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mardi, avril 16, 2024
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Macky, la grande épreuve !

par pierre Dieme

Fixées à la date du 23 janvier 2022, les élections municipales et départementales qui ont déjà été reportées à quatre reprises depuis leur date initiale du 1er décembre 2019, semblent encore bien loin du bout du tunnel.

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L’organisation des élections municipales et départementales de janvier 2022 destinées à renouveler le mandat des élus locaux épuisé depuis décembre 2019, risque d’être un véritable parcours de combattant pour le président Macky Sall et son gouvernement. Pour cause, englué dans un champ politique où les oppositions sont frontales et restent marquées du sceau de la suspicion entre pouvoir et camp d’en face, le chef de l’Etat est mis au défi de tenir un scrutin consensuel, sur la base des principaux points acceptés d’accord partie au niveau du dialogue politique. Mais également en tenant compte des points en suspens au niveau de ce même dialogue comme de certaines injonctions sur le déroulé du processus électoral au Sénégal, dont la recommandation de la Cedeao de mettre un terme à son… modèle de parrainage citoyen.

Fixées à la date du 23 janvier 2022, les élections municipales et départementales qui ont déjà été reportées à quatre reprises depuis leur date initiale du 1er décembre 2019, semblent encore bien loin du bout du tunnel. Et pour cause ! Alors que le contexte politique du pays est encore vicié parles fameux évènements de mars dernier et par suite, du «mortal kombat» que le pouvoir semble livrer avec une partie de son opposition, celle dite radicale agglutinée autour d’Ousmane Sonko de Pastef-Les Patriotes et du Mouvement de défense de la démocratie (M2D), le président de la République semble marquer le pas face aux grandes urgences du processus électoral, celles devant conduire vers une organisation normée et sereine du scrutin de janvier prochain. En effet, alors que l’essentiel du processus d’organisation des prochaines élections municipales et départementales du 23 janvier 2022 prochaine est aujourd’hui suspendu à sa décision concernant le rapport de la Commission cellulaire du dialogue politique qu’il a reçu le 26 août 2020 dernier des mains du président du Dialogue national, Famara Ibrahima Sagna, notamment la suite qu’il entendait accorder aux différents points d’accord et aux questions en suspens, Macky Sall semble pour le moment plus préoccupé par ses tournées économiques à travers le Sénégal.

Des périples sur fond de suivi de l’action gouvernementale mais organisés à la veille de chaque élection générale depuis les Législatives de 2017. Après les régions centre (Kaffrine) et Sud-Est (Kédougou) du 29 mai au 1er juin 2021 dernier puis le Nord du pays du 12 au 19 juin, la prochaine étape de ces déplacements aux allures d’une campagne électorale anticipée sera les régions de Louga, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. D’ailleurs, s’exprimant lors du Conseil des ministres du mercredi 23 juin dernier, le chef de l’Etat a invité les membres du gouvernement « à préparer » cette prochaine étape de sa tournée économique dans ces quatre régions.

Pendant ce temps, à six mois et poussière des prochaines élections municipales et départementales, un mystère total continue d’entourer certaines questions directement concernées par le scrutin en question. Il s’agit entre autres de l’élection au suffrage universel direct des maires (sur lequel certains acteurs prêtent à Macky Sall l’intention d’apposer son véto), la question de la vacance et suppléance au poste de maire et président de Conseil départemental, celle relative aux autorités en charge de la gestion des élections ou encore à l’utilisation du bulletin unique…

Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’on est pratiquement à quelques encablures de la période limite des six mois fixée par le protocole additionnel de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance du 21 décembre 2001, et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007 pour procéder aux changements de la loi électorale. Du coup, la saisine de l’Assemblée nationale pour entériner les modalités d’organisation de ces Locales, sur la base des acquis consensuels du dialogue que Macky Sall s’était engagé à respecter, s’impose de manière instante pour rester dans la conformité du protocole additionnel de la Cedeao. Une institution dont la Cour de justice a d’ailleurs sommé «Macky Sall» de mettre fin à son modèle de parrainage citoyen qui ne garantit pas tous les droits des électeurs.

 A moins de 7 mois des Locales, Macky Sall arrivera-t-il à enjamber ces divers obstacles pour arriver à une tenue consensuelle des élections, sur la base du compromis politique, ou sera-t-il amené encore une fois à recourir à l’état de fait? Ou encore au forcing, via sa majorité mécanique à l’Assemblée nationale, afin d’opérer des modifications unilatérales au Code électoral et en procédure d’urgence comme il a toujours fait quand il s’agit de grandes réformes ? C’est dire à quel point des zones d’ombre persistent encore sur la tenue sans heurts des élections municipales et départementales de janvier prochain, qualifiées par beaucoup d’acteurs de primaires pour les Législatives à venir et de test majeur vers la grande équation présidentielle de 2024

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