Accueil A la Une Exil de Karim, Locales à Pikine: Les grosses révélations de Cheikh Dieng

Exil de Karim, Locales à Pikine: Les grosses révélations de Cheikh Dieng

par pierre Dieme
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L’ancien maire de la commune de Djiddah Thiaroye Kao, Cheikh Dieng n’a pas raté le régime de Macky Sall lors de l’émission du Grand oral sur Rewmi Fm. Il a passé en revue le projet de loi sur l’augmentation du nombre de députés, le secteur de la santé avec la mort d’Astou Sokhna. Il demande à Diouf Sarr de rendre le tablier. Pour le cas Karim Wade, ce dernier a révélé que « seul Me Madické Niang sait ce qu’il a signé avec l’Etat et aucun membre du Pds n’est au courant. »

 Un véritable coup de théâtre à l’Assemblée nationale avec le projet de loi bloqué. Votre lecture ?

Les choses ont été remises à l’endroit par le pouvoir lui-même qui avait tenté de tordre la vérité. Le ministre de l’Intérieur n’a pas dit la vérité à l’Assemblée en disant qu’il y avait consensus. Notre position était claire sur cette question. Le Pds est contre toute forme d’augmentation de députés. Si cette augmentation nous était imposée par le ministre, alors il fallait réagir. Et que le Hcct qui n’a aucune utilité soit dissout, que son budget de 9 milliards investi ailleurs. Le ministre de l’Intérieur aurait dit qu’il y a eu consensus. Et c’est faux. Au demeurant, la loi a été mal écrite. La loi prévoit une augmentation en fonction de la croissance de la population. Notre position était de dire qu’il faut une cohérence, donc quand un département dispose de 175 mille habitants, il dispose d’un député. Cela signifie forcément que le nombre augmente d’une législature à une autre. Un département qui atteint 400 mille a deux députés, à 600 mille a 3 députés, à 800 mille 4 députés etc. En voulant voir quel département leur est favorable, ils ont perdu.

C’est rare de voir la majorité rétropédaler…

Ils étaient dans la difficulté d’assumer le caractère impopulaire de la mesure. Dans un pays où tout est difficile, comment penser à cela avec l’image que portent les députés aux fonctions inutiles.

En direction des Législatives, comment le Pds se prépare-t-il ?
Nous sommes en train de travailler sur deux tableaux. Des élections au moment où le pouvoir doute et que le régime est aux abois, ils volent des départements pour avoir une base. Sachant qu’ils ont perdu Guédiawaye et Rufisque, il leur fallait Pikine pour sauver ce qui restait. Pikine nous a été arrachée par Macky Sall. Il a tenté de sauver la face. Et cela par la Commission de recensement des votes dont le verdict est contesté. Ce dossier est en instance judiciaire à la Cour suprême. Nous allons récupérer notre fauteuil de maire une fois que le droit sera dit. Sur les calculs que nous avons faits, ils avaient plus de 2000 voix. Ils savent quels sont les pouvoirs d’une assemblée nationale. La nôtre se départie de ses pouvoirs aussi. Ils nous ont imposé le parrainage sachant que c’est une mesure antidémocratique, rejetée et condamnée par la Cour de justice de la Cedeao. Nous avons une assemblée qui a beaucoup de pouvoir. Pour le Pds, le parrainage ne nous pose aucun problème mais nous avons démarré la collecte depuis la semaine dernière et depuis que le processus est déjà enclenché, nous avons une massification. On est en train de voir avec d’autres partis pour reconstituer ce grand parti pour créer un grand front et installer un référendum. On s’y prépare certes et le processus sera bouclé pour présenter nos fiches, mais il faut une large liste aussi pour faire face à Macky Sall. Une équipe d’informaticiens est déjà mise en place et on est en train de travailler pour reconstituer « la grande coalition » et aller au référendum pour ou contre Macky Sall. Les tendances montrent que le peuple s’est essoufflé face à ce régime.

Par rapport à cette problématique, n’y a-t-il pas de difficulté sur ce point. Pourquoi pas une osmose entre les grands partis ?

Pikine est un cas d’école car on a fait les décomptes et les votes perdus par Yewwi, avec le transfert de voix, ce serait la victoire à Pikine. C’est un cas qui montre que l’opposition a plus intérêt à aller ensemble. En 2017, Macky Sall avait reconnu avoir mis en place des listes. Il est évident qu’il travaille de manière politicienne à avoir la sienne. Mais il est évident que nous travaillons ensemble aussi.

Le Pds semble avoir perdu audience, cela est dû à quoi ?

Le Pds s’est assez bien comporté. Nous étions dans une coalition pas très forte avec Jotna, Bokk guis guis de Pape Diop, au lendemain de la rupture des négociations avec le Pastef, le Pur et Taxawu Sénégal. Le nom c’était « simpy ». C’est après qu’ils ont changé le nom. Yewwi a eu des difficultés à prendre des décisions en matière d’investitures. Il faut un leader autour des 4 grands. C’est ce qui nous affaiblit aussi car des partis nous avaient quittés pour aller en solo. Nous avons pu avoir avec nous près de 400 mille voix. Globalement, le Pds s’est bien comporté, mais il a beaucoup souffert de la transhumance. Nous avions 21 maires qui étaient avec nous. Certes nous avons souffert parce que Macky en a fait un objectif politique de sa seconde mandature car pour lui, il faut puiser dans l’opposition pour se renforcer avec des responsables les plus en vue. Le Pds a repris du poil de la bête et va à la reconquête du pouvoir aussi.

Macky Sall en train de manœuvrer, le Pds est-il dans l’opposition ou avec le régime ?

Sur ce point, Macky Sall a bien réussi à avoir une presse de pouvoir et qui l’accompagne dans son entreprise de destruction. Depuis 2012, il y a une connivence ? Non, car c’est une manière de nous décrédibiliser. Le Pds est dans une opposition radicale avec l’absence de toute compromission. Il met toute sa presse en avant mais nous résistons. Nous l’avions félicité certes, quand il a donné le nom du stade Abdoulaye Wade, certains se sont dit que nous étions avec Macky. Ce qui a été faux comme information. Il n’y a jamais eu de retrouvailles et ce dossier a été clos en 2013, quand Wade avait souhaité un rapprochement avec une réunification. Il a écrit un document public. Macky a rejeté cette perspective et c’est fini. Imaginez ce que Karim Wade a subi. 73 responsables du Pds ont été emprisonnés avec tout l‘appareil judiciaire. Mais nous sommes restés dignes.

«Pour l’exil de Karim Wade, c’est Madické Niang qui négociait pour Wade»

Alors depuis lors, on annonce le retour de Karim Wade mais en vain. Alors n’était-il pas mieux pour lui de rester en prison et d’entamer des négociations ?

Lors de la dernière présidentielle, les Sénégalais ont compris leur erreur et Wade l’avait dit. En 2019, c’est le Pds qui a été trahi avec le C35, quand tous les partis qui étaient autour du Front national se sont retrouvés pour dire qu’il faut un Collectif des 35 partis et refuser d’aller à l’élection dans ces conditions. Le lendemain, des gens ont commencé à aller en campagne. Macky a mobilisé sa presse pour nous jeter des pierres. Le lendemain, nous avons eu des résultats avant l’élection comme le disait le Premier ministre. Abdoulaye Wade avait compris le piège et nous a prévenus. Mais l’opposition avait fait son mea culpa.

Pour l’exil de Karim Wade, c’est Madické qui négociait pour lui. Je suis incapable de dire ce que Madické a signé. Il avait agi comme un oncle de Karim et l’a mis devant le fait accompli. Personne au sein du Pds ne peut vous dire ce que Madické a signé. Serigne Sidi Mbacké, son marabout avait pesé de tout son poids en lui disant de signer et lui promettait qu’il serait Président. Il est parti à Touba avant de sortir du pays. On le retourne contre Karim Wade qui est victime pour dire qu’il est le responsable. Le retour de Karim est de la responsabilité de Macky Sall. Il installe notre pays dans le registre des « États voyous ». Ce que les gens ne disent pas assez, c’est que quand un Etat souscrit à des conventions internationales, les décisions ont une force probante aux lois nationales. Le Sénégal choisit de se départir de sa souveraineté intérieure en signant les conventions.

Karim bloqué à Doha, n’avez-vous pas de regrets par rapport à ce que Madické a fait ?

Bien évidemment. Je pense que les Sénégalais étaient convaincus après les accusations, la CREI l’a blanchi. Tout le monde est d’avis qu’il a été injustement condamné avec des juges aux ordres et manipulés. 5 ans de prison, il serait resté au Sénégal, on n’aurait pas à vivre tout cela car ses droits seraient restés intacts. Karim ne veut pas d’amnistie car c’est comme s’il reconnaissait qu’il a volé. Ces faits vont concerner qui ? Des gens qui ont pillé les deniers publics.

Il y a eu retard dans la nomination d’un Pm, pourquoi cette léthargie, selon vous ?

Il est dans une léthargie en violant la Constitution et cela montre que Macky Sall va au tâtonnement et qu’il ne sait plus quoi faire. Il prend une décision sur un coup de tête. Mais c’est étonnant qu’il ne puisse pas comprendre le rôle stratégique, politique et administratif dans un pays comme le nôtre. Il le supprime et en subit les conséquences car n’étant pas capable de gérer les urgences. Qui va-t-il mettre à ce poste ? Lui-même, il tâtonne pour le 3e mandat. Il s’est habitué au non-respect des lois et règlements dans ce pays.

Alors le dossier Astou Sokhna, comment l’avez-vous suivi ?

C’est avec peine que je l’ai suivi. Bien que le personnel ne soit pas exempt de reproches, l’échec de la politique sanitaire du Président Macky Sall est patent. Notre budget de santé est 5% du budget national alors que la Cedeao demande plus de 15%. Le plateau technique est minime. Des médecins de l’hôpital Aristide le Dantec avaient demandé à ce que l’on détruise ce vieil hôpital qui tombe en ruine. S’il n’y a aucun matériel pour le travail, c’est la faute à l’Etat qui reconnaît son échec. Il y a eu l’inauguration de celui de Touba, c’est la demeure des rats et des chiens errants. Il ne faut pas jeter l’opprobre sur le personnel médical, mais il faut mettre le doigt là où ça fait mal. Macky n’a pas fait de la santé une priorité. Je pensais que Diouf Sarr allait démissionner.

Mais est ce que Diouf Sarr devait démissionner, sachant qu’il porte la politique sanitaire de Macky ?

Mais c’est la sanction politique. Il fallait sanctionner le personnel politique et la démission a un effet pour que Macky se ressaisisse et consacre les ressources nécessaires. Les Sénégalais ne se soignent pas et il faut un dispositif pour une meilleure prise en charge. Il n’existe pas de centre de santé dans les régions et c’est dommage.

Rewmi Fm

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