Entraîneur du Stade Rennais (Ligue 1 française) et ancien international sénégalais, Habib Bèye est revenu sur la polémique née autour d’Assane Diao, joueur de Côme, blessé à quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations. Dans un entretien accordé au quotidien Le Soleil, le technicien sénégalais a tenu à recadrer le débat, après les déclarations de l’entraîneur italien Cesc Fabregas.
Habib Bèye a d’abord rappelé que le joueur était pleinement à la disposition de son club au moment de sa blessure. « Pape Thiaw a échangé avec Cesc Fabregas sur la volonté de faire venir Assane Diao. Mais jusqu’à son dernier match avant le 15 décembre, il appartenait à son club. Il a joué et s’est blessé. Quand on a ses joueurs à disposition, on les fait jouer. On ne peut pas prévoir une blessure », a-t-il expliqué.
L’ancien latéral droit des Lions a ensuite insisté sur un principe fondamental du football africain et international : la priorité accordée à la sélection nationale. « Quand on est footballeur professionnel, ce qu’il y a de plus important, c’est son pays et sa sélection. J’ai moi-même connu des entraîneurs qui m’avaient averti que je pouvais perdre ma place en club en partant à la CAN. Ce n’était pas grave. À ce moment-là, mon pays passait avant tout », a affirmé Habib Bèye.
S’il comprend les inquiétudes des entraîneurs de club, notamment en cas d’effectif réduit, l’actuel coach du Stade Rennais estime que ces préoccupations ne doivent pas empiéter sur la liberté du joueur ni sur l’autorité du sélectionneur. « Pour Cesc Fabregas, Assane Diao est sans doute un joueur important et il a voulu donner son avis sur sa gestion. Mais la décision finale revient à Pape Thiaw », a-t-il rappelé.
Habib Bèye a enfin mis en garde contre toute forme de pression exercée sur les joueurs. « Ce qui me dérangerait profondément, c’est qu’un entraîneur menace un joueur en lui disant que s’il part en sélection, il ne jouera plus en club », a-t-il conclu, appelant au respect des principes et de l’équilibre entre clubs et sélections à l’approche de la CAN.
Salla GUEYE

