vendredi, mars 29, 2024
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Il faut mettre fin aux coups d’Etat constitutionnels en Afrique

par admin
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La chute de l’ex président malien Ibrahima Boubacar KEITA est un avertissement sans frais pour tous les auteurs de coups d’état constitutionnels en Afrique. En voulant modifier les résultats des élections législatives à son avantage par le biais d’une fraude électorale massive réalisée avec la complicité d’une cour constitutionnelle moribonde, IBK a précipité sa chute et l’effondrement de son clan.

Les délires de la CEDEAO qui demande le rétablissement d’IBK dans ses fonctions de président prêtent à sourire. En réalité, la CEDEAO n’est rien d’autre qu’un conglomérat de pitres qui déshonorent l’Afrique.

La déclaration loufoque de Macky Sall qui évoque une « violation du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance », relève d’une grotesque farce. En matière de violation de la loi, Macky Sall est un des papes en Afrique. Lors des élections locales de 2014, alors que la victoire d’Ahmet Fall Braya ne faisait l’ombre d’un doute, il a fait modifier les résultats à Saint Louis, et ordonné à l’armée de quadriller la Ville avant de faire proclamer les résultats en faveur de son beau-frère Mansour Faye. En 2016, Macky Sall a fait un coup d’état constitutionnel en modifiant un avis du conseil constitutionnel en décision (un acte de haute trahison de son serment d’une extrême gravité). En 2017, lors des législatives, ll a détourné la volonté populaire à Dakar à 2 heures du matin, alors que toutes les tendances donnaient une victoire et nette au camp de Khalifa Sall. En 2019, il a récidivé en privant 2 millions de sénégalais du droit de vote (rétention des cartes d’électeurs), en éliminant Khalifa Sall et Karim Wade des joutes électorales, et en réalisant un hold up électoral qui lui a attribué une victoire avec un taux « impossible » de 58% au 1er tour. Lors de la proclamation des résultats présidentiels frauduleux, Dakar était en quasi « état de siège ». S’il y a bien quelqu’un qui doit se garder d’évoquer le respect de la loi et de la Constitution, c’est Macky Sall. Le parangon de la vertu est un piètre usurpateur, adepte du coup d’état constitutionnel (le nom de Macky Sall est incompatible avec les notions de droit, de démocratie et de légalité).

Ibrahima Boubacar Keita appartient désormais au passé du Mali (tenter de rétablir dans ses fonctions, c’est instaurer le chaos et la guerre civile car le peuple malien ne veut plus de lui).

Que les chefs d’état de la CEDEAO se le tiennent pour dit : La France ne sauvera pas IBK. Le communiqué du Ministère français des Affaires étrangères est clair : « La France a pris acte de l’annonce de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta..».

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/mali/evenements/article/mali-declaration-de-jean-yves-le-drian-19-08-20

La France n’a aucun intérêt à se mettre à dos le peuple malien, qui dans son écrasante majorité souhaitait le départ d’IBK. Un constat qui ne trompe pas : aucune manifestation de soutien à IBK n’a été relevée au Mali. A cet instant précis, mes pensées vont aux victimes de la manifestation du 10 juillet 2020, contre IBK, une manifestation pacifique au cours de laquelle 4 maliens ont trouvé la mort. Ibrahima Boubacar KEITA est un criminel et un voleur de deniers publics qui a pillé éhontément les ressources d’un pays classé parmi les plus pauvres du monde. 

Il appartient aux militaires d’organiser la transition et la tenue d’élections libres, transparentes et démocratiques afin de rendre le pouvoir aux civils, dans les meilleurs délais. Toute tentative d’intervention militaire de la CEDEAO au Mali sera considérée comme une ingérence et une agression intolérable contre le peuple malien.

Pour Macky Sall, Alpha Condé, Alassane Ouattara et tous les autres, la leçon malienne ne souffre d’aucune ambiguïté : il faut mettre fin aux coups d’état constitutionnels. A défaut, ils risquent de subir le même sort qu’IBK et seront balayés, d’une manière ou d’une autre.

Ne perdons surtout pas notre temps à alimenter le débat sur un hypothétique 3éme mandat pour Macky Sall : nul ne peut faire plus de 2 mandats consécutifs. Point final. S’il tente ce coup d’état constitutionnel, il aura droit (lui et son clan) à une humiliation planétaire.

Seybani SOUGOU – e-mail : sougouparis@yahoo.fr

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