Seydi Gassama suit de très près le procès de l’affaire de la dame maltraitée et filmée à Sacré-cœur, ouvert ce vendredi et qui a finalement été reporté. Selon l’avocat des 3 jeunes mis en cause dans cette histoire, le directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal « doit être arrêté pour avoir diffusé la vidéo ». Dans ce bref entretien avec Seneweb, Gassama répond à Me Abdinar Ndiaye et exprime ses regrets.
Me Abdinar Ndiaye, avocat des prévenus dans l’affaire de F. N. violentée et filmée à Sacré-Cœur, demande votre arrestation. Que lui répondez-vous?
C’est une demande très maladroite et une stratégie de défense bien curieuse de la part d’un avocat qui est payé, avant et après tout, pour tirer ses clients d’affaire. En outre, il n’ignore pas mon statut de défenseur des droits humains. J’ai reçu cette vidéo d’une personnalité de ce pays qui, choquée, me l’a transmise justement parce qu’il connait mon engagement dans la défense des droits et de la dignité humaine. C’est une vidéo qui avait certainement été vue par des milliers de personnes. Le but des bourreaux de cette femme était de filmer leurs actes et de les diffuser sur internet. Ils le disent clairement dans la vidéo. Moi, mon intention était de dénoncer des actes répréhensibles du point de vue de la loi, de toutes les religions pratiquées dans notre pays et de la morale universelle. Des actes punis par la loi dans tous les pays. La justice s’est saisie de l’affaire. J’ai le sentiment du devoir accompli. Et je n’attends en retour ni rétribution, ni gloire, ni décoration.Êtes vous prêt à répondre de votre acte (c’est à dire avoir publié la vidéo)?
Je ne vois pas l’objet de cette question. J’ai dénoncé une violation grave des droits humains qui est malheureusement très répandue dans notre pays. Nous avons été saisis de plusieurs cas, malheureusement non documentés par des vidéos ou des photos, de jeunes femmes accusées de vol dans des marchés, et qui ont subi ce type de traitement de la part de leurs bourreaux. Nous dénonçons ces actes pour qu’ils soient rejetés par la société et punis par la justice. Notre intention n’est pas de nuire, surtout pas de nuire aux victimes.
Avez-vous des regrets dans cette histoire?
Oui j’ai un regret. Je regrette que dans la société sénégalaise il y ait des hommes capables de faire subir un tel traitement à une femme. À Une femme fragile en plus à cause de son état de santé.
Quel regard vous portez sur le procès, qui a été renvoyé?
Nous dénonçons les violations des droits humains pour que les autorités judiciaires s’en saisissent. Une fois qu’elles se sont saisies, notre rôle est terminé. Il nous arrive toutefois d’accorder une assistance judiciaire aux victimes ou à leurs familles, à leur demande. Nous saluons la promptitude des autorités judiciaires dans ce cas et veillerons à ce que les accusés aient un procès équitable.
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