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mercredi, mai 22, 2024
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Course contre la montre pour les législatives

par pierre Dieme

Les services du ministère de l’Intérieur devront faire preuve de diligence pour que toutes les étapes préalables à la tenue des élections législatives du 31 juillet 2022 se déroulent à temps et dans les règles de l’art

Le ministère de l’Intérieur en charge de l’organisation des élections devra gérer de main de maître le processus devant aboutir aux législatives du 31 juillet 2022. Certains estiment que les délais sont serrés et qu’il faudra une course contre la montre pour satisfaire tous les actes préparatoires fondamentaux pour la tenue du scrutin.

Les services du ministère de l’Intérieur devront faire preuve de diligence pour que toutes les étapes préalables à la tenue des élections législatives du 31 juillet 2022 se déroulent à temps et dans les règles de l’art. Il s’agit, selon l’expert électoral Ndiaga Sylla, de veiller à la fixation du cautionnement au plus tard 150 jours avant la date du scrutin, de procéder à la révision exceptionnelle des listes électorales surtout pour les primo-votants, et d’annoncer les dates de dépôt des candidatures, et de collecte des parrainages qui fait partie des éléments du dossier de candidature. «Il faut un délai raisonnable, au moins deux mois, pour déposer les listes électorales», a souligné Monsieur Sylla. Il indique que tous ces actes doivent être pris au plus tard à la mi-février. «Cela veut dire que les délais sont très serrés», a-t-il renchéri.

Revenant sur les parrainages, Ndiaga Sylla estime qu’ils ont été introduits dans le système pour faire face à la pléthore de candidatures comme ce fut le cas lors des Législatives de 2017 avec environ 47 listes électorales. Maintenant, s’interroge-t-il, faudra-t-il maintenir le parrainage dans ses modalités et conditionnalités ou le réformer ?

En attendant, l’expert électoral soutient qu’il faut un temps de collecte et que le ministre de l’Intérieur doit au préalable fixer le modèle de collecte et le système mis en place pour la vérification. Cette fois-ci, souligne-t-il, ce ne sera pas le conseil constitutionnel qui va vérifier le parrainage, mais plutôt le ministère de l’Intérieur. Sur ce, il informe que si le parrainage est maintenu, il faudra environ 35.000 signatures par liste.

VÉRIFICATION DES PARRAINAGES PAR UNE COMMISSION LOGÉE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR ET RISQUES DE CONTESTATIONS

Joint au téléphone, Déthié Faye a indiqué par ailleurs que compte tenu des délais très courts, il y a beaucoup de personnes qui pourraient être dans l’impossibilité de réviser leur adresse électorale ou de ne pas s’inscrire sur les listes, faisant allusion aux primo-votants. «Il n’y a pas de délai prescrit par le code électoral pour faire la révision exceptionnelle. Il appartient au président de la République de le fixer. Ce sera certainement un délai très court», a fait savoir le coordonnateur du pôle des nonalignés lors du dialogue politique.

Déthié Faye soutient en outre que si la caution est fixée, le modèle de parrainage communiqué, les acteurs politiques vont être sur le terrain pour collecter les parrainages afin de pouvoir déposer les listes de candidatures 70 jours avant le scrutin, soit deux mois dix jours. Il indique dans la foulée que le parrainage est maintenu malgré toutes les inquiétudes formulées. «Ce qui s’est passé lors de la Présidentielle montre qu’il n’y a pas d’outils fiables pour contrôler les parrainages. Et on risque d’aller vers une situation tendue, puisque plusieurs listes peuvent être rejetées compte tenu du mode de vérification qui n’est pas consensuel», a alerté Monsieur Faye qui renseigne qu’il y a une commission logée à la Direction générale des élections (DGE) qui reçoit les listes de candidatures et vérifie les signatures. «Chaque liste aura un représentant au niveau de la commission. Pour autant, ne soyez pas surpris de voir des contestations, parce que les acteurs ne sont pas d’accord sur le mode de contrôle. On se rappelle les nombreux candidats éliminés à cause des parrainages lors de la dernière Présidentielle. Les contestations se sont ensuivies et le Conseil constitutionnel critiqué. Imaginez le niveau de contestations sachant que la commission qui vérifie les parrainages est logée au ministère de l’Intérieur», prévient-il. Au départ, dit-il, il faut une confiance sur l’outil qui doit être utilisé pour vérifier le parrainage et une confiance entre les acteurs. Sinon, conclut Déthié Faye, on va directement vers des tensions électorales..

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