Accueil A la Une Charte contre la violence : Le Cudis met les politiques devant leurs responsabilités

Charte contre la violence : Le Cudis met les politiques devant leurs responsabilités

par pierre Dieme
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La charte de non-violence, dont l’idée avait suscité des débats au sein de la classe politique, est enfin disponible. Avec ce document destiné aux acteurs politiques et sociaux du Sénégal, les signataires vont s’engager «à adopter la non-violence comme principe et pratique de notre action politique, conformément à l’appel des autorités religieuses et de la Société civile». Il leur est aussi demandé de «ne pas attenter à la paix et à la convivialité par des attaques personnelles, des violences psychologiques, physiques ou armées».

Dans la même dynamique, les acteurs politiques et sociaux signataires de cette charte, se sont engagés à «ne poser aucun acte et ne proférer aucun propos pouvant menacer les fondements du vivre ensemble ou favoriser la haine et les conflits religieux, ethniques ou communautaires». Ils vont aussi «travailler à renforcer l’unité et la concorde nationales et à privilégier le dialogue pour surmonter les conflits et différends politiques». Et également «contribuer au renforcement et à la perpétuation de l’Etat de droit, à la dignité des institutions, au respect des règles du jeu et des acquis démocratiques de notre pays».


Outre les engagements pris par les signataires dans cette charte, des recommandations sont aussi faites aux autorités étatiques pour le respect de l’Etat de droit. Dans ce cadre, «la Charte de non-violence invite le chef de l’Etat à toute action et posture, visant à renforcer le respect de l’Etat de droit et de l’indépendance de la Justice». Il est aussi dit que «la Charte de non-violence re­quiert que le président de la République, chef de l’Etat, garant du bon fonctionnement des institutions et de la qualité de la démocratie, mette en place les conditions d’une compétition électorale transparente, inclusive et sans contestation (publier le décret pour la mise à disposition du fichier électoral conformément à l’article 49 du Code électoral et assurer la distribution trans­parente des cartes d’électeurs)».


Les auteurs de ce document veulent également que «l’Etat mette en œuvre tous les moyens mis à sa disposition par le Peuple sénégalais pour assurer la sécurité individuelle et collective des citoyens avec les mécanismes et les dispositifs consacrés par la Ré­publique». De même, ladite Charte «engage l’Etat à continuer de garantir, conformément à la Constitution et aux règlements en vigueur, les droits de manifestation, no­tamment la marche pacifique et le droit de la marche, l’obligation du respect de l’itinéraire et de la durée de la marche, l’encadrement de la réponse de l’autorité administrative dans un délai raisonnable en cas d’interdiction».


S’adressant aux autres acteurs de la vie politique, le document «engage l’opposition, la majorité et les acteurs sociaux» à rejeter «la logique de l’affrontement qui conduit au pire», en s’engageant à «s’écarter publiquement de toute personne ou groupe de personnes, qu’il soit du pouvoir, de l’opposition ou des mouvements citoyens ou de la Société civile, qui par l’acte ou la parole, susciterait ou encouragerait la violence et la haine». Aux médias et réseaux sociaux, il leur est demandé d’appuyer «la dynamique de non-violence, en informant en toute responsabilité, dans le respect des règles de l’éthique et de la déontologie de leur profession».
Par ailleurs, il est précisé dans le document que «la charte de non-violence est accompagnée d’actions d’observation, de monitoring de la violence et, au besoin, de facilitation, afin d’assurer l’implication des citoyens dans le processus politique et leurs contributions aux efforts conjugués de consolidation de la paix et de promotion de la non-violence dans notre pays». Dans ce cadre, soulignent les auteurs du document, «les chefs religieux, garants de la stabilité et de la paix sociale, recevront cette présente charte et contribueront à assurer le respect des engagements pris par toutes les parties».
Par Dieynaba KANE

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