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vendredi, avril 19, 2024
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Interrogés sur la hausse annuelle du budget de l’Etat sans un réel impact sur les vies de ses populations

par pierre Dieme

Interrogés sur la hausse annuelle du budget de l’Etat sans un réel impact sur les vies de ses populations, des économistes et enseignants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutiennent que celui-ci doit se traduire par des investissements.

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La hausse annuelle du budget de l’Etat Sénégalais est loin d’être bien ressentie par les populations en termes de réduction du coût de la vie, voire de satisfaction des besoins d’infrastructures exprimés. Cette désarticulation fait dire à certains universitaires qu’il faut changer de paradigme.

A l’instar de Mor Gassama de l’Ucad qui est d’avis qu’un budget avec un impact sur le quotidien des citoyens « doit être orienté en grande partie vers un budget d’investissement plutôt que celui de fonctionnement ». Ou de l’économiste et enseignant Meissa Babou qui soutient mordicus que c’est une question « d’orientation stratégique » car « L’essentiel du budget est partagé presqu’au tiers en salaires et en fonctionnement de l’Etat .

Interrogés sur la hausse annuelle du budget de l’Etat sans un réel impact sur les vies de ses populations, des économistes et enseignants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutiennent que celui-ci doit se traduire par des investissements. L’économiste et enseignant chercheur, Mor Gassama, soutient de prime abord qu’un budget avec un impact sur le quotidien des citoyens « doit être orienté en grande partie vers un budget d’investissement plutôt que celui de fonctionnement ».

Relativement au budget 2023, le Président de la République a décidé d’orienter les 45% dans le social. Un budget social pour une année préélectorale, « rien de spécial sinon un remake de 2018 pour préparer 2019 dans de meilleures conditions possibles », rappelle le professeur Gassama. Cela dit, croit savoir l’économiste « le gouvernement est dans sa logique de préparer l’élection présidentielle de 2024 dans un contexte économique difficile ».

Les mesures de bonne intention pour alléger davantage la souffrance de nos compatriotes vont se multiplier. Ainsi qualifie l’enseignant-chercheur : « C’est tout simplement ce que les économistes Kaleki et Nordhauss ont appelé la rationalité politique qui prend le dessus sur la rationalité économique dans le cadre du cycle politico-économique ». Ce qu’il faudrait absolument éviter, fait savoir le Professeur, « c’est de dilapider nos maigres ressources à travers des financements politiques pour ne pas dire clientélistes qui ne connaî tront certainement que très peu de succès ».

A l’en croire, si vraiment on cherche à avoir un impact positif sur l’accompagnement des jeunes et des femmes, « l’idéal serait de privilégier les porteurs de projets fiables et viables afin d’espérer avoir d’autres Babacar Ngom, feu Aliou Ardo Sow, Serigne Mboup, Bocar Samba Dieye, Feu Ameth Amar, … ». Pour lui : « Nous devons voir en ces porteurs de projets de futurs grands chefs d’entreprise et des champions nationaux pour un développement économique et social du Sénégal ».

UNE QUESTION «D’ORIENTATION STRATEGIQUE», SELON MEISSA BABOU

La même lecture est faite par l’économiste et enseignant à l’Ucad, Meissa Babou qui soutient qu’on ne peut pas refuser l’ambition d’un gouvernement qui est de mettre dans tous les secteurs les éléments du développement. Et sous ce rapport, soutient-il : « Tout Etat doit viser haut et loin ».

Toutefois, cet engagement doit être conséquent. Autrement dit : « Il faudrait que cet engagement soit la résultante d’une demande sociale ressentie et exprimée en termes de besoins médicaux, scolaires, alimentaires, en énergie, et ensuite que ledit budget soit réorienté vers ces secteurs ». Ce qui semble à ses yeux n’avoir pas été fait. Parce que, croit-il savoir : « L’essentiel du budget est partagé presqu’au tiers en salaires et en fonctionnement de l’Etat ». Pis encore, fustige Meissa Babou, ce sont les infrastructures de prestige comme « le TER, les ponts, les stades, l’avion présidentiel… », qui n’ont pas d’impact réel sur la quasi-totalité des citoyens Sénégalais qui ont englouti les milliards du budget. Ce qui fait que les populations ne sentent pas « l’Etat à leurs côtés », soutient l’économiste.

Pour s’en convaincre, il dira : « Aller interroger les populations de Kaolack, de Louga et de Mbacké qui depuis 10 ans n’ont pas vu une moindre route construite, pas même une piste », soutient Meissa Babou. A côté de cette absence totale de l’Etat qui ne cesse d’inquiéter les Sénégalais, dira Pr Babou « il y a le coût de la vie qui devient de plus en plus cher, tout comme le chômage ». Donc, il est somme toute légitime que les « Sénégalais se posent la question de savoir où va l’argent du budget ? », dira l’économiste. A cette interrogation, l’économiste soutient que c’est une question « d’orientation stratégique ». Et pour que les concitoyens se sentent dans les politiques publiques, « il faut absolument changer de paradigme », conseille Meissa Babou.

Jean Pierre MALOU 

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