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vendredi, avril 19, 2024
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Les «Patriotes», en mode résistance !

par pierre Dieme

L’atmosphère a été tendue dans la matinée d’hier, lundi 08 février, à la Cité Keur Gorgui où réside le député Ousmane Sonko, et sur quelques artères de Dakar dont la Vdn et les abords de l’Université Cheikh Anta Diop. Pour cause, les partisans du président du parti Pastef/Les Patriotes, visé par une convocation de la Section de recherches de la gendarmerie à laquelle il a refusé de déférer, se sont regroupés en masse aux alentours du domicile de leur leader, dans une sorte de bouclier humain. Du coup, ils se sont frottés pendant des heures aux forces de l’ordre, venues les disperser sous prétexte d’interdiction de tout rassemblement en temps de Covid-19. Bilan des affrontements : des blessés notés de part et d’autre, plusieurs véhicules incendiés dont un de la police, des motos caillassées.

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Au lendemain de la sortie du leader de Pastef-Les Patriotes refusant de déférer à la convocation qui lui a été servie par la Section de recherches de la gendarmerie, relativement à une affaire de mœurs impliquant sa personne, des dizaines et des dizaines de militants et sympathisants, secondés par certains activistes comme Guy Marius Sagna de Frapp et autres, se sont mobilisés devant le domicile d’Ousmane Sonko à la Cité Keur Gorgui, tôt le matin.

Très déterminés, ils se sont érigés en bouclier pour leur leader, ancien candidat sorti troisième à la dernière présidentielle. Très vite, la tension est montée devant chez Sonko où les «Patriotes» étaient engagés à organiser la « résistance » contre toute potentielle action policière. Ce qui devait arriver arriva alors, dans un contexte marqué par l’interdiction des rassemblements à cause de la propagation de la maladie à Covid-19. La police a débarqué sur les lieux pour disperser les manifestants à coups de grenades lacrymogènes. Du coup, la ruelle qui longe la devanture de la maison du chef de file de Pastef-Les Patriotes a été transformée en principal théâ tre des opérations.

Les militants et sympathisants ont riposté en jetant des pierres. Des blessés ont été alors notés de part et d’autre. Plusieurs véhicules ont été de même incendiés dont un de la police, des motos caillassées et l’Auchan de Sacré-Cœur vandalisé, entre autres dégâts. Le siège du Prodac estlui aussi saccagé, et un véhicule incendié devant la porte de la structure par les manifestants. Même le domicile de Mahmoud Saleh, directeur de cabinet politique du chef de l’Etat, subit les foudres des affrontements. Les forces de l’ordre, dont des renforts du BIP, ont réussi à disperser les protestataires, avant de faire le pied de grue devant le domicile d’Ousmane Sonko.

Acculés, les manifestants convergent alors vers la Voie de dégagement Nord qui est barrée par des pierres et autres, mais aussi vers l’Université Cheikh Anta Diop et certains quartiers avoisinants. Une petite guérilla urbaine s’organise alors avant que les forces préposées au maintien de l’ordre ne parviennent à éteindre le feu, de part et d’autre. C’était le retour à la normale, après toute une matinée de heurts entre les partisans d’Ousmane Sonko et les forces de l’ordre.
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L’OPPOSITION S’ÉRIGE EN BOUCLIER DE SONKO

KHALIFA SALL ET TAXAWU SENEGAAL EN CROISADE : NON A TOUTE INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE
Pour sa part, Taxawu Senegaal et Khalifa Sall ont vivement condamné « les violences policières contre les militants et sympathisants de Pastef venus témoigner leur soutien à leur leader » hier, lundi. Dans une note transmise à la presse, le camp de l’ancien maire de Dakar a tenu à faire savoir que « Les accusations portées contre Ousmane Sonko ne doivent pas être l’occasion d’un acharnement judiciaire ». Et tout rappelant que « Ousmane Sonko conteste ces accusations », Taxawu Senegaal a appelé « à respecter sa présomption d’innocence, son immunité parlementaire et plus généralement les droits dont bénéficie toute personne accusée ». Pour finir, Taxawu Senegaal a mis en garde le régime de Macky Sall, « habitué à utiliser la justice pour liquider ses adversaires, contre toute instrumentalisation de la justice dans cette affaire comme cela a été le cas contre Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall ». Dans la foulée, Taxawu Senegaal a dénoncé « les fuites organisées en violation du secret de l’enquête » et a relevé que « La justice doit identifier et sanctionner les commanditaires et les auteurs de ces violations intolérables ».

MAMADOU LAMINE DIALLO, DEPUTE DETEKKI : «C’est un contre-feu pour masquer la faillite de la lutte contre Covid-19»
Mamadou Lamine Diallo, député et patron du mouvement Tekki, ne cautionne pas la convocation d’Ousmane Sonko, encore moins son implication dans cette affaire de mœurs en question. Aussi a-t-il tenu à faire savoir que : « Le Mouvement des Femmes a obtenu la criminalisation du viol. Utiliser cet acquis pour salir et éliminer un opposant est d’une gravité extrême confinant à la haute trahison en cas de complot ou de cabale, même si c’est un contre-feu pour masquer la faillite de la lutte contre la Covid-19 et le chômage des jeunes». A charge, le député fait savoir dans la foulée que « Macky Sall a inauguré l’ère de la chasse aux opposants pour installer la dictature de la Famille Faye Sall: ses armes étaient jusqu’ici de nature financière associées aux parrainages corrompus ». Et de poursuivre : « Sous le constat de son engagement patriotique, il faut défendre l’honorabilité du député Ousmane Sonko, Président de Pastef. Tekki a vécu dans sa chair, la disparition de son coordonnateur Moussa Ndiaye. Nous savons ce qu’est un complot ». Aussi conclut-il : « Vive la mobilisation patriotique pour la démocratie et les libertés. Tenez bon, compagnons de Pastef-Les Patriotes ! ».

LE FRN DENONCE UNE«DICTATURE RAMPANTE» : «L’objectif visé est de réduire l’Opposition à sa plus simple expression»
Pour le Front de résistance nationale, dans cette affaire, «L’objectif visé est de réduire l’Opposition à sa plus simple expression ». Dans une déclaration en date d’hier, le coordonnateur du front Mouhamadou Moctar Sourang relève : « Avant-hier, c’étaient les cas de Karim Wade et de Khalifa Ababacar Sall, accusés d’enrichissement illicite ou de détournement de deniers publics. Tous les deux ont été livrés à la vindicte populaire, emprisonnés et/ou exilés, par l’utilisation de la justice pour la liquidation d’adversaires politiques. Hier, c’était au tour respectivement d’Abdoul Mbaye et de Bougane Dany Guèye, vilipendés comme des malpropres, soi-disant impliqués dans des affaires non conformes à la moralité. Aujourd’hui, c’est Ousmane Sonko qui se voit indexé pour une supposée affaire de mœurs ». Et de poursuivre : « Le Frn ne peut que s’indigner avec la dernière énergie devant cette stratégie manifestement déroulée pour tenter d’affaiblir et liquider politiquement et socialement des adversaires politiques, en foulant aux pieds toute considération d’ordre éthique. On le sait, l’objectif visé est de “ réduire l’Opposition à sa plus simple expression ». Par suite, le Frn qui dénonce une « dictature rampante » a tenu à mettre en garde « le régime en place pour lui signifier qu’il ne saurait demeurer indifférent face à de telles ignominies et d’arrêter la judiciarisation de la vie politique ».

THIERNO BOCOUM, PRESIDENT DU MOUVEMENT AGIR : «Le procureur de la République est devenu un danger pour la démocratie»
L’ancien député Thierno Bocoum est formel : « Convoquer un député tout en ignorant les dispositions combinées des articles 61 de la Constitution et 58 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, est un acte grave posé par le procureur de la République. Et ce n’est pas la première fois ». Se prononçant sur l’affaire Ousmane Sonko, le président du Mouvement Agir s’est voulu catégorique/ Pour lui, « Le procureur de la République est devenu un danger pour la démocratie. Ses décisions, illégales, et sa posture de récidiviste montrent qu’il préfère mettre la loi en dessous des volontés politiques de sa hiérarchie ». Et de certifier que « Le trouble à l’ordre public devrait être opposé aux agents de l’Etat qui violent les lois et créent des situations de tensions. Ousmane Sonko est un député du peuple qui a des droits consacrés dans la charte fondamentale de notre pays ». Au final, l’ancien député Thierno Bocoum a fait savoir que c’était pour lui « un devoir de lui avoir apporté, ce matin (lundi matin-ndlr), mon soutien fraternel, amical et patriotique ».

ACCUSATIONSCONTRESONKO, RESPECT DELA LOI : Y’en a marre met en garde Serigne Bass
Le mouvement Y’en a marre met en garde le procureur de la République contre toute violation des droits du leader de Pastef-Les Patriotes et député Ousmane Sonko. Dans une déclaration transmise à la presse, le mouvement s’est vivement insurgé contre la tournure des évènements dans cette affaire. Aussi, son texte note-t-il : « Y en a marre constate depuis ce matin (lundi matin ndlr) une forte présence policière devant le domicile de Monsieur Ousmane Sonko, président du parti Pastef, et un début de répression violente suivie d’arrestations de militants et sympathisants de ce dernier. Le mouvement met en garde les autorités étatiques contre toute instrumentalisation de notre pouvoir judiciaire à des fins politiciennes, dans le dossier judiciaire opposant Monsieur Ousmane Sonko à une citoyenne sénégalaise ». La déclaration relève par suite : « En sa qualité de député du peuple, M. Sonko bénéficie d’une immunité parlementaire qui astreint l’autorité judiciaire à se conformer à des dispositions prévues par la loi, pour l’auditionner ». Pour autant, le mouvement Y en a marre dit engager le Procureur de la République « à faire cesser sans délais ce processus qui constitue une attaque inacceptable à notre État de droit ».

SEYNABOU BA (STAGIAIRE) ET MD

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