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samedi, avril 27, 2024
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Le poison de Moussa Bocar dans la campagne de Amadou Ba

par pierre Dieme

La sortie de Moussa Bocar Thiam contre les wolofs de Ourossogui qui voteraient contre Amadou Ba pourrait desservir son candidat. Des membres de son directoire de campagne ont cette crainte. Et parce qu’il y a eu des précédents similaires comme les menaces de Wade, en 2012, contre les populations de Podor et de Matam qui ne voteraient pas pour lui. Le vote-sanction était massif.

Il y a de ces faits et gestes qui peuvent tout chambouler dans une élection. La sortie de Moussa Bocar Thiam est mal prise jusque dans le camp du candidat de Benno bokk yaakaar. Même s’il a tenté de repréciser ses propos. Lors d’un meeting tenu dans la commune de Ourossogui dont il est le maire, le ministre de la Communication n’a rien trouvé de mieux que de s’attaquer aux commerçants et autres ouvriers qui travaillent dans sa commune. Dans une déclaration faite en Wolof, il dit : «Je ne m’adresse pas à ceux qui sont du côté d’Amadou Ba. Mais plutôt à mes parents Wolof, les commerçants, les menuisiers, les maçons, qui sont à Ourossogui et qui sont déterminés à voter contre Amadou Ba. Vous n’avez pas le droit de voter pour quelqu’un d’autre que Amadou Ba à cette élection. Si vous votez pour l’opposition, c’est faire reculer la localité.» En effet, depuis cette communication, des membres de ces corps de métiers ont fait des sorties au vitriol contre le ministre. Cette vidéo devenue virale parce que jugée grave ne laisse pas indifférent le Directoire de campagne de son candidat. Parce que justement, au-delà cette gravité, ces propos peuvent desservir Amadou Ba. Et à regarder dans le rétroviseur, il y a bien eu des cas similaires.

Les menaces de Wade contre Podor et Matam au 2nd tour de 2012

Abdoulaye Wade, acculé et affaibli par sa décision de faire, contre vents et marées, un 3e mandat, avait pété un câble au 2nd tour de 2012. Le 21 mars, à 3 jours du scrutin, devant affronter Macky Sall, avait menacé les localités qui ne voteraient pas en sa faveur. «Je ne vais plus aider des gens qui ne votent pas pour moi. J’ai beaucoup fait pour Podor et Matam, s’ils veulent que je continue mes projets, il faut qu’ils votent pour moi. Il faut que les gens de Matam et Podor me disent s’ils veulent que je continue la construction d’infrastructures. Sinon, je vais remettre les projets à Macky Sall qui n’a pas de programme», avait-il déclaré lors d’un meeting tenu à Tivaouane Peul, une localité de la région de Dakar. Le même Abdoulaye Wade avait aussi menacé de ne plus consentir des investissements en Casamance. Alors, ces localités du nord et du sud y avaient vu du chantage. Résultat : il a subi un vote-sanction massif qui a contribué à sa chute.

Me Moussa Diop et Ilaa Touba

Dans la soirée même de la réélection de Macky Sall en 2019, Me Moussa Diop, non content de la lourde défaite de son candidat à Touba et dans le département de Mbacké en général, n’avait pu se retenir. «Ils se prennent pour le centre du monde, ici au Sénégal. Au référendum, ils ont fait la même chose. Ils ont fait perdre Macky ici (à Touba). Ils ont saboté le vote, détruit tout, et on les a laissés faire. Le président Macky Sall n’a même pas fait un recours. Aujourd’hui, quand je me suis réveillé, j’ai eu une seule envie, aller louer un bulldozer, enlever Ila Touba (autoroute) et aller en faire Ila Fouta», avait-il fulminé. Soulevant ainsi une grosse colère de la communauté mouride et de l’opinion en général. Beaucoup réclamaient d’ailleurs son limogeage de la Directeur générale de Dakar Dem Dikk en vain. Cette sortie n’avait fait qu’accentuer l’impopularité de Macky Sall à Touba.

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