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vendredi, avril 26, 2024
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Les limites de l’OFNAC

par pierre Dieme

La présidente de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté et son vice-président, Cheikh Tidiane Mara renseignent que l’organe de contrôle a un champ très délimité. C’était à l’occasion d’un atelier d’information sur la corruption organisé à l’Ecole nationale des officiers de la gendarmerie par l’OFNAC

Créé en 2012, par le Chef de l’Etat, Macky Sall, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption semble pourtant disposer de beaucoup plus de garanties pour mener en toute indépendance sa mission de contrôle que la plupart des autres organes de contrôle de l’Etat du Sénégal.

Mais en réalité, l’Ofnac peine à s’affirmer véritablement sur le champ de bataille contre la fraude et la corruption…

Son vice-président, Cheikh Tidiane Mara, aurait insinué qu’il y a un manque de suivi des dossiers de l’OFNAC au niveau de la justice sénégalaise. Ainsi, espère-t-il, cette institution qui est l’OFNAC, aura un jour « la possibilité d’assurer le suivi des dossiers qu’elle remettra à la Justice. « Nous allons continuer à travailler de cette manière, c’est-à-dire remettre les dossiers après enquêtes au Procureur de la République et s’en arrêter là. Cependant, nous espérons un jour, au niveau de l’OFNAC, faire en sorte que les dossiers qui font l’objet d’une enquête soit suivis », a-t-il fait savoir. Selon Mara, ancien procureur spécial auprès de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), concernant les rapports, l’OFNAC est indépendante du Procureur de la République, comme ce dernier l’est aussi de notre organe. « Une fois que nous remettons les dossiers, l’OFNAC est dessaisie et ne peut faire aucune pression sur le Procureur », détaille le Vice-président.

Entre autres, Mara a expliqué que dans d’autres pays, l’organe menant les enquêtes peut suivre les dossiers jusqu’à leur terme comme au Nigéria, au Sierra Léone ou encore au Kenya.  Et qu’en Côte d’Ivoire, il existe ’’la cogestion’’ entre l’organe qui est en charge des enquêtes et les juridictions chargées de poursuivre les personnes citées », a-t-il expliqué.

Parlant des difficultés que rencontrent la grande instance qui lutte contre la fraude et la corruption dans le pays,  souligne qu’il y a un manque de coopération entre l’OFNAC et la justice surtout sur le suivi des dossiers, ce qui crée un problème d’impunité ».

Un avis que partage la présidente de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté qui, selon elle, l’OFNAC a un champ qui lui est délimité qu’elle ne peut pas dépasser ». « On aurait voulu aller au-delà du fait de remettre juste des rapports. C’est comme un goût d’inachevé. A l’avenir, les textes pourront nous donner l’autorisation de suivre les dossiers que nous remettons au Procureur de la République’’, déclare-t-elle.

Répondant aux interpellations des élèves officiers de la gendarmerie lors de l’atelier d’information sur la corruption, organisé à l’Ecole nationale des officiers de la gendarmerie par l’OFNAC, Mme Diakhaté donne les raisons qui justifient cette rencontre. «En 2016, une étude faite par l’OFNAC avait révélé l’existence de la corruption dans tous les secteurs d’activité tels que la Gendarmerie, la Police, la Justice’’, a-t-elle rappelé. Et d’ajouter : « C’est pour cela que nous avons pensé, dans notre stratégie, qu’il fallait revenir ici discuter avec les élèves officiers en vue de parler avec eux des méfaits de la corruption et du rôle qu’ils doivent jouer pour combattre ce fléau ».

Cheikh Dione (stagiaire)

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