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Les désagréments d’un ter qui refuse de rouler

par pierre Dieme
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Il n’y a presque plus de travaux le long du tracé du Train express régional (TER), ce grand projet du président Macky Sall ; mais les difficultés et les nuisances continuent pour les populations

Après plusieurs manifestations et dénonciations, des infrastructures de passage au-dessus ou sous le Train express régional (TER) ont été réalisées pour faciliter la circulation des véhicules et la mobilité des personnes. Mais celles-ci sont peu appréciées par les usagers qui déplorent leur conception.

 Il n’y a presque plus de travaux le long du tracé du Train express régional (TER), ce grand projet du président Macky Sall ; mais les difficultés et les nuisances continuent pour les populations. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, les problèmes de mobilité persistent pour les populations rufisquoises qui, avec l’avènement du TER, ont vu le territoire de la commune scindé en deux.

 Le rail était devenu une sorte de mur de séparation entre les populations des quartiers de la commune de Rufisque Nord et le centre-ville de Rufisque, notamment le marché central, surtout pendant les travaux d’installation des rails et des murs de protection de part et d’autres du chemin de fer.

La même situation était constatée à l’Ouest, entre Grand Mbao et le rond-point à l’entrée de Rufisque communément appelé «Djoutiba». Les populations des quartiers et cités sur le long du trajet avaient d’énormes difficultés pour accéder à la route nationale, à moins de faire de grands détours. Plus à l’Est, vers Colobane, Gouye Mouride et Bargny, c’était la même complainte. Des manifestations avaient été organisées pour l’installation de passerelles et de ponts qui enjambent l’infrastructure, mais aussi des passages souterrains.

Egalement le retard dans la réalisation du réseau de drainage des eaux pluviales avait provoqué des inondations. Avec les fortes pluies de l’hivernage 2019, beaucoup de quartiers riverains du grand canal central de Rufisque s’étaient retrouvés envahies par les eaux, le tunnel sous la ligne au niveau du rond-point Djoutiba était devenu une rivière, engloutissant des véhicules et même des chevaux tirant des charrettes. Une situation qui avait provoqué un concert d’alertes pour dénoncer les difficultés dans la mobilité des populations et le drainage des eaux. Des difficultés qui étaient imputées au retard dans la mise en place des infrastructures de mobilité en amont.

DES TUNNELS ASSIMILES PLUTOT A DES TROUS, ETROITS ET MAL ECLAIRES

Aujourd’hui, ces alertes et marches ont porté leurs fruits, avec la construction de ponts et de tunnels de passage pour les piétons et un réseau de drainage sur tout l’axe du chemin de fer. Mais, ces infrastructures n’ont pas tenu les promesses, si l’on en juge par les réactions des populations rencontrées.

Sous le tunnel au niveau de la «mosquée toucouleur», c’est un ballet incessant de populations venues des quartiers de Rufisque Nord pour rejoindre le centre-ville ou pour rentrer. Au concert de sonorités crachées par les porte-voix des mendiants se mêlent les bruits des pièces récoltées dans des pots de tomates et que ces derniers secouaient pour attirer les passants et espérer une pitance. Les crissements des pas sur le sol soulèvent une poussière qui enveloppe le tunnel et rend la respiration difficile sur le passage sombre éclairé par une lampe à usage domestique.

Souleymane Ndir, un habitué du passage, s’indigne et dénonce un manque de respect notoire de la part de l’entreprise chargée de la réalisation du TER. «Personne ne sait ce qu’ils ont construit ici, on ne peut pas parler de tunnel  ; c’est plutôt un trou, étroit et mal éclairé où les gens se frottent comme pas possible. Comment, dans une situation pareille, ne pas voir les cas de Covid-19 flamber tous les jours dans cette ville. Un passage aussi étroit pour les populations de la commune la plus peuplée de la ville Rufisque». Une voie qui était disputée aux piétons par les conducteurs de moto Jakarta. Fort heureusement, après complainte des usagers, l’accès leur a été bloqué par des piquets en bloc de béton mais dont les bouts de fer blessent chaque jour les passants qui ont la malchance de s’appuyer dessus pour descendre dans le tunnel ou enjamber le marchepied pour en sortir.

ESPOIR D’UNE REMISE AUX NORMES… AVANT LA MISE EN SERVICE DU TER

Un peu plus loin, sur le même alignement, à moins de 2 km au niveau du quartier Guendel 1, un est passage ouvert pour les véhicules mais que ne peuvent franchir ceux avec une certaine hauteur comme les minicars et avec seulement une voie dans chaque sens et des passages-piétons sur lesquels deux personnes ne peuvent pas marcher côte-à-côte. «A chaque fois que je passe par ce tunnel, je suis choqué. La voie est étroite et il n’y a pas de hauteur  ; même les conducteurs de charrettes sont obligés de baisser la tête pour passer, au risque de se cogner la tête contre l’entrée.

Et puis, juste à la sortie, une distance qui ne fait même pas 150, ils ne sont même pas capables de l’aménager pour permettre aux véhicules de rejoindre, sans trop de difficultés, le pont Gabin de Dangou. C’est vraiment dommage. C’est à croire que ce n’est pas de l’argent que nous allons rembourser», s’indigne Malamine, chauffeur de taxi-clando au niveau du garage «feu rouge» au centre-ville. Le chauffeur qui connait très bien le tracé, nous fait savoir que sur le canal derrière l’Imprimerie nationale, un petit passage dont la largeur n’excède pas un mètre est créé.

Plus à l’Est, vers la Sococim, le pont qui surplombe le TER et relie la route nationale aux quartiers Gouye Mouride, Cité Sococim, Colobane et Arafat n’offre pas les garanties en termes de circulation. Passage très fréquenté par les gros porteurs, «le pont est infranchissable dès qu’un véhicule tombe en panne dessus et, en plus, deux véhicules gros gabarit ne peuvent pas se croiser dessus. C’est la même chose pour celui au niveau de Keury Kao et qui relie la route nationale à la route des Niayes, en passant par l’hippodrome Tanor Anta Mbakhar et le Lycée Moderne de Rufisque», nous dit Moussa Gueye. Les mêmes problèmes sont observés au niveau du pont de la Zac Mbao. La plupart des Rufisquois rencontrées pensent qu’avant la mise en marche du TER, ces infrastructures seront mises aux normes, surtout pour l’harmonie du projet.

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