Les 6 sages-femmes de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye feront face au juge aujourd’hui, en audience spéciale, dans le cadre du dossier Astou Sokhna. Leurs camarades ont décidé de ne pas célébrer la Journée internationale qui leur est dédiée et qui coïncide avec ce procès.
Ce jeudi 5 mai est célébré la Journée internationale de la sage-femme à travers le monde. Et coïncidence pour coïncidence, c’est à la même date que les sages-femmes de l’hôpital de Louga seront jugées en audience spéciale. Celles-ci sont poursuivies pour négligence et non-assistance à personne en danger après la mort de Astou Sokhna, cette jeune femme décédée à la maternité alors qu’elle était sur le point d’accoucher.
Très remontés, les travailleurs de la santé qui ont d’ailleurs décrété une grève de 48 heures pour ce mercredi 4 et le jeudi 5 mai, jour du procès, profitent de l’occasion pour inonder les réseaux sociaux, avec des posts et statuts, sur Facebook ou sur WhatsApp. « Ce 5 mai, le monde célèbre la sage-femme. Au Sénégal, les sages-femmes sont au tribunal pour être jugées », lit-on. Comme pour exprimer leur courroux. Pour rappel, le dossier était appelé par le tribunal le mercredi 27 avril dernier, mais il a été renvoyé à la demande des avocats de la partie civile qui soutiennent n’avoir pas eu accès au dossier.
Il faut par ailleurs signaler que les avocats de la défense avaient également sollicité la liberté provisoire pour les quatre sages-femmes en détention préventive. Une requête qui a été rejetée par le procureur qui a estimé ne pas avoir de garantie que les prévenues seront présentes pour la prochaine audience. Parmi les six sages-femmes, deux n’ont jamais été mises en détention car elles sont enceintes. Lors de ce procès qui s’était tenu dans une salle archicomble avec la grande mobilisation du personnel de santé, un impressionnant dispositif de sécurité avait également été déployé.
