vendredi, mars 29, 2024
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Déjà 50 morts par noyade dont la moitié enregistrée en juin

par pierre Dieme
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Une cinquantaine de personnes ont déjà perdu la vie par noyade au niveau des plages de Dakar et sa banlieue cette année. Plus de la moitié de ces cas de noyade a été enregistrée durant le mois de juin dernier. En atteste, alors qu’à l’issue d’une réunion de coordination à la Gouvernance de Dakar, le mardi 22 juin 2021, la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers annonçait déjà un bilan de 41 morts, la mort de 8 autres personnes, trois jours après, le vendredi 25 juin, à la plage de Mbao et un corps repêché une semaine après à la plage de Malibu, portant le nombre de victimes à 50 morts. Et le pic est malheureusement attendu en ces mois de juillet et août, période des vacances scolaires

50 morts !

C’est déjà le nombre de cas de noyade connus au niveau des plages de Dakar, pour cette moitié de l’année 2021. En moyenne, une centaine, voire plus, de décès sont recensés par an au niveau des plages à Dakar et sa banlieue. Pour y remédier, l’Etat est en train de concocter des mesures. Ainsi, la gestion des plages et la recrudescence des noyades étaient au menu d’une réunion de coordination à la Gouvernance de Dakar, le mardi 22 juin 2021.

A cette occasion, les autorités avaient fait mention de plus de 41 cas de décès par noyade enregistrés depuis le début de l’année 2021. Et plus de la moitié de ces cas sont identifiés à Dakar durant le mois de juin dernier, conformément aux statistiques partagées par la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers (BNSP). Et l’accident le plus douloureux aura été celui qui a fait une dizaine (10) de morts (par noyade), le dimanche 13 juin 2021, à la plage de Malibu, à Malika, une plage interdite pourtant à cause de son sable mouvant. «Actuellement, d’après les statistiques partagées par la BNSP dans la région de Dakar, chaque année nous enregistrons en moyenne une centaine de cas de noyades.

Pour l’année 2021, nous en sommes déjà à 41 cas. Malheureusement, nous n’avons pas encore atteint le pic parce que l’expérience a montré que c’est au mois de juillet que nous atteignons souvent le pic. Cette fois-ci peut-être même août, après les examens scolaires, parce que c’est après ces examens qu’on constate un rush des jeunes vers les plages.
Pour prévenir ce pic là, il a fallu se concerter et discuter pour des mesures», avait expliqué le Gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, au sortir de la rencontre. Ce bilan ne prend pas en compte les cas déplorés ces deux dernières semaines, donc ceux survenus après la réunion de coordination tenue à la Gouvernance de Dakar. La preuve, le vendredi 25 juin 2021, une série de noyade a été enregistrée à la plage de Sipress-Mbao.

En tout, 7 corps sans vie ont été découverts la même soirée. Un bilan qui s’est alourdi puisque le lendemain, samedi 26 juin, un nouveau corps sans vie échoué a été retrouvé sur cette même plage située dans la grande banlieue dakaroise. Ce qui a porté à 8 morts et 3 personnes disparues, le bilan de cette noyade signalée dans cette zone interdite à la baignade. Des jours après, le dimanche 4 juillet dernier, un corps sans vie a été repêché à la plage de Malibu, à Malika, par un groupe de jeunes qui jouaient au football. C’était le corps d’un jeune garçon d’une vingtaine d’années qui a été repêché par ces footballeurs. Alertée, la Police est arrivée sur le lieu pour essayer de l’identifier. Le corps sans vie a été transporté par les Sapeurs-pompiers vers une morgue. Ce qui fait en tout un bilan de 50 morts connus par noyade.

LES MESURES PRISES POUR ARRETER L’HEMORRAGIE

Lors de la réunion de coordination à la Gouvernance de Dakar, le Lieutenant-colonel Papa Ange Michel Diatta, Commandant du sous-groupement des Sapeurs-pompiers de Dakar, a dévoilé des mesures validées par les autorités. Parmi elles, il a été retenu de «faire respecter, avec le concours des ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales, des Forces armées, des mesures d’interdiction de baignade sur les plages non autorisées par la présence effective de la gendarmerie et de la police». Une autre mesure consistera également à installer des bornes d’appel au niveau des plages autorisées et de «contribuer à la mise à disposition des moyens nécessaires à la surveillance des lieux notamment les motos de plages», entre autres.

FAÇADE MARITIME DE DAKAR ET SA BANLIEUE : Vers la requalification des plages

Il l’avait annoncé il y a quelques jours, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, chargé de la Sécurité publique, l’a réitéré vendredi dernier, 09 juillet 2021. L’on s’achemine vers la requalification des plages à Dakar et sa banlieue

L’Etat est en train de prendre des mesures pour lutter contre les noyades. Après une réunion du Comité de pilotage de la lutte contre les noyades dans les plages, qu’il a présidé, le mardi 29 juin 2021, au ministère de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome a rencontré l’Association des maîtres-nageurs, le vendredi 09 juillet dernier. Selon Ibrahima Fall, président de l’Association des maîtres-nageurs, qui confirme la tenue de cette rencontre avec l’autorité chargée de la Sécurité publique, il est question d’une requalification des plages, pour faire à la recrudescence des cas de noyade. Une mission, avec des équipes techniques et les autorités étatiques et locales, est attendue sur le terrain à cet effet, les jours à venir. Déjà, au sortir de la réunion du Comité de pilotage, le mardi 29 juin dernier, Antoine Félix Aboulaye Diome, avait révélé que des instructions ont été données par l’Exécutif pour une présence renforcée de la Police et de la Gendarmerie nationale dans les plages, surtout celles interdites.

La Brigade nationale des Sapeurs-pompiers devra aussi renforcer ses activités dans les zones de baignade. Mieux, annonçait Antoine Félix Diome, une commission ad-hoc sera incessamment installée pour une mise à jour de la liste des plages, pour voir celles dangereuses à la fréquentation et celles qui ne le sont pas. Le sable mouvant, la hauteur des vagues et la pollution sont, entre autres, les critères qui déterminent la dangerosité de la fréquentation d’une plage. Force est de constater, pour le déplorer, que chaque année, rien qu’à Dakar et sa banlieue, une centaine voire plus de cas de noyades sont enregistrés en période de chaleur (été). Pour y faire face et orienter les populations et notamment les baigneurs, les autorités mettent à jour une liste de plages interdites et celles autorisées à la baignade à Dakar dans d’autres localités intérieures comme à Mbour.

LISTE DES PLAGES INTERDITES ET CELLES AUTORISEES A LA BAIGNADE

Cependant, entre manque d’informations pour certains, entêtement pour d’autres et inaccessibilité et/ou privatisation de celles autorisées, des populations n’hésitent pas à braver ces interdits, au péril de leur vie
Et cette période estivale qui s’annonce ne devrait pas faire exception à cette tragédie qui se répète au fur des ans. En attestent, après la dizaine de morts par noyade enregistrés, le dimanche 13 juin 2021, à la plage de Malibu à Malika, 8 autres personnes ont perdu la vie, le vendredi 25 juin, à la plage Mbao. Toutes ces deux plages étant interdites à la baignade.

En attendant l’effectivité de cette requalification, il faut rappeler l’ancienne liste (des plages) mise à jour jusque-là par le gouvernement, par arrêté ministériel (ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique). Elle comprend des plages interdites qui sont au nombre de dixneuf (19) dans la région de Dakar. Il s’agit des plages de l’Institut Pasteur, Lat-Dior, Port autonome, Soumbédioune, Université, Mermoz, Mamelles, Almadies, le Virage, Hann, Parcelles Assainies Unité 10, 15, 19, Guédiawaye (Hamo 3, 4, 5, 6), Malika, Rufisque (Thiawlène, Diokoukl Kaw, Thiawlène après l’ex-usine Bata et Soccocim, Cap des Biches (Centrale Senelec), Mbao à Diokoul Kaw Bargny, Minam), plage Niague.

L’interdiction de la baignade au niveau de ces plages est motivée par des critères liés à l’inaccessibilité de la plage aux services de secours et de sauvetage en cas de noyade, la présence de rochers dans l’eau. Il y a aussi le fait que pour certaines plages, comme celle de Malika (Malibu), la censure est due au sable mouvant qui est causé par la turbulence des vagues. Certaines autres sont interdites d’accès à cause de l’existence de pollution due à des déchets d’origine industrielle ou domestique.

Par contre, les fréquentations sont autorisées pour une quinzaine d’autres plages que sont Terrou Baye Sogui, Anse Bernard, Almadies 2 (pour les surfeurs), Plage des enfants, Cour suprême, Terroubi, Ouakam, Yoff, Ngor, Ile de Ngor, Cambarène, Piscine Mermoz, Ile de Gorée, El Mahdi, Koussoum. Seulement, nombre de dakarois se plainent, entre autres, d’installations, aménagements privés et mêmes les nombreuses constructions rendant inaccessibles ces espaces maritimes et donnant l’air de leur «privatisation». Ce qui fait que malgré l’interdiction de la baignade dans les plages dites dangereuses, des Dakarois continuent toujours de s’y rendre, surtout en cette période de chaleur, et au prix de leurs vies.

PAR IBRAHIMA DIALLO

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