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Le conflit casamançais un fardeau politique et sécuritaire pour l’Etat

par admin
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Robert Sagna en est convaincu, « la paix est imminente en Casamance. » Selon l’ancien ministre et député-maire de la ville de Ziguinchor, le président sénégalais Macky Sall a les moyens de mettre un terme au plus vieux conflit d’Afrique. « Il m’a encore dit récemment qu’il était pressé de voir cette affaire se terminer », confie l’ancien édile.

Il serait temps. Le conflit qui oppose l’Etat sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques casamançaises (MFDC), groupe rebelle favorable à l’indépendance de la Casamance, dure déjà depuis trente-hui ans. Une guerre oubliée qui a commencé en décembre 1982 par la répression des manifestations à Ziguinchor, suivie du départ pour le maquis de milliers de jeunes hommes armés de pioches, de lances et de machettes.

Le problème serait-il vraiment en passe de se résoudre ? Tout le monde ne partage pas l’optimisme de Robert Sagna, loin s’en faut. « Le processus piétine malgré les espoirs du début », déplore l’actuel maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Le conflit pèse sur les épaules du chef de l’Etat comme il a pesé sur celles de ses prédécesseurs.

Pourtant, à ses prémices, dans les années 1980, Abdou Diouf espère en venir à bout rapidement. Il mise sur la répression militaire contre les sécessionnistes. Une erreur funeste, selon Ibrahima Gassama, spécialiste du conflit casamançais. « Si les manifestants avaient été écoutés quand ils exprimaient leurs colères, il n’y aurait pas eu toutes ces violences », estime le journaliste.

Sentiment d’abandon

Le sentiment d’abandon est très fort dans cette langue de terre du sud du Sénégal. Le manque d’infrastructures et les conflits fonciers entre autochtones et habitants du nord du pays alimentent la défiance. Une colère aggravée par le déploiement de l’armée, les combats et la destruction de nombreux villages. Aujourd’hui encore, 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté

Quand Abdoulaye Wade arrive au pouvoir en 2000, la situation s’est complètement enlisée. Il a promis, pendant sa campagne, de résoudre le problème en cent jours. Elu, il fait du dossier une affaire personnelle. Au point d’exclure tous les acteurs internationaux déjà impliqués dans les négociations avec la rébellion. « Wade prêchait faux, déplore aujourd’hui Robert Sagna, le conflit était internationalisé. La Guinée-Bissau et la Gambie étaient très impliquées. Elles abritaient les rebelles et leur fournissaient même des armes. »

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