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vendredi, avril 26, 2024
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Emeutes: Prémices d’une seconde vague

par pierre Dieme

Jeudi dernier, lors du Conseil présidentiel pour l’insertion des jeunes, le Chef de l’Etat avait mis en garde politiques et jeunes sur le fait que l’Etat est loin d’être faible.

Mais il a été surtout catégorique sur le fait que ‘’ça ne se reproduira plus’’.

Alors, la riposte de l’opposition ne s’est pas fait attendre.

A travers une de ses plateformes, le M2D qui regroupes politiques et membres de la Société civile,  parle dans un communiqué paru ce samedi, de ‘’trahison’’ de la part de Macky qui n’aurait pas respecté les engagements pris devant Serigne Mountakha, le Khalife général des Mourides.

Le mouvement qui n’en démorde pas, tient à présenter aux sénégalais un mémorandum sur les évènements de ce mois de mars et annonce des activités notamment pour la libération de tous les prisonniers de ces évènements qui sont au nombre de 30 si l’on en croit au communiqué.

On sent nettement, à travers ce communiqué, le souhait des composantes de cette structure, de montrer au Chef de l’Etat que l’opposition et la société civile restent dans une dynamique de combat si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Auparavant, la veille de la tenue du Conseil présidentiel, Ousmane Sonko avait fait une sortie dans la presse pour davantage étayer la thèse du complot du régime contre sa personne et imposer, lui-aussi, ses exigences.

C’est dire que la tension est encore vive entre pouvoir, opposition et société civile. Et que cette brève trêve observée le temps de deuils nationaux décrétés par les uns et les autres n’a pas du tout émoussé les ardeurs.

Tout se passe comme si aucune médiation n’a été tentée. Les propos de Me El Hadji Diouf, de Mame Mbaye Niang de la majorité, en disent long sur l’entement des différents états-majors politiques à en découdre.

Donc, si les médiations ne reprennent pas et que les prisonniers de ces évènements ne sont pas libérés, le M2D pourrait s’inscrire dans une autre dynamique de manifestation avec des risques énormes sur la sécurité publique.

Car, nous nous approchons d’échéances électorales importantes et les hommes politiques se moquent d’une stabilité politique qui ne leur garantirait pas de rester ou d’arriver au pouvoir.

Tout ce qui importe pour eux, c’est de gagner les rapports de force que ce soit sur le terrain électoral ou sur le terrain de la communication.

Les sorties incendiaires notées ces derniers jours çà et là traduisent le peu de cas que les politiciens se font de la stabilité du pays. C’est dire que si on les laisse faire, ils vont transformer cette nation en un vaste champ de bataille politique. Qu’importe les conséquences.

Ceci est d’autant plus vrai que le dialogue politique est dans l’impasse avec cette polémique sur la nouvelle date avec un troisième report.

L’occasion est trop belle pour les tenants du pouvoir pour que l’affaire Sweet beauty ne soit pas exploitée à fond dans un souci de créer les conditions d’une dysempathie  du grand public à l’égard d’Ousmane Sonko.

Et ce que l’on sait dans les rangs de Pastef et de l’opposition en général pour laisser le pouvoir dérouler son agenda au grand dam de la Justice.

Tout le monde sait que l’affaire est en instruction, mais personne ne souhaite laisser le juge dérouler son programme et décider en toute souveraineté de la suite à donner à l’affaire.

On multiplie des mises en garde attentatoires à l’indépendance de la Justice dans le souci d’en engranger le maximum de dividendes politiques.

Toutefois, tous les sénégalais, leaders comme populations doivent prendre conscience du fait que nous survivrons difficilement à une seconde vague d’émeutes.

Déjà la première nous avait causé beaucoup de torts. Il y a plus d’une dizaine de morts, beaucoup de dégâts matériels et une image écornée du Sénégal au niveau mondial.

Malheureusement, on nous plonge, déjà dans l’ambiance d’une avant-première dans la perspective d’une seconde vague. D’une façon totalement irresponsable.

C’est pourquoi, contrairement à la première fois, les médiateurs sociaux doivent, cette fois-ci, prendre les devants et imposer aux politiques, les termes de leurs propres engagements en matière de préservation de la paix et de la stabilité du pays.

Assane Samb

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