Fermer le menu
DAKARMATINDAKARMATIN
  • Accueil
  • Actualités
  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Sport
  • Chroniques
  • People
Facebook X (Twitter) Instagram
Urgent
  • JOJ «DAKAR 2026 » : le jury chargé de la sélection des tenues officielles installé
  • Sénégal-Arabie Saoudite : Un nouveau souffle pour l’accès à l’eau potable
  • Enseignement supérieur : vers une modernisation axée sur les sciences contemporaines
  • Affaire René Capain Bassène : Une lettre adressée au PR Bassirou D. Faye pour sa libération
  • Agenda 2050 : Ousmane Sonko lance la bataille du temps et des résultats
  • Les jeunes de Pastef prévoient d’emblaver plus de 380 hectares
  • Décès de l’ancien président nigérian Buhari
  • Nouveau règlement intérieur : vers une Assemblée nationale plus transparente et performante
  • Guerre Iran- Israel : Analyse d’ Alioune Aboutalib Lô, Dr en Relations internationales
  • Xi Jinping reçoit Ousmane Sonko : un nouveau cap pour la coopération sino-sénégalaise
  • Les travaux de l’autoroute Praia-Dakar-Abidjan bientôt lancés
Facebook X (Twitter) Instagram
DAKARMATINDAKARMATIN
Bannière Dakar
  • Accueil
  • Actualités
  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Sport
  • Chroniques
  • People
DAKARMATINDAKARMATIN
Home»A la Une»Au Sénégal, Ziguinchor compte ses morts après les émeutes
A la Une

Au Sénégal, Ziguinchor compte ses morts après les émeutes

Par Dakar Matin13 juin 2023Aucun commentaire1 978 Vues
Facebook Twitter Pinterest LinkedIn WhatsApp Reddit Tumblr Email
Share
Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email
Ecoutez l'article

Les affrontements entre forces de l’ordre et partisans de l’opposant Ousmane Sonko ont fait au moins vingt-trois morts dans le pays, dont cinq dans le chef-lieu de la Casamance.

« La balle l’a trouvé chez lui. » Cet homme aux mots délicats a choisi de se réfugier derrière la fatalité pour raconter le drame qui s’est déroulé entre le 4 et le 5 juin. Cette nuit-là, son ami est mort, seul, dans le noir de sa chambre, après avoir reçu « une balle perdue » dans le dos, comme le martèlent ses voisins. A Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, certains pensent même que Mamadou Tall, 44 ans, a été touché pendant qu’il priait. « Personne ne sait ce qu’il faisait, lance ce proche qui souhaite garder l’anonymat. Ce qui est sûr, c’est qu’il était chez lui. »

Il y a bien un trou dans le volet métallique extérieur de sa maisonnette située dans le quartier de Néma 2. A l’intérieur de ce deux-pièces d’un grand dénuement, sans luminaire, du sang séché macule la dalle en béton, noirci par endroits par la chaleur de la Casamance. Rien n’a été touché depuis la funeste nuit : son matelas, ses claquettes, ses habits jetés sur une valise rose, ses mégots, son « jakarta » (surnom donné aux motos-taxis) ou encore ses téléphones sont toujours là.

Lorsque les affrontements avec les forces de l’ordre ont débuté, le 1er juin, juste après la condamnation du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » (l’opposant, jugé en son absence, a été acquitté des accusations de menaces de mort et de viols portées par Adji Sarr, employée d’un salon de massage qui avait 20 ans au moment des faits, entre décembre 2020 et février 2021), Mamadou Tall n’est pas sorti se révolter. « C’était un bosseur qui conduisait son scooter de jour comme de nuit, clame son ami. Il n’était pas politique, ni pro-Sonko. »

Il n’a donc pas manifesté contre cette peine qui empêche le président du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) de se présenter à l’élection présidentielle de février 2024. Le chef de l’Etat, Macky Sall, entretient quant à lui l’ambiguïté sur sa participation au scrutin pour un troisième mandat jugé par beaucoup contraire à la Constitution.

« Je n’ai jamais vu une telle violence »

Que s’est-il passé ce 4 juin ? Au quatrième jour des violences, les habitants du quartier se souviennent d’une soirée « chaude » durant laquelle la police – en civil et en tenue – a « tiré plus de balles réelles que de gaz lacrymogènes ». « La population est un centre de tir », lance un homme d’une vingtaine d’années. Vers 21 heures, jeunes et forces de l’ordre se font face depuis un moment, d’abord vers Castor, un quartier proche, avant d’arriver à Néma 2. Les témoins de la répression insistent sur les gaz lancés au pied des maisons, la lacrymo qui tapisse l’air chaud des salons, des chambres, des cuisines. « Mes jeunes enfants se sont évanouis », assure une mère.

Une heure plus tard, le voisinage entend de nouveaux coups de feu : des jeunes se trouvent vers la maison de Mamadou Tall et sont dispersés par la police. C’est à ce moment-là qu’il aurait été touché par « un tir à distance moyenne » dans le dos, « d’une balle de petit calibre (4,5 mm-5,5 mm) », mais « il pourrait s’agir de deux balles, l’une ayant traversé, l’autre étant restée sous la peau », écrit le rapport d’autopsie. « Ce n’est pas une balle perdue pour moi. Pourquoi viser des habitations ? », se demande son ami. Mamadou Tall est venu à Ziguinchor en 2017 pour trouver du travail. Il a été inhumé dans son village de Podor (nord), près de la frontière mauritanienne, où vivent son épouse et ses deux très jeunes enfants.

D’après Amnesty International, au moins vingt-trois personnes sont décédées à travers le pays en quatre jours d’émeutes. Ziguinchor en compte cinq (un sixième du côté de Cap Skirring, cité balnéaire de la Casamance). « Il y a aussi eu onze blessés par balle, assure Bassirou Coly, adjoint au maire chargé de la jeunesse. Je n’ai jamais vu une telle violence. » Ce mot revient sans cesse dans les mots des témoins pour décrire les affrontements.

« La police a eu l’intention de tuer les manifestants, ce sont des assassinats », tonne Mohamed Sano, oncle de Souleymane, une des victimes. Ce jeune homme de 25 ans, menuisier métallique, a perdu la vie le 2 juin en fin de journée, tout près de la discothèque CIA. Selon un ami présent sur les lieux, un policier était caché, allongé par terre. « Souleymane, lui, n’était pas bien caché. Ce policier l’a visé », assure-t-il, la peur dans les yeux. Il entend un « tah ». Il veut s’échapper, se retourne et voit son ami au sol. « La police était déjà partie, décrit-il. On l’a mis sur un jakarta. A trois sur la moto, on l’a amené au dispensaire Belfort, mais il était fermé. En fait, Souleymane était déjà mort. » Ses amis confient que sa petite amie est enceinte de deux mois.

Pierres contre grenades lacrymogènes

Souleymane a été inhumé au milieu des gaz lacrymogènes – il y a eu un affrontement avec les forces de l’ordre lors des funérailles – le 8 juin au cimetière de Belfort. Ousmane Badio, 17 ans, a aussi été enterré là-bas, samedi 10 juin dans l’après-midi, quelques heures après Sidiya Diatta, 31 ans, mis en terre dans un village non loin de Ziguinchor. Des centaines de personnes sont venues, comme à chaque cérémonie. Ousmane, apprenti mécanicien, fou de moto et du rappeur sénégalais BM Jaay, est le plus jeune des « martyrs », comme disent ses proches, le premier à être tombé aussi.

Ce 1er juin en fin d’après-midi, à quelques pas de chez lui, dans le quartier de Boucotte Korentas, non loin de la station Total, le garçon a pris une balle sous le cou. Des vidéos le montrent en train d’agoniser. Ses amis racontent un déchaînement de violence : des pierres contre des grenades lacrymogènes. « Une fois à court de gaz, la police a tiré à balles réelles. Certains agents nous ont visés », répète un copain d’Ousmane. L’un d’eux ramasse même une douille. Pour se protéger, ils disent avoir utilisé une porte en fer. « Le policier qui a tué Ousmane a été mis dans une voiture blindée, ils ont attendu les renforts pour l’exfiltrer, assure un autre ami. On ne le retrouvera jamais. »

Le 7 juin, à Ziguinchor, un ami d’Ousmane Badio, tué par balle six jours plus tôt, montre une douille qu’il prétend avoir ramassé lors des affrontements avec les forces de l’ordre dans le quartier de Boucotte Korentas. MUSTAPHA KESSOUS

Pour les pouvoirs publics, les décès de Mamadou Tall, Souleymane Sano, Ousmane Badio et Sidiya Diatta « résulte[nt] d’une mort violente par traumatisme thoracique dû à l’impact d’un projectile d’arme à feu ». Leurs certificats de décès mentionnent tous cette même phrase type. Amnesty International appelle « les autorités à mener une enquête crédible, indépendante et impartiale sur les circonstances de ces morts et à garantir que les responsables d’homicides illégaux soient poursuivis selon les normes de procès équitables ». Les nombreux proches des victimes que Le Monde a rencontrés doutent qu’une telle investigation voie le jour.

Les autorités n’ont pas souhaité s’exprimer. « Aucune déclaration à faire », nous indique Guedj Diouf, le gouverneur de Ziguinchor. Le commissaire Chérif Malamine Mansaly affirme que « des enquêtes judiciaires sont en cours », mais que « rien ne prouve que c’est la police qui a tiré ».

Mustapha Kessous(Ziguinchor, Sénégal, envoyé spécial)

Le Monde.fr

Partager Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Telegram Email
Dakar Matin

Articles similaires

Affaire René Capain Bassène : Une lettre adressée au PR Bassirou D. Faye pour sa libération

15 juillet 2025

Touba: Le gouverneur de Diourbel annonce la suspension de tous les chantiers non conformes

26 juin 2025

Haute Cour de justice : Ismaila Madior Fall auditionné, ce jeudi, ses avocats espèrent un non-lieu

26 juin 2025

Touba: trois morts et deux blessés dans un nouvel effondrement de bâtiment

25 juin 2025

Campagne de tir des Armées : la Gendarmerie nationale, dans l’efficacité opérationnelle

25 juin 2025

Cyberattaque à la Banque Sunu (ex-Bicis) : plus de 200 millions de FCFA détournés, un vaste réseau dans le viseur

24 juin 2025
En direct
Bannière
Plus lus

Les jeunes de Pastef prévoient d’emblaver plus de 380 hectares

14 juillet 2025225 Vues

Agenda 2050 : Ousmane Sonko lance la bataille du temps et des résultats

15 juillet 202593 Vues

Les travaux de l’autoroute Praia-Dakar-Abidjan bientôt lancés

26 juin 202554 Vues

Décès de l’ancien président nigérian Buhari

13 juillet 202553 Vues

Enseignement supérieur : vers une modernisation axée sur les sciences contemporaines

17 juillet 202545 Vues

Nouveau règlement intérieur : vers une Assemblée nationale plus transparente et performante

27 juin 202545 Vues

Affaire René Capain Bassène : Une lettre adressée au PR Bassirou D. Faye pour sa libération

15 juillet 202531 Vues

Le Sénégal vers une nouvelle ère de financement avec la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures

26 juin 202525 Vues

Guerre Iran- Israel : Analyse d’ Alioune Aboutalib Lô, Dr en Relations internationales

27 juin 202512 Vues

Touba: Le gouverneur de Diourbel annonce la suspension de tous les chantiers non conformes

26 juin 202512 Vues

Autosuffisance en carotte, pomme de terre et oignon : le gouvernement est sur la bonne voie (Dg Arm)

26 juin 202511 Vues
Ne ratez pas!
Sport

JOJ «DAKAR 2026 » : le jury chargé de la sélection des tenues officielles installé

Par Dakar Matin18 juillet 20259 Vues

Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse « Dakar 2026 » (Cojoj) a installé, hier,…

Sénégal-Arabie Saoudite : Un nouveau souffle pour l’accès à l’eau potable

18 juillet 2025

Enseignement supérieur : vers une modernisation axée sur les sciences contemporaines

17 juillet 2025

Affaire René Capain Bassène : Une lettre adressée au PR Bassirou D. Faye pour sa libération

15 juillet 2025

Agenda 2050 : Ousmane Sonko lance la bataille du temps et des résultats

15 juillet 2025

Les jeunes de Pastef prévoient d’emblaver plus de 380 hectares

14 juillet 2025

Décès de l’ancien président nigérian Buhari

13 juillet 2025
Suivez-nous
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • YouTube
À propos de nous
À propos de nous

DakarMatin traite des principaux problèmes de notre temps sous un angle destiné aux spectateurs qui veulent en savoir plus sur le Sénégal en soulevant des sujets souvent ignorés par les médias grand public pour produire un contenu qui sort de l’ordinaire.
Ecrivez-nous: dakarmatin@gmail.com
Contact: (221) 33 825 25 17

Facebook X (Twitter) Pinterest YouTube WhatsApp
Derniers articles

JOJ «DAKAR 2026 » : le jury chargé de la sélection des tenues officielles installé

18 juillet 2025

Sénégal-Arabie Saoudite : Un nouveau souffle pour l’accès à l’eau potable

18 juillet 2025

Enseignement supérieur : vers une modernisation axée sur les sciences contemporaines

17 juillet 2025

Affaire René Capain Bassène : Une lettre adressée au PR Bassirou D. Faye pour sa libération

15 juillet 2025
Les articles populaires

Refus d’acquiescement de Sonko : la grosse erreur du président du tribunal de Dakar

17 octobre 202359 347 Vues

Affaire Ousmane Sonko : Me Ciré Clédor donne les deux raisons pour lesquelles son client a suspendu sa grève de la faim

3 septembre 202354 246 Vues

Embargo sur le Mali: Les Groupements Economiques du Sénégal annoncent 1348 camions en souffrance à la frontière avec le Sénégal

3 février 202246 437 Vues

Séquestration de Sonko : L’indignation de la Communauté Internationale

29 mai 202332 964 Vues
© 2025 DAKARMATIN
  • WEB RADIO
  • Web TV
  • Reportages
  • Scandales d’Etat
  • Chroniques
  • Religion
  • Culture
  • People
  • Contributions
  • Autour du Micro
  • Carte Blanche
  • Actualité des régions
  • Nouvelles Technologies

Tapez ci-dessus et appuyez sur Entrée pour effectuer la recherche. Appuyez sur Esc pour annuler.