Déjà, ça grogne dans le parti de Moustapha Niasse, l’Alliance des forces de progrès (AFP). Des militants progressistes ont exprimé le souhait de rompre avec la Coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY).
« Nous sommes embarqués sur une voie qui est sans issue aujourd’hui pour l’AFP. Depuis 2014, l’AFP s’était engagée à accompagner pour un second mandat, le président Macky Sall », a déclaré Cheikh Ndiaye, un des responsables progressistes à la Sicap-Liberté et tête de file de ce groupe de réflexion s’est ainsi démarqué sur les ondes de la Rfm.
Il a rappelé, toutefois, qu’il y avait « un consensus autour d’une candidature de l’AFP en 2024 et une déclaration de leur secrétaire général et son directeur de cabinet. Mais, « nous sommes quasiment en 2024 et l’AFP ne s’est pas prononcée », ajoute-t-il.
La réponse du porte-parole de l’AFP, Dr Malick Diop n’a pas tardé, soulignant que le parti reste arrimé à BBY. Puisqu’a-t-il objecté : « Aucune volonté allant dans le sens de claquer la porte de la coalition au pouvoir en vue de faire cavalier seul pour la présidentielle 2024 n’a pas encore été manifestée au sein de leur instance politique ».
« Nous sommes un parti démocratique. Chacun peut dire ce qu’il veut, ça n’engage que lui », a tranché le 3ème vice-président de l’Assemblée nationale.
Salif SAKHANOKHO
Si vous n’êtes pas d’accord avec la ligne de l’AFP il faut alors quitter ce parti. L’AFP est une propriété de Niasse. C’est son argent qui fait vivre ce parti. Il l’avait créé pour contrer le PS. Le conseil que je donne à ces membres de l’AFP c’est de rejoindre la coalition Yewi ou celle de Wallu. Vous gagnerez en crédibilité et vous serez dans une coalition qui a des objectifs claires et affirmés. Mais sachez qu’en quittant l’AFP vous risquez d’être considéré par BBY comme membre de l’opposition. Donc risque de complot et d’emprisonnement. Quand on milite dans l’opposition on a un risque élevé d’être emprisonné un jour où l’autre
Rappel.
Au sein même de BBY, lors des élections municipales, la compréhension ne peut manquer d’être faite.
A St Louis, Cheikh Bamba Dieye, membre de BBY, était le maire. Pas un postulant à la mairie, mais déjà maire. Et cette mairie il l’avait eu avec la même coalition opposée à Wade, même si elle a changé de nom. Avec toujours le candidat de Wade (Braya) en face, l’idéal était que BBY le soutienne contre le candidat de Wade. Mais Macky Sall sort de l’unité pour lui opposer son beau frère Mansour Faye. Le principe de Macky était claire: « nous sommes en coalition, mais je ne vous soutiendrais jamais, c’est à vous de me soutenir ».
A Louga, Aminata Mbengue Ndiaye du PS était maire, sortante et candidate. Macky Sall lui a opposé son candidat Moustapha DIop, au lieu de la soutenir contre le candidat de Wade.
A Dakar Khalifa Sall du PS était maire, sortant et candidat. Macky Sall lui a opposé son candidat, et a exigé du PS le soutien de son candidat et non le leur.
A Kaolack, Madieyna Diouf de l’AFP était maire sortant. Macky Sall opposa à son intérimaire sa candidate. Il exigea et obtint de Niass le soutien de son candidat contre celui de son parti.
Partout où les partis qui soutenaient Macky Sall possédaient quelque chose, Macky Sall a choisi de le leur retirer pour le donner à son parti. Si les dirigeants de ces partis applaudissent cela, peut-on leur prêter un brin d’intelligence ? Peut-on logiquement défendre qu’ils œuvrent pour leurs partis. Il faudra obligatoirement avaler son cerveau pour croire que Tanor, que Niass œuvrent pour leurs partis ou pour le Sénégal, dans leur compagnonnage avec Macky.