Le privé sénégalais est tenaillé par la morosité du climat des affaires, imputable aux crises exogènes mondiales et régionales.
La situation économique du pays écœure le privé sénégalais qui est sorti de son mutisme, hier vendredi 9 septembre pour alerter et surtout inviter la 14ème législature tout comme le prochain gouvernement à mettre un peu en berne la politique au profit de la résilience et de la relance économique. Conscient des difficultés liées aux crises exogènes mondiales, le privé national appelle à revoir le cadre réglementaire et juridique du contenu local pour prendre en compte tous les maillons de l’activité économique.
Le privé sénégalais est tenaillé par la morosité du climat des affaires, imputable aux crises exogènes mondiales et régionales. Devant cette crise économique, les acteurs du privé national appellent de tout leur vœu la 14ème législature et le prochain gouvernement à revoir le cadre réglementaire et juridique du contenu local pour une prise en charge globale de tous les secteurs d’activités. «Nous plaidons pour l’élargissement du cadre réglementaire et juridique du contenu local à d’autres secteurs d’activités que celui du pétrole et du gaz, mais aussi pour plus d’engagement à nos côtés de l’administration publique, plus de patriotisme économique, moins de haine de soi, moins de stigmatisation et de suspicion des privés nationaux qui gagnent des marchés, et enfin de nouvelles règles de complémentarité avec l’investissement direct étranger», a déclaré, hier, vendredi 9 septembre, à Dakar, le porte-parole du jour et non moins président du Conseil national du patronat sénégalais, Baidy Agne.
Subissant âprement les effets collatéraux des crises exogènes mondiales, et régionales sans précédent, notamment la pire crise sanitaire mondiale, la hausse des cours mondiaux des denrées de première nécessité, le renchérissement substantiel des coûts du fret, les chocs pétrolier et gazier, la hausse du dollar, le dérèglement climatique, le conflit russo-ukrainien et les tensions sino-taïwanaises, les conséquences des sanctions antérieures de la Cedeao contre le Mali, la gestion sécuritaire de la sous-région qui esseule l’économie nationale, le patronat sénégalais entend s’affranchir en élevant sa voix. Convaincu qu’aucun pays ne peut apporter des réponses durables à l’amélioration des conditions de vie de sa population et à la création d’emplois durables, sans son secteur privé national, le patronat fait savoir que les entreprises sénégalaises ont fait montre de résilience en prenant en charge les surcoûts financiers pour préserver autant que possible les emplois et le pouvoir d’achat des sénégalais.
Aujourd’hui, soutient le privé sénégalais «si l’Etat se doit de résoudre l’équation subvention sociale, financement budgétaire et croissance économique inclusive», notre secteur productif, quant à lui, est confronté à de nombreuses difficultés au nombre desquelles l’incapacité à contenir les impacts desdites crises exogènes, la morosité économique qui s’installe à l’échelle du monde.
Espérant pouvoir y faire face, le patronat dit ceci : «Nous attendons tous de voir dans l’Action la 14ème législature et le nouveau gouvernement». Le privé de soutenir que la dynamique économique est tout aussi importante, voire plus que celle de la politique: «si le prochain agenda politique est dans 18 mois conformément au calendrier républicain, nous soulignons aussi que l’agenda économique, les préoccupations des entreprises et les priorités sociales sont au quotidien », rappellent les hommes d’affaires sénégalais. Alors, dans un tel contexte, «notre voix exalte à plus de dialogue social, d’équité et de dévouement pour servir honorablement la Nation, et contribuer ainsi à la moralisation de la vie publique, à un dialogue public/privé partageant les mêmes valeurs sur les questions de grande importance républicaine comme la souveraineté économique dans les concessions et les secteurs stratégiques porteurs de croissance», conseillent les acteurs du privé.
Toutefois, dans ladite déclaration, il est précisé ceci : «notre démarche, nous la voulons avant tout républicaine, apolitique et non partisane pour que demain les conditions d’existence de chaque sénégalais et sénégalaise soient meilleures ». Inscrit dans la pédagogie économique, le patronat fait savoir ceci : «Nous disons que notre responsabilité est de contribuer positivement à la construction d’une société sénégalaise en privilégiant les valeurs de progrès socio-économiques durables». Les organisations du secteur privé national signataires de cette déclaration sont : (CNDES, CDES, UNACOIS JAPPO, UNACOIS YESSAL, CNP, MDES, CCIAD, GES).
Jean Pierre MALOU
Il est difficile de rendre un commentaire relatif à un document qui s’avère d’ordre général et qui lie la crise des hommes d’affaires sénégalais à des éléments exogènes. Ce qui peut rendre perplexe, c’est qu’à travers le même document, il est entrevu des voies de solutions qui pourraient découler d’initiatives et d’actions attendues de la 14e législature et du prochain gouvernement. Alors qu’il est en même temps demandé d’observer une rupture entre le temps de la politique et le temps à consacrer au travail.
Les politiques à mon avis, ne font que remplir pleinement leur rôle même s’il y a beaucoup à dire sur leurs pratiques et leur moralité.
Ce qui est marquant, c’est que nul chiffre ou indicateur de mesure de performance de ressort du document.
Il faut être sérieux.
Je m’attendais tout au moins à ce qu’il soit indiqué dans le document du patronat, les convergences entre d’une part, les orientations des politiques gouvernementales, et d’autre part, l’axe des investissements entrepris par les privés.
L’absence de chiffres et d’indicateurs limitent les commentaires que peut susciter le document.
Par ailleurs, il est important de noter que cela fait bien des années, voire des décennies qu’il est attendu de pouvoir mesurer objectivement les apports de nos privés dans l’effort national dans la voie du développement.
A mon humble avis, le privé sénégalais est inexistant à plusieurs points de vues.
Rien que sa contribution dans le budget de l’Etat pose problème. Car, depuis for longtemps qui n’a pas entendu dire que l’apport des travailleurs à travers les retenues d’impôts à la source est supérieur à celui des entreprises. Ce qui est énorme comme critique de premier abord pour un secteur qui doit constituer le levier de notre développement.
Le temps ne me permet pas de pousser plus loin ma réflexion mais je ne manquerai point de pouvoir revenir dans ce forum qui parait très intéressant et utile à notre vouloir de développement.
Le crucial probleme du prive Senegalais est que l’etat prefere donner des marches aux etrangers et/ou faire du gre a gre selon leur desiderata politique. Aucun pays ne se developpera avec le prive etranger. Le prive national doit etre le socle du developpement. Le prive etranger doit etre amene a faire des joint- ventures avec les nationaux en plus du transfer de technologie avant de s’implanter dans le pays. Malheureusement les gouvernants actuel ne se preoccupent que de faire des tours de passe passe pour perdurer au pouvoir corrompu, et n’ont aucun sens patriotique du developpement du Senegal et de la reduction du chomage. Tres triste.