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dimanche, mai 5, 2024
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Médiocrités

par pierre Dieme

Comme on nous l’a changé, ce doux pays des paradoxes. De la pluralité de l’audiovisuel, plutôt que de prendre des hauteurs, nous sommes descendus si bas jusqu’à patauger dans la pourriture. De la parole lumineuse, nous sommes à la banalisation du discours. Tout se dit et rien ne se cache.

La parole est devenue insignifiante sans aucun effet dans nos consciences si malmenées. Ceux qui la professent sont également d’une effarante vacuité et frivolité. Suprême châtiment, ils sont élevés au rang de stars si bien que ceux qui devaient livrer la bonne parole, préfèrent se taire. Ces nouvelles stars de nos télévisions et réseaux sociaux en arrivent même à affoler l’audimat par leur taux qui grimpe. C’est le nouveau Sénégal avec les Nabou Dash, Coura Macky, Ouzin Keita, Palwish, Niang Kharagne et autres féministes radicales qui se distinguent, non pas par leur pensée pénétrante, mais leur insignifiance et futilité.

De quoi regretter les truculences verbales d’un Aladji Mor Mbaye ou d’un Babou Faye. Ou encore Ibrahima Ndiaye « Mame Yakhi Lalo ». Ces troubadours d’une autre époque, nourris à l’école de la parole qui est art et philosophie. Une vraie école de la vie où le dire se chante en proverbes, sentences, dictons, calembours et contes, où le savoir se transmet en poésie. Le verbe volait haut partout et dans tous les sens. On aimait écouter ces hommes sans jamais s’ennuyer de leurs discours. Eprouvés par les belles et flamboyantes sentences de ces gardiens de la tradition orale. Qui ne parlent jamais sans rien dire.

Et même quand ils ouvraient les portes de l’intimité, ils avaient cet art de converser sans effaroucher les puritains. Ce, à l’instar d’un Boucounta Ndiaye qui s’invite avec effraction dans le secret des femmes sans jamais blesser l’ouïe. A la place de ces hommes et femmes racés et qui se sont abreuvés à la source de la tradition, on nous présente aujourd’hui en modèles des individus sans aucune culture si ce n’est de dire des banalités. La dégénérescence d’une société qui semble, hélas, avoir touché le fond.
KACCOOR BI – LE TEMOIN

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