Après le réquisitoire introductif du Procureur de Tambacounda, le juge d’instruction a inculpé et placé sous contrôle judiciaire les trois mis en cause dans l’affaire Doura Diallo, gardés à vue par la gendarmerie et déférés au parquet ce lundi. Le juge d’instruction a pris le contrepied du parquet qui avait requis le mandat de dépôt.
Le juge d’instruction n’a pas finalement suivi le parquet dans son réquisitoire introductif. En effet, les trois agents de santé, arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la mort en couches de Doura Diallo et de son bébé au centre de santé de Kédougou, ont été libérés. Ils ont certes été inculpés, mais ont été placés sous contrôle judiciaire.
En effet, le procureur Baye Thiam avait requis l’ouverture d’une information judiciaire. Même s’il avait sollicité du magistrat instructeur qu’il place sous mandat de dépôt les trois mis en cause : le gynécologue, l’infirmier et l’anesthésiste, le magistrat instructeur a pensé qu’ils avaient des garanties de représentation en justice et que leur incarcération n’est pas nécessaire.
Cette décision va sûrement calmer le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) qui a décrété 48 heures de grève, à partir de ce lundi, dans toutes les structures sanitaires du Sénégal.
Le procureur a manqué de sérénité et est allé très vite dans ses conclusions. Sa décision montre une précipitation manifeste pour marquer les esprits. Les autorités devraient, dans certaines nominations, mieux étudier les dossiers des candidats. L’ancienneté n’est pas systématiquement un critère prépondérant de la compétence ou de l’éthique.
Dans cette affaire gravissime relative au décès d’une dame et de son bébé, la sortie du procureur a été faite en mode « fast track: Les garanties requises et la prudence n’ont pas été observées d’où le désaveu sans appel des autorités sanitaires et la position moins tranchée du juge.