoir ultime de sélectionner selon son bon vouloir les admissibles à la conquête du pouvoir », ajoute le F24. Après ces actes, le F24 appelle à la mobilisation pour le triomphe de sa charte. À l’en croire, la  mise à disposition du fichier électoral à tous les candidats dans un délai permet un contrôle fiable des parrainages;  dispositif consensuel permettant une maitrise et un contrôle du logiciel par l’ensemble des informaticiens délégués par les candidats. « Nous devons avoir une élection présidentielle inclusive et sincère, transparente et apaisée en 2024. S’il n’est pas trop tard pour bien faire, il revient aux citoyens de veiller à ce que leurs droits soient respectés et que leurs acquis démocratiques soient préservés conformément aux dispositions constitutionnelles », soutient le F24.

Adja Khoudia THIAM 

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