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dimanche, mai 12, 2024
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Accueil A la Une Adieux au Parquet de Dakar, Bass à voix haute : «J’espère que mon successeur corrigera mes erreurs et déficits»

Adieux au Parquet de Dakar, Bass à voix haute : «J’espère que mon successeur corrigera mes erreurs et déficits»

par pierre Dieme

Serigne Bassirou Guèye a fait hier ses adieux au Palais de justice de Dakar, où il a servi huit ans comme très puissant procureur de la République.

C’est la fin d’une époque. «Il faut savoir quitter. Un procureur de la République qui a fait 8 ans de service, doit céder la place», indique Serigne Bassirou Guèye, qui a remis hier les clés du Parquet du Tribunal régional de hors classe de grande instance de Dakar. Hier, une page s’est définitivement tournée après la passation de service au Palais de justice de Dakar, qui acte l’intronisation de M. Amady Diouf, comme procureur de la République. Sous les yeux de tous les «parquetiers», présents pour immortaliser ce passage de témoin.
Adulé ou honni, selon les chapelles, Serigne Bassirou Guèye était presque pressé de quitter cette station. Il dit : «Ce moment, je l’ai vraiment attendu. C’est un moment qui me permet d’essayer de me rattraper, c’est un moment d’expression de gratitudes et de vifs remerciements.» Il rejoint la Présidence comme ministre-conseiller, avec l’esprit tranquille. «J’ai un motif de satisfaction très grand : c’est mon remplaçant. Je ne sais pas si vous savez comme il est agréable, qu’après avoir fait tant d’efforts, on soit sûr que nos efforts ne seront pas vains, qu’on soit sûr que tout ira pour le mieux et pour le meilleur», certifie Serigne Bassirou Guèye, qui ne tarit pas d’éloges à l’endroit de son successeur. «M. Amady Diouf est un homme bon. Il est courtois et pondéré. C’est un magistrat compétent et expérimenté. C’est un juriste éminent, très matinal et assidu, responsable. Un parfait connaisseur du ministère public, par son passage. J’es­père que Amady Diouf corrigera mes erreurs et comblera mes déficits», espère l’ex-patron du ministère public, sous le regard de tous les procureurs de la République du pays, qui ont participé hier à la Conférence nationale des chefs de Parquet. «Continuez à ap­prendre votre métier. Con­tinuez à lire votre Droit. Lisez matin et soir pour apprendre. Vous avez encore du temps. Aujourd’hui, la légitimité administrative ne suffit plus à commander des services (…). Les forces qui sont en face de nous, se forment davantage et elles ne nous céderont rien du tout. Quand on est procureur, on le montre à travers sa compétence, sa probité et autres», prévient Serigne Bassirou Guèye, qui a servi ses derniers conseils à ses anciens collaborateurs au Parquet de Dakar. «Le Parquet n’a jamais eu de scandale et je m’en félicite. Chers collaborateurs, vous m’avez aimé, aidé, compris et accepté. Je vous en suis reconnaissant», enchaîne-t-il.
Après presque une décennie au Parquet, il ouvre un nouveau chapitre dans sa carrière. «Mention spéciale au président de la République, de m’avoir fait confiance et surtout de m’honorer en me nommant ministre-conseiller juridique. J’ai fait une transition, car maintenant je dois parler dans la langue du palais et non celle de la Justice», explique-t-il avec un trait d’humour.
A l’interne, il laisse derrière lui des collègues, qui ont loué le travail qu’il a abattu à la tête du Parquet. «Le procureur de la République trouvera sa place pour sa nouvelle nomination. Notre ambition, c’est la stabilité et la confiance des justiciables», avance Ibrahima Samb, le président du Tribunal de grande instance de Dakar. Abondant dans le même sens, la présidente du Tribunal du travail hors classe de Dakar, renchérit : «La procédure est gratuite pour le Tribunal d’instance de travail. Pour ce travail, il nous a aidés dans les commissariats et autres. Tu fais notre fierté. Il a joué un rôle d’alerte auprès des hautes autorités.» Le juge Chimère Diouf, président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), dresse aussi un portrait élogieux de Serigne Bassirou Guèye : «En 1999, on s’est côtoyés. Il était bouillant. C’est un homme de forte conviction, qui aime le Parquet. Les magistrats rendent la Justice au Peuple mais le Parquet est l’avocat des citoyens. Il se bat pour ses convictions. C’est très chaud entre le Parquet et les magistrats du siège. Ils sont en amont», fait-il savoir, en invitant les acteurs de la Justice à continuer à respecter la loi pour gagner le respect du Peuple. Il demande aussi à ses collègues d’accompagner Amady Diouf dans ses nouvelles charges. «Je le connais et il a de l’expérience. J’encourage les collègues à tout faire pour servir la loi», poursuit le président de l’Ums.

Par Justin GOMIS 

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