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lundi, avril 29, 2024
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Une opposition en quĂȘte de sens

par pierre Dieme

Contrairement aux alternances de 2000 et 2012, la nouvelle opposition risque d’Ă©prouver des difficultĂ©s Ă  se constituer face au rĂ©gime Diomaye, entre vents de ralliement, crise au sein de Benno et nĂ©cessaire recomposition de la classe politique.

Contrairement au contexte des deux premiĂšres alternances politiques survenues en 2000 et en 2012, oĂč le nouveau prĂ©sident Ă©lu, aussitĂŽt aprĂšs son installation, avait en face de lui une opposition reconstituĂ©e pour l’essentiel autour de l’ancien parti au pouvoir, l’actuel rĂ©gime du prĂ©sident Bassirou Diomaye Diakhar Faye pourrait ne pas connaitre de sitĂŽt la pression d’une opposition politique reconstituĂ©e. Les crises de leadership interne au sein de coalition Benno Bokk Yakaar et l’éventualitĂ© de la rĂ©unification de la grande coalition Yewwi askan wi, avec Ă  la clĂ© la relance de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, sont autant de dĂ©fis qui pourraient refroidir pour un temps les activitĂ©s de la nouvelle opposition.

Quelle opposition face au nouveau rĂ©gime incarnĂ© par le parti Pastef et ses alliĂ©s de la coalition Diomaye prĂ©sident ? La question mĂ©rite bien d’ĂȘtre posĂ©e au regard des dĂ©fis qui se dressent sur le chemin de l’ancienne coalition au pouvoir. En effet, contrairement au contexte des deux premiĂšres alternances politiques, survenues en 2000 et en 2012, et oĂč le nouveau prĂ©sident Ă©lu, aussitĂŽt aprĂšs son installation, avait en face de lui une opposition reconstituĂ©e pour l’essentiel autour de l’ancien parti au pouvoir, l’actuel rĂ©gime du prĂ©sident Bassirou Diomaye Diakhar Faye pourrait ne pas connaitre de sitĂŽt une telle pression Ă  cause justement de ces dĂ©fis qui attendent la nouvelle opposition. Parmi ces dĂ©fis , nous pouvons citer entre autres, l’éventualitĂ© d’un ralliement des anciens candidats malheureux Ă  cette Ă©lection prĂ©sidentielle issus du bloc Yewwi askan wi Ă  la coalition « Diomaye prĂ©sident », conformĂ©ment Ă  leur engagement commun dans la charte de cette principale coalition d’opposition Ă  l’ancien prĂ©sident Macky Sall pour une candidature plurielle au premier tour de la prĂ©sidentielle et un regroupement de ses leaders autour du candidat admis au second tour de cette prĂ©sidentielle.

Ce vent de ralliement pourrait Ă©galement toucher le Parti dĂ©mocratique sĂ©nĂ©galais (Pds), locomotive de la coalition Wallu, qui est liĂ© Ă  Yewwi dans le cadre de l’inter-coalition. Il faut dire que la rĂ©alisation d’un regroupement de ces coalitions autour de l’actuel chef d’état pourrait nĂ©gativement impacter les activitĂ©s de l’opposition. Cela est d’autant plus Ă©vident que l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, fait dĂ©jĂ  face Ă  une crise de leadership. DĂ©signĂ© candidat par le prĂ©sident sortant, Macky Sall, l’ancien Premier ministre qui est classĂ© deuxiĂšme Ă  l’issue de cette Ă©lection prĂ©sidentielle avec 35,79 % des voix, qui devrait incontestablement incarner le statut de chef de l’opposition et celui de nouveau leader de Benno, fait plutĂŽt face Ă  une farouche rĂ©sistance de la part de certains de ses camarades de parti qui ne semblent pas ĂȘtre dans les dispositions de lui faciliter les choses. Ce vent de rĂ©bellion contre l’ancien chef du gouvernement traduit la gestion opaque de l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la RĂ©publique (Apr) et de la coalition Benno Bokk Yakaar par le prĂ©sident Macky Sall au cours de ses douze ans d’exercice de pouvoir. Laquelle gestion se traduit par l’absence d’une politique de promotion de leadership interne mais aussi de liquidation de tout Ă©lan d’émancipation.

ConsĂ©quence : l’Apr semble prendre le chemin de sortie du pouvoir diffĂ©rent de celui qu’avaient empruntĂ© ses prĂ©dĂ©cesseurs, notamment le Parti socialiste et le Parti dĂ©mocratique sĂ©nĂ©galais qui n’avaient pas perdu du temps Ă  remobiliser leurs troupes aprĂšs la perte du pouvoir du fait des problĂšmes internes qui risquent mĂȘme de crĂ©er son implosion.

En plus de cette division au sein de l’Alliance pour la RĂ©publique (Apr), l’autre dĂ©fi qui se dresse sur la route de cette nouvelle opposition avec cette Ă©lection du prĂ©sident Bassirou Diomaye Diakhar Faye est la recomposition de la classe politique et/ou l’alternance gĂ©nĂ©rationnelle. En effet, qu’on le dise ou pas, plusieurs responsables politiques qui s’accrochaient Ă  leur poste au niveau de leur formation politique seront contraints Ă  la retraite forcĂ©e. Du Parti socialiste Ă  l’Alliance des forces de progrĂšs (Afp) en passant par les deux tendances de Aj/Pads, le Rewmi, la Ligue dĂ©mocratique (Ld) ou encore le Parti de l’indĂ©pendance pour le travail (Pit), des leaders de toutes ces formations dite traditionnelles devront se conformer au vent d’alternance gĂ©nĂ©rationnelle qui a secouĂ© l’appareil Ă©tatique avec cette Ă©lection du prĂ©sident Diomaye ĂągĂ© seulement de 44 ans.

Nando Cabral GOMIS

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