Tudieu, mais de quoi ont-ils donc peur ? Personne ne peut nier lāacharnement dont est victime lāhomme le plus honni des gens au pouvoir. Ils lāont dāabord radiĆ© de la fonction publique, espĆ©rant le rendre misĆ©rable. Il leur fait un pied de nez et siĆØge Ć lāAssemblĆ©e nationale oĆ¹ il nāa cessĆ© de les importuner davantage encore.
Plus ils lāinsultaient, plus sa cote de popularitĆ© augmentait. On lāinjuriait Ć tel point quāil Ć©tait devenu une Ć©chelle pour la promotion des laudateurs. Pour ĆŖtre sĆ»r dāobtenir une promotion, il fallait passer par le corps de celui qui promettait lāenfer aux gens du pouvoir. Voulant le Ā« tuer Ā» politiquement, ils avaient Ć©crit un scĆ©nario mal ficelĆ© avec des acteurs peu inspirĆ©s dont le personnage principal qui a miraculeusement disparu des tabloĆÆds. En tout cas, les portes de Rebeuss devaient lui ĆŖtre grandement ouvertes.
Puis un grain de sable a grippĆ© les rouages de leur funeste projet. Depuis lors, entre lui et eux, cāest la guerre. Pour le moment, ils semblent avoir pris le dessus sur lui, le rĆ©duisant au silence avec son incarcĆ©ration. Mais il nāa jamais Ć©tĆ© aussi prĆ©sent etsa voix aussi puissante et audible. Celle-ci est portĆ©e chaque jour par des milliers de jeunes qui lui ont dĆ©diĆ© une chanson, le rĆ©clamant joyeusement Ć leurs cĆ“tĆ©s.
Et jusque dans la Diaspora, des voix sāĆ©lĆØvent, rendant cauchemardesques les sĆ©jours Ć lāĆ©tranger du Chef. MĆŖme en prison, son ombre continue, tel lāÅil de CaĆÆn, de hanter le mĆŖme Chef. Il faut dire que, partout Ć lāextĆ©rieur du pays et sur les plateaux des tĆ©lĆ©s, il est devenu un sujet de prĆ©occupation pour les interlocuteurs du Chef. Se prĆ©sentant ainsi comme lāhomme le plus populaire et qui cristallise les espoirs de millions de SĆ©nĆ©galais.
Pour en finir avec lui, aprĆØs que la justice et les Fds lāont mis Ć mort, une structure considĆ©rĆ©e jusque-lĆ comme indĆ©pendante sāest invitĆ©e dans cette danse du scalp. Toute honte bue, ces messieurs et dames dont le rĆ“le est juste de recevoir de la paperasse, ont outrepassĆ© leur rĆ“le en refusant de dĆ©livrer des fiches de parrainage au mandataire du proscrit. Oscar Sierra, ils nāen veulent point comme candidat.
Quitte Ć piĆ©tiner les lois du pays. MalgrĆ© tout, il demeure le plus populaire parmi les centaines des candidats Ć la prĆ©sidentielle, mobilisant plus que lāhĆ©ritier dĆ©signĆ© du Chef. Car, comme disait le regrettĆ© chanteur Ndiaga Mbaye, Ā« SĆ¹Ć¹l ker dĆ¹ko tere feeƱ Ā» (Lāombre ne peut cacher la lumiĆØre).
KACCOOR BI – LE TEMOIN