Le Parti démocratique sénégalaise est en train de renouveler ses instances fédérales. La Fédération des femmes et les Comités de liaison communale (Clc) pour les jeunes ont été installés hier. Le vote a failli être saboté par quelques frustrés qui placent Saliou Dieng et son équipe au banc des accusés.
Le processus de renouvellement des instances fédérales et l’installation des organes internes du Parti démocratique sénégalais (Pds) a démarré. C’est la première étape devant conduire à la tenue d’un congrès d’investiture de son candidat à la Présidentielle de 2024. La Fédération des femmes du Pds ainsi que les Comités de liaison communaux (CLC) pour les jeunesses ont d’ailleurs été installés hier après un exercice de vote, jugé antidémocratique par certains. Le vote devait commencer à 10 heures, mais la permanence Omar Lamine Badji ne fut accessible aux candidats-délégués qu’à 13 heures passées. Les derniers réglages et autres retournements de situation, écarter certains délégués pour favoriser d’autres, ont eu raison jusque sur la prière du vendredi (Jumu’ah), puisque le vote a eu lieu alors que les fidèles musulmans étaient à la Mosquée.
Une bataille oppose les bannis aux gros bras recrutés pour la circonstance
Incontestablement, ce sont quelques frustrés, décrits comme étant des habitants de la Médina et de Grand Yoff, qui ont mis du piment dans l’ordre du jour. Alors que leurs délégués respectifs auraient été écartés à la dernière minute par Saliou Dieng, président de la Commission nationale de vente et renouvellement des structures (Cnvrs), ils ont voulu saboter l’organisation du vote. Comme si Saliou Dieng avait flairé le coup, de gros bras étaient installés devant la porte pour filtrer les entrées. Ainsi, pour accéder au lieu de vote, il faut figurer sur la liste. Armés de tessons de verre, de machettes et de pierres, ils ont manifesté devant les agents de sécurité, recrutés pour la circonstance, qui, eux, n’avaient que des chaises comme bouclier. Des jets de pierres ont éclaté entre les protagonistes, même si le pire a été évité de justesse. Ayant pressenti les risques, les véhicules garés sur le parking ont été très tôt déplacés, permettant d’éviter des saccages et dommages.
Saliou Dieng et Cie au banc des accusés
Il a fallu que le fourgon de la Gendarmerie fasse un tour sur les lieux pour que les jeunes frustrés retrouvent la raison et abandonnent le combat. Au même moment, trois incidents, sur fond de sabotage, entretenus par un délégué, ont eu lieu en plein vote dans la permanence. En mode fast track, l’installation des nouveaux bureaux de la Fédération des femmes et des Clc pour les jeunesses a suivi et tout a été clôturé peu avant 17 heures.
Seulement, les choix des délégués de Saliou Dieng n’ont pas emporté l’adhésion totale. Sur place, les frustrés ont jugé antidémocratiques, irrégulières et non transparentes les opérations ayant conduit au vote suivi de l’installation des bureaux. «Saliou Dieng est arrivé dans le parti en 2008. Déjà, nous étions là et avions fait la prison pour le parti. Il est qui pour décider de qui va voter ou non ?», s’étrangle une voix masculine dans la foule. Pour d’autres, le comité d’organisation, en connivence avec les superviseurs et autres commissaires politiques, a fait fi des statuts et du règlement intérieur du parti en instrumentalisant à des fins partisanes les instructions du secrétaire général national pour placer leurs hommes au niveau des nouvelles Fédérations.
Amadou DIA
