Vidéo- Ousmane Sonko  » Le procureur raconte des contrevérités…. »

Le ridicule ne tue pas au Sénégal !
En tout cas, la preuve vient d’être faite que le Président Macky Sall et ses conseillers sont en décalage dangereux avec le niveau de l’écorce sociale du pays.
Sinon, comment ce procureur pourrait-il débiter, à l’intention de l’opinion, de si grosses arguties, pensant installer dans les esprits la peur, la suspicion et la dissociation sociale.
D’abord, il faut commencer par préciser que les éléments du MFDC ne sont pas des rebelles. Dans le langage diplomatique international, ils sont qualifiés soit d’irrédentistes ou de séparatistes. La question a été tranchée en 1929 lors du soulèvement qu’il y avait eu au Maroc. C’est pourquoi, personne n’entendra jamais parler de rebelles basques ou Corses en France, on parle d’indépendantistes.
Lorsqu’on parle de rebelles, on s’adresse à des autochtones qui se battent pour se libérer d’une occupation étrangère (colonisation etc…). Donc, le Gouvernement sénégalais, en qualifiant de rebelles les éléments du MFDC, légitime leur lutte au niveau international, car chaque Peuple a le droit de disposer de son destin.
Ensuite, ce procureur nous présente un individu qu’il prétend être le n°2 d’une aile dure du MFDC et qui, selon lui, avait l’intention d’aller transformer le rassemblement pacifique du 8 Juin, où il y avait plus de 350.000 personnes, en un rassemblement insurrectionnel.
Cette affirmation grotesque met à nu l’amas de mensonges des autorités.
Car, même un subversif de la trempe d’Ernesto Che Guevara ne prendrait pas le risque de débarquer, un matin, dans une région où il est inconnu et dont il ne maîtrise même pas la langue, avec la prétention d’y mener des actions insurrectionnelles de manière instantanée, surtout s’il s’agit d’enrôler et d’entraîner dans ces actions plus de 350.000 personnes initialement décidées à participer à un rassemblement pacifique.
Le Président Macky Sall doit se rappeler que l’une de ses missions principales est de sauvegarder la cohésion nationale. Il est arrivé au pouvoir grâce à une alternance démocratique, il n’a pas le droit de faire glisser ce système démocratique vers un système prétorianiste, parce que dans ce cas, son illégitimité serait marquée par le fait que sa seule garantie serait la violence illégale par la force armée. Or, il est aujourd’hui établi que l’exercice de la violence collective sur les populations se paye toujours parce qu’il n’est pas prescriptible.