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samedi, avril 20, 2024
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Un procés de substitution pour éliminer un redoutable adversaire…

par pierre Dieme

« Quand la sève de la violence irrigue votre idiosyncrasie, vous ne pouvez qu’être irascible, intolérant et enclin à l’autoritarisme. »

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Pour l’heure, la vie politico-sociale de notre pays est polluée et prise en otage par les nombreux contentieux judiciaires et l’ébullition du front social dans ses diverses composantes. La principale cause de cette situation délétère qu’il faut déplorer concerne les démêlées judiciaires impliquant le sieur Ousmane Sonko, leader du Pastef qui, aujourd’hui, subi plus qu’un harcèlement et un acharnement, une véritable persécution tant physique que psychologique de la part des tenants du pouvoir. Et tout ceci dans le seul but de l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Aussi, les responsables de la coalition au pouvoir sont-ils entrain d’imaginer toutes les formules possibles, mais pas forcément orthodoxes ni légales, pour trouver des facteurs dirimants afin de l’en écarter.

De simple cadre a la direction des impôts et domaines ou il officiait tranquillement en observant rigoureusement les règles et principes de sa déontologie professionnelle, il fut propulsé, par le fait de l’aveuglement, de la peur et de la pure méchanceté, au rang d’opposant le plus radical de l’actuel régime avec, en prime, le rang honorable de chef de l’opposition de facto. Il faut dire que le Président avait été induit en erreur par un entourage frileux et haineux qui craignait pour ses avantages, rentes et autres prébendes que leur conférait la proximité avec le prince. Le Président, compte tenu du parcours du sieur Ousmane Sonko, a dû comprendre, évidemment sur le tard, que Seul Allah Est Le Maitre de nos destins et que Sa Volonté n’est en rien comparable a un décret présidentiel toujours susceptible, parce que pris par un mortel, d’un recours devant des juges.

Au moment ou ils étaient à la recherche effrénée de motifs pour s’attaquer a celui qui hantait leur sommeil et qui apparaissait comme l’empêcheur de tourner en rond, surgit l’affaire « Sweet beauty » qui constitua pou eux une véritable aubaine. Il y a tout lieu de préciser que cette affaire n’a pas été initiée directement par les autorités étatiques; en réalité, il s’agit d’une cabale organisée par un responsable politique, ancien collègue du sieur Ousmane Sonko, qui s’est attaché les services d’avocats véreux et indignes du barreau. Ce responsable qui a été réhabilité récemment avec de nouvelles responsabilités dans la sphère publique, tenait Ousmane Sonko pour responsable de son limogeage de la direction des domaines. Aussi a-t-il trouvé dans l’affaire « sweet beauty » une occasion rêvée d’assouvir sa vengeance en échafaudant des stratagèmes et des manigances qui, malheureusement, n’ont pas abouti. Seulement, informées de cette affaire, des autorités de l’État ont cru y trouver l’opportunité, à leur tour, de nuire définitivement au président de Pastef. Point besoin de revenir sur les différentes péripéties qui ont émaillé cette sulfureuse affaire pseudo judiciaire qui s’est révélée un sordide et exécrable complot ourdi par des commanditaires mal inspirés avec des jeux de rôle confiés a de minables histrions.  

Réalistes et se rendant compte que cette affaire ne pouvait prospérer au vu de tous les éléments probants confortant la thèse du complot, les autorités, toujours, dans leur volonté morbide et funeste de barrer la route par tous les moyens au sieur Ousmane Sonko que les différents sondages accréditent d’un score honorable, ont d’urgence envisagé une alternative, une nouvelle orientation. C’est ainsi qu’a été mis sur la sellette cette plainte en diffamation de l’énergumène Mame Mbaye Niang contre Ousmane Sonko. Il n’est guère nécessaire de revenir sur l’existence de ce rapport que l’épinglé, lui-même, a confirmée. A l’époque, pour exprimer sa prétendue colère et sa déception et montrer sa disponibilité à se mettre à la disposition de la justice, l’intéressé avait cru devoir se rendre à la Primature pour, semblait-il, remettre sa démission un dimanche, jour non ouvrable au Sénégal. S’en étaient suivis des visites domiciliaires, des conciliables et autres scènes rocambolesques pour amuser la galerie.

On ne parle plus de Adji Sarr qui fut supplantée par Mame Mbaye Niang dont la plainte contre le sieur Ousmane Sonko focalise désormais l’attention et qui n’est rien de moins qu’une volonté des autorités étatiques d’organiser un procès de substitution pour condamner coute que coute ce dernier a une peine privative de toute éligibilité a l’élection présidentielle du 25 février 2024. A entendre le farfelu ministre de la justice et le quidam Bocar Thiam il apparait clairement que le leader du Pastef est déjà condamné.

Tout ce qui se déroule présentement sous nos yeux et devant le monde entier relève de la seule, unique et exclusive responsabilité du Président de la République, son Excellence Macky Sall qui, adoptant volontairement un comportement apocryphe, refuse de confirmer, je dis bien confirmer, qu’il ne sera pas candidat pour un troisième mandat comme le lui interdit la constitution qui dispose dans le deuxième alinéa de l’article 27 que « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Contrairement à ce que véhiculent ses partisans et qu’on veut faire accepter aux Sénégalais, le Président s’est déjà prononcé très clairement en ces termes;

« Il est moins question du nombre de mandats que de la durée du mandat; le nombre de mandats a été réglé depuis 2021; et pour clore définitivement le débat sur le troisième mandat, j’ai procédé à un verrouillage en ajoutant un deuxième alinéa à l’article 27 ».

Ces propos ont été répétés et serinés urbi et orbi et sous toutes les formes par le Président Macky Sall qui se réclame d’une origine noble et d’une ascendance guerrière. Ces deux catégories sociales ont toujours eu comme valeur ancestrale de ne jamais renier leur parole, même devant la menace d’une mort certaine. Les Sénégalais attendent de leur Président qu’il incarne ces valeurs. Je me demande franchement sur quel ressort psychologique, sur quels principes axiologiques, sur quelles références religieuses et sur quels niveau et degrés de conscience pourrait-il s’appuyer pour annoncer sa candidature, abjurant ainsi devant le peuple auquel il s’était engagé à ne faire que deux mandats? Il est bien vrai que le Président n’a pas encore affirme qu’il se présentera, mais les actes posés par ses partisans et par lui-même ne laissent aucun doute sur ses véritables intentions en espérant que l’avenir nous prouvera le contraire.

Il est anormal, inadmissible et inquiétant qu’au Sénégal, qui se targue abusivement d’être une démocratie majeure, on puisse désigner avec certitude, à dix mois de l’élection présidentielle, un seul candidat à même d’y participer.  C’est une offense à notre démocratie, une insulte à l’égard de nos institutions républicaines et un manque total de considération a la sacralité de notre constitution. L’atmosphère que nous vivons présentement est très délétère et surtout émaillée de troubles qui constituent autant de menaces pour la sécurité publique.

Avec la perspective de la prochaine élection présidentielle nous assistons ébahis a des reniements, a des abjurations et a des parjures spectaculaires qui renseignent a suffisance sur la prégnance des anti valeurs et contre valeurs dans notre société et surtout, de la part des élites. J’ai toujours dit que tout individu qui renie sa parole ravale ses propres vomissures et s’identifie à une répugnante et exécrable vermine; s’il y ajoute la pratique du « ndiouth-ndiath » il ne peut être assimilé qu’a une vulgaire crapule. 

 Ce pays est bizarre et semble marcher sur la tête avec une inversion des valeurs; on porte au pinacle un voleur patenté, détourneur de deniers publics qu’on semble vouloir absoudre au détriment de celui qui n’a fait que reprendre une  accusation portée par plusieurs personnes avant lui.  Les Sénégalais espèrent vivement qu’après le procès en diffamation, l’État se penchera sérieusement sur cette affaire de 29 milliards, d’aucuns parlent de 36 milliards, pour nous édifier sur leur destination et l’utilisation qui en a été faite.

        NOLENS VOLENS, TERMINUS LE 25 FEVRIER 2024.

Dakar le 20 Mars 2023.                              Boubacar SADIO

                                           Commissaire divisionnaire de police                                           De classe exceptionnelle à la retraite

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