En vouloir Ă lâinsipide Abdoulaye DIOUF SARR, ou Ă un autre incapable du gouvernement, câest tenter dâocculter la responsabilitĂ© de celui qui, par sa main, a signĂ© le dĂ©cret qui lâa mis en poste. Pour camoufler ses carences dignes dâun cancre, le leader de lâAPR a tournĂ© le dos aux Ă©minences grises de ce pays pour sâentourer de sots, dâignares et dâintellectuels Ă la crĂ©dibilitĂ© largement entamĂ©e. Câest parce que la barque est tenue par des Oumar « niĂ©bĂ© » et des Karim « kĂ©wĂ©l* » quâelle file tout droit vers la catastrophe.
Si les SĂ©nĂ©galais ont « tolĂ©rĂ© » le reniement et la quatriĂšme candidature de ce SENGHOR qui nâest pas auguste, ils pourraient sans doute « comprendre » que je me prĂ©sente, une troisiĂšme fois, Ă la tĂȘte du SĂ©nĂ©gal. Câest ce que le locataire du palais de la RĂ©publique sâest, sans doute, dit en observant, pour ne pas dire en encourageant, des membres du gouvernement Ă prendre activement part Ă la campagne pour la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident de lâUS GorĂ©e Ă la tĂȘte de la FĂ©dĂ©ration de football de quelques SĂ©nĂ©galais. Cela peut paraitre farfelu Ă certains, mais avec le leader de lâAPR, il ne faut plus sâĂ©tonner de rien. La rĂ©flexion est si terre Ă terre, les stratĂ©gies tellement volatiles que, pour continuer Ă gouverner en dĂ©pit des magouilles rĂ©guliĂšrement dĂ©noncĂ©es, Macky SALL et son rĂ©gime ne comptent plus que sur la force et la ruse.
Sur les 16 millions de SĂ©nĂ©galais, dont des sommitĂ©s dans tous les domaines, le leader de lâAPR jette son dĂ©volu sur des hommes politiques trĂšs limitĂ©s, qui loin de fasciner par leurs idĂ©es, agacent par leur inculture manifeste. Il nâest pas que question de Moustapha CissĂ© LO, Djibril WAR, Farba NGOM et autre Abdou MBOW, mais de ministres de la RĂ©publique que Macky SALL met au-devant de la scĂšne, pour un bourdonnement dâoreilles qui ne laisse aucune chance Ă la perception de la dure rĂ©alitĂ© quotidienne des SĂ©nĂ©galais. Un casting douteux pour un dessein tĂ©nĂ©breux.
« Je ne rĂ©pondrais pas aux coups de pied de lâĂąne (âŠ) Câest le chrĂ©tien qui dit, si tu me gifles, je te tends lâautre joue. Mais moi je suis musulman». Câest Malick SALL qui abandonne ainsi sa posture de garde des Sceaux pour sâĂ©riger Ă ce porteur de seau qui, du haut de lâestrade de lâAssemblĂ©e nationale, insulte les dĂ©putĂ©s qui, mĂȘmes traitres, demeurent les reprĂ©sentants du peuple. A la fin de la session, les insanitĂ©s du ministre suscitaient autant de commentaires que de la scĂ©lĂ©rate loi elle-mĂȘme. Avant cette Ă©niĂšme Ă©tourderie, le mĂȘme Malick SALL dĂ©clarait, le 21 mars 2021, au stade rĂ©gional de Matam : «de nombreux jeunes sont morts Ă Dakar. Plusieurs parmi eux nâont pas Ă©tĂ© tuĂ©s par la police ni par la Gendarmerie mais par les partisans de SONKO ». En dĂ©pit de ces accusations gravissimes du ministre de la JUSTICE, tous les manifestants arrĂȘtĂ©s au cours des manifestations du mois de mars dernier ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s.
Pourtant, Malick SALL nâest pas la seule boĂźte Ă bĂȘtises du gouvernement. Cheikh Oumar HANN nâest pas moins catastrophique. Lâancien directeur du COUD dont les frĂȘles Ă©paules insupportent un service dĂ©partemental sâest retrouvĂ© Ă la tĂȘte dâun ministĂšre tel un seul niĂ©bĂ© dans une grande marmite, pour reprendre un adage wolof. Le «dĂ©luge de fautes de français », qui a attirĂ© lâattention de Mary Teuw NIANE qui sâen est offusquĂ©, nâest rien comparĂ© Ă la sĂ©cheresse intellectuelle, Ă lâesprit infĂ©rieur de celui qui trĂŽne Ă la tĂȘte du ministĂšre de lâEnseignement supĂ©rieur, de la Recherche et de lâInnovation. En effet, invitĂ© Ă lâĂ©mission « Objection » de Sud FM, le 5 juillet 2020, celui qui se fait appeler « docteur-ingĂ©nieur » a affichĂ© un niveau dont un Ă©tudiant moyen refuserait de se targuer. Son collĂšgue du DĂ©veloppement industriel et des Petites et Moyennes industries est du mĂȘme acabit. Si Cheikh Oumar HANN, malgrĂ© ses lacunes, se force Ă parler français, Moustapha DIOP, lui, prĂ©fĂšre donner sa langue au chat et boycotte systĂ©matiquement les prises de paroles publiques, si ce nâest pour distribuer de lâargent Ă des femmes. Qui lâa dĂ©jĂ vu faire une Ă©mission en français ? En dĂ©pit des cours quâil a commencĂ© Ă prendre Ă sa nomination, dĂšs quâil sâagit de sâexprimer en français, le ministre met en avant un de ses collaborateurs sâil ne sort pas un papier Ă lire. Pendant longtemps, les dĂ©putĂ©s ont adoptĂ©, sans dĂ©bat, les budgets de son dĂ©partement ministĂ©riel. «Jâai pris les oryx pour montrer lâexemple⊠je reste droit dans mes bottes ». Câest la rĂ©ponse quâAbdou Karim SALL a servie Ă ceux qui sâoffusquaient des gazelles quâil a fait transfĂ©rer et qui auraient fini dans ses assiettes.
La liste, loin dâĂȘtre exhaustive, peut sâĂ©tendre Ă lâessentiel des membres dâun gouvernement sans coordination. Avec Macky SALL, câest la consĂ©cration des cancres et des vieux insolents qui, en plus dâĂȘtre limitĂ©s, passent pour des intouchables. Cheikh Oumar HANNE, qui a Ă©crit ses lettres de noblesse dans les registres de lâOFNAC, se positionne au-dessus de la Loi. A la tĂȘte du Centre des Ćuvres universitaires de Dakar (COUD), il a Ă©tĂ© accablĂ© par le rapport 2014-2015 de lâorgane de contrĂŽle qui nâa pas uniquement fait Ă©tat de mauvaise gestion. Nafi Ngom KEĂTA et ses services ont parlĂ© de «dĂ©tournements», de «subventions sans bĂ©nĂ©ficiaire», de «menaces et intimidation sur les enquĂȘteurs de lâOFNAC». Ceux qui, Ă la lecture de ce rapport accablant, avaient prĂ©dit la guillotine pour le mis en cause ont eu le temps de mesurer lâampleur de leur dĂ©senchantement. De directeur COUD est passĂ© Ă ministre de lâEnseignement supĂ©rieur, de la Recherche et de lâInnovation. Si Cheikh Oumar HANN a laissĂ© les enquĂȘteurs fouiller sa gestion, Moustapha DIOP, lui, nâavait mĂȘme pas donnĂ© cette occasion aux magistrats de la Cour des comptes. Alors ministre dĂ©lĂ©guĂ© auprĂšs du ministre de la Femme, de lâEnfant et de la Famille, chargĂ© de la Microfinance et de lâEconomie solidaire, le maire de Louga leur a donnĂ© un coup de pied lĂ oĂč cela fait mal quand ils ont voulu savoir comment le Fonds national de la promotion de lâentrepreneuriat fĂ©minin est gĂ©rĂ©. Les traitants de «petits magistrats de rien du tout», Moustapha DIOP sâest dĂ©foulĂ© sur les vĂ©rificateurs qui sont partis sâen offusquer. «Il a tenu dâautres propos que la morale rĂ©publicaine et la biensĂ©ance nous empĂȘchent de relever dans ce communiquĂ©. Une telle attitude venant dâun ministre de la RĂ©publique est ahurissante et remet en cause les fondements sur lesquels est assis lâEtat de droit. Lâattitude de M. DIOP tĂ©moigne dâune ignorance des fondements de la RĂ©publique et de ses rĂšgles de fonctionnement, ou dâune crainte immodĂ©rĂ©e du contrĂŽle envisagé», avait rĂ©agi la Cour des comptes. Nonobstant ces dĂ©nonciations de hauts magistrats et les appels au limogeage de lâUnion des magistrats sĂ©nĂ©galais (UMS), Moustapha DIOP est passĂ© de ministre-dĂ©lĂ©guĂ© Ă ministre de lâIndustrie et de la Petite et moyenne industrie.
Si tous ces ministres, sinistres inconnus avant 2012, continuent Ă prĂ©sider aux destinĂ©es des SĂ©nĂ©galais câest parce que celui que ces derniers ont Ă©lu les a choisis, parmi bien dâautres. Seulement, avec ces hommes et femmes, Mack SALL, qui est Ă leur image, est assurĂ© quâelle ne viendrait pas de lâintĂ©rieur la voix contestant ses vellĂ©itĂ©s de se maintenir au pouvoir.
*gazelles
Mame Birame WATHIE