Mr Macky Sall, revenu fraichement de son Hajj, en réalité une opération de com puisqu’il sait pertinemment que ce Hajj d’un tyran sanguinaire n’a aucune valeur aux yeux du Bon Dieu, n’a pas attendu longtemps pour reprendre ses vieilles habitudes, à savoir s’abstenir de dire la vérité, prendre les sénégalais pour des écervelés, favoriser les tueries. Il a mis en scène une rencontre de soi-disant plébiscite des élus locaux de sa coalition de laudateurs pour un 3ème mandat, comme il avait mis en scène toutes les précédentes pseudo investitures des groupuscules de soutien à sa 3ème candidature.
Au cours de cette rencontre où les intervenants ont rivalisé d’amnésie, de flatteries, d’indignité, de mythomanie, de bellicisme, Mr Macky Sall s’est encore lancé dans ses faux suspenses habituels sur sa 3ème candidature ou non. Poussant le ridicule toujours plus loin, Mr Sall déclare que lorsqu’il affirmait que la constitution ne lui donnait pas droit à un 3ème mandat, c’était avant la réponse du Conseil Constitutionnel, et avant la révision constitutionnelle intervenue toutes deux en 2016.
En affirmant cela, Mr Sall sait bien sûr que c’est une grosse contre-vérité. Il a conscience aussi que tout le monde sait que c’est une contre-vérité. Lui-même, ainsi que tous ses laudateurs qui étaient dans la salle, détiennent dans leurs téléphones les dizaines de déclarations de Mr Macky Sall tenues en 2017, en 2018, en 2019 affirmant que la révision constitutionnelle de 2016 ne lui permet pas de briguer un 3ème mandat en 2024.
En définitive, la stratégie de Mr Macky Sall n’est rien d’autre que de faire dans le déni de la réalité, dans le matéyisme, dans l’arrogance. Lorsqu’il affirme que ses adversaires refusent qu’il participe parce qu’ils savent qu’il va gagner haut la main, il sait que c’est complètement faux. Tous les sondages qu’il a entre ses mains indiquent que lui ou ses poulains potentiels se font laminer dans tous les cas de figure par Mr Ousmane Sonko. Tout le monde sait qu’il est le plus peureux de tous les hommes politiques que le Sénégal ait connu.
Quand il se livre à ce genre délires, c’est qu’il fait face à ses larbins de la coalition BBY, ou face aux mendiants venus s’agenouiller devant lui lors du simulacre de dialogue national, ou face à des journalistes dépendant financièrement de son camp.
Après 4 ans et demi de « Ni oui, ni non », alors qu’il fait dire un gros « OUI » aux larbins qui l’entourent, il revient au cours de sa rencontre avec les élus locaux faire perdurer le faux suspense sur sa décision de candidature. Toutes ces contorsions depuis 2019 dénotent de la volatilité de sa parole, d’un terrible manque de courage d’assumer ses revirements.
C’est pour se donner du courage qu’il a délégué son combat politique au pouvoir judiciaire, aux FDS, à ses milices tueuses, afin que ceux-là lui balisent le terrain en semant le chaos auprès des anti 3ème mandat.
Les conséquences de son manque de courage et son faux suspense ont déjà beaucoup couté au Sénégal, dont entre autres :
** 14 civils innocents lâchement assassinés, 600 blessés, 250 autres arrêtés / emprisonnés lors des manifestations de Mars 2021
** 4 civils innocents lâchement assassinés, 50 blessés, 150 autre arrêtés / emprisonnés lors des manifestations du 17 Juin 2022
** 2 civils innocents lâchement assassinés, 40 blessés, 400 autres arrêtés / emprisonnés lors des manifestations du 16 Mars 2023
** 2 civils innocents lâchement assassinés, 50 blessés, 200 autres arrêtés / emprisonnés lors des manifestations du 15 Mai 2023
** 1 civil innocent lâchement assassiné lors de la caravane de Mr Ousmane Sonko à Kolda le 26 Mai 2023
** Au moins 30 civils innocents lâchement assassinés, 400 blessés, 400 autres arrêtés / emprisonnés lors des manifestations de Juin 2023. Une dizaine de corps renvoyés par la mer risquent de rajouter au décompte
** Banalisation des morts en garde à vue : de Thierry Mancabou mort après des tortures inhumaines – de Abdoulaye Faye déclaré pendu au commissariat central – de Elimane Touré, qui s’est soi-disant suicidé dans le poste de police du port de Dakar – de Pape Sarr brûlé vif dans un commissariat et mort avec ses bandages à l’hôpital – de Seck Ndiaye, bastonné jusqu’à la mort dans sa chambre par cinq policiers
** Censure et musèlement de la presse : 7 journalistes arrêtés, persécutés, mis en prison – Des télévisions fermées comme jamais auparavant – L’internet et les réseaux sociaux coupés comme jamais auparavant
** Population carcérale passée de 7500 en 2012 à 15 000 en 2023 par l’emprisonnement des anti 3ème mandat, des dénonciateurs de la mal gouvernance, des opposants
** Des populations plongées dans la désolation du fait des milliers de milliards qui leurs ont été volés
Et on peut continuer sur des dizaines de pages pour relater les conséquences du faux suspense de Mr Macky Sall et sa posture belliqueuse.
Tellement il se sait méprisé par la population, et que lui-même ressent une telle haine contre cette même population qu’il rêve d’une guerre civile, Mr Sall a invité ouvertement les élus locaux de son camp à organiser les civils à soi-disant faire face aux forces extérieures, entendez par là, à constituer des milices pour tuer les manifestants anti 3ème mandat. D’ailleurs il dit assumer son appel à l’affrontement entre civils et que les mécontents n’ont qu’à aller saisir la CPI. Une manière d’annoncer et d’inviter à de nouvelles tueries. Il est donc plus que conscient de son entière responsabilité sur les crimes contre l’humanité perpétrés sur la population et qui ont fait l’objet de plaintes à la CPI.
Si Mr Macky Sall adopte une telle posture toujours plus belliqueuse que la veille, malgré les cadavres qui s’entassent et dont il semble se glorifier, c’est aussi parce qu’il sait qu’il n’y a plus d’autre issue que la toute petite porte pour lui, quelle que soit ce qu’il déclarera à la fin. Donc on s’en moque de ce qu’il dira ce Lundi 3 Juillet 2023, cela ne ressuscitera pas les dizaines de morts, cela ne guérira pas les milliers de blessés, cela ne satisfera pas les milliers de prisonniers. La seule chose qui peut compenser un tant soit peu tout cela, c’est que lui et sa famille soient un jour traduits devant une juridiction nationale ou internationale, et qu’ils finissent leurs vies en prison.
Boubacar SALL
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