La situation judiciaire de Mabintou Diaby connaît un nouveau développement. Le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) a ordonné une expertise médicale complémentaire concernant l’épouse du journaliste Madiambal Diagne, actuellement sous mandat de dépôt.
Selon L’Observateur qui donne l’information, cette décision vise à permettre au magistrat de déterminer si l’état de santé de la mise en cause est compatible ou non avec une détention en milieu carcéral. Incarcérée depuis fin septembre, Mabintou Diaby est impliquée dans une enquête portant sur des transactions jugées suspectes, révélées par un rapport de la CENTIF relatif à l’exécution d’un marché public estimé à 21 milliards de francs CFA.
Pour la défense, cette ordonnance constitue une avancée notable. Le 21 octobre dernier, les avocats de Mme Diagne avaient déjà saisi le juge d’instruction pour solliciter une expertise médicale, sans obtenir de réponse. « Son dossier médical est insuffisant. Nous voulons qu’elle soit consultée par des spécialistes de sa maladie et c’est pourquoi nous avons sollicité une expertise beaucoup plus approfondie », a confié l’un de ses conseils à L’Observateur.
D’après Le Quotidien, l’ordonnance a été notifiée aussi bien à la défense qu’à l’Agent judiciaire de l’État (AJE). Chaque partie dispose désormais d’un délai de trois jours pour formuler ses observations. Mabintou Diaby est poursuivie pour « association de malfaiteurs, escroquerie portant sur des deniers publics et blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé ». Elle avait été arrêtée en même temps que deux enfants de Madiambal Diagne, dont l’un a bénéficié d’une liberté provisoire ainsi qu’un proche du journaliste. Ce dernier fait l’objet d’un mandat d’arrêt et d’une demande d’extradition après son départ pour la France.
Moins d’un mois après son retour en prison, Mme Diagne a été transférée à l’hôpital Principal, puis admise au Pavillon spécial. Ses avocats, appuyés par des défenseurs des droits humains, continuent de plaider pour sa mise en liberté, invoquant un état de santé qu’ils jugent préoccupant.

