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Législatives-Dépôt des listes : Les acteurs parrainent le tirage

par pierre Dieme
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Les acteurs politiques engagés aux élections législatives sont appelés jeudi à un tirage au sort de l’ordre de passage des déclarations de candidature du 6 au 8 mai 2022. C’est suite à un consensus des coalitions et partis en lice pour le scrutin du 31 juillet.

 La Direction générale des élections (Dge) veut s’éviter des tensions lors du dépôt des déclarations de candidature. Dans un communiqué, ce service du ministère de l’Intérieur a convié les «mandataires des partis politiques, des coalitions de partis politiques légalement constitués et des entités regroupant des personnes indépendantes désireux de participer aux élections législatives du 31 juillet 2022 à une rencontre le jeudi 5 mai à partir de 11h, à la salle de conférence située au 4ème étage du bâtiment C sis à la Cité police avenue Malick Sy en vue d’assister au tirage au sort de l’ordre de passage pour le dépôt des dossiers de déclarations de candidature». Pour trouver les justifications de cette mesure, il faut jeter un regard dans le rétroviseur.
Décembre 2018 : au siège du Conseil constitutionnel, sis à l’époque aux Almadies, lieu de dépôt des parrainages pour la candidature à la Présidentielle de 2019, les acteurs politiques se sont donnés en spectacle. Mimi Touré, déléguée nationale au parrainage de Benno bokk yaakaar, était la première à déposer et cela avait provoqué des soupçons de favoritisme. Certains mandataires de partis politiques ont dû passer la nuit devant la haute juridiction. La bousculade était omniprésente et Malick Gakou fut d’ailleurs malmené par un élément des Forces de l’ordre. Par conséquent, le leader du Grand parti s’était retrouvé avec un œil enflé. Pour ne plus revivre ces problèmes, la Dge a appelé hier les mandataires des coalitions et partis engagés aux élections afin de définir un ordre de passage.

La majorité approuve
Joint par téléphone, Benoît Sambou, mandataire national de Bby, estime que c’est une bonne option. «On a vécu les pires difficultés liées à cet exercice parce qu’il y a un embouteillage au niveau de la Direction générale des élections. Il arrive que des gens passent des jours rien que pour déposer leurs listes. Les partis politiques et les représentants de coalitions ont salué cette proposition qui allège un peu les difficultés», a soutenu M. Sambou. Cependant, il y a des coalitions qui n’ont pas encore notifié leur nom à la Dge. Seront-elles exclues du tirage au sort ? «La loi électorale dit que jusqu’à la veille de la date limite du dépôt, on peut toujours notifier. Donc, ceux qui n’ont pas encore notifié pourraient participer au tirage à titre conservatoire en attendant de tirer le nom de leur coalition. On a eu un consensus à ce niveau», se réjouit Benoît Sambou, par ailleurs chargé des élections à l’Apr.
Déthié Faye, coordonnateur du pôle des non-alignés, n’a pas encore de coalition. Contacté, il dit être en discussion avec d’autres partis et mouvements pour former une liste aux élections. «Un tirage au sort, c’est mieux que ce qui s’est passé en 2019. Des gens en sont venus aux mains. Ce n’est pas bon pour l’image de notre démocratie. Les acteurs ont dû tirer les leçons des incidents de 2019», a analysé M. Faye, leader du parti Cdr/Fonk sa kaddu. Par contre, Cheikh Oumar Sy de la coalition Alternative pour une Assemblée de rupture (Aar Sénégal), estime qu’un tirage au sort n’est pas une priorité. «Aujourd’hui, si un parti ou une coalition est tiré en premier alors qu’il n’a pas encore déposé son dossier, qu’est-ce qu’on fait ? Le reléguer en dernier ?», s’est interrogé l’ancien député élu en 2012 sous la bannière de Bess du niak.

Cheikh Oumar Sy (Aar Sénégal) : «Ce n’est pas le plus important»
Le plus important, selon M. Sy, ce n’est pas l’ordre de passage. «Nous n’avons aucun accès au logiciel qui fait le filtre des parrainages. Avec l’accès au logiciel, pour le tri, le logiciel pouvait nous montrer directement qu’il y a des erreurs. Mais c’est seulement la Direction générale des élections qui a accès à ce tri. Donc, il y a un manque de transparence. Si vous envoyez vos documents, n’ayant pas accès à l’information, comment savoir qu’il y a des doublons ou pas ? Vous remettez vos documents et vous partez», a-t-il dénoncé. Pour lui, il devait y avoir une plateforme en ligne avec des identifiants pour les coalitions. «La Dge peut ouvrir des pages en ligne pour chaque coalition et que les parrainages soient versés à l’intérieur. On est à l’heure du numérique. D’abord, il y a un gain de temps et c’est plus écologique parce qu’on n’aura pas à donner des papiers qui seront jetés après. C’est plus efficient, efficace», estime Cheikh Oumar Sy.

Par Babacar Guèye DIOP

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