Depuis la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations mettant en cause les serviettes hygiéniques de marque Softcare, suivie d’un communiqué de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), les inquiétudes se multiplient chez certaines utilisatrices.
Pourtant, dans son communiqué daté du 16 décembre 2025, l’ARP a tenu à rassurer : après inspection de l’usine SOFTCARE SN COMPANY LIMITED à Sindia, l’Agence affirme que les matières premières périmées n’ont pas été intégrées dans le processus de production et que les produits sont conformes aux normes en vigueur.
Mais sur le terrain, la parole officielle peine à calmer totalement les doutes.
Rencontrée sur le chemin du retour, une jeune femme accepte de témoigner sous anonymat. Elle dit avoir accueilli avec soulagement les informations évoquant un retrait temporaire des produits sur le marché. « Quand j’utilisais Softcare, j’avais parfois des irritations, de petits boutons, ou des sensations de brûlure. Après ce qui est sorti, j’ai préféré changer de marque », confie-t-elle.
Depuis, elle se tourne vers d’autres serviettes hygiéniques disponibles sur le marché. Pour elle, même en l’absence de preuve formelle, la prudence s’impose. « Ce sont des produits qu’on utilise sur des parties sensibles. Le moindre doute fait peur », ajoute-t-elle.
Khady Diagne dit ne pas être surprise par la polémique. « Pendant l’utilisation, je ressentais parfois une sensation étrange, comme un effet de fraîcheur ou de brûlure. J’ai aussi eu des infections que je n’arrivais pas à expliquer », raconte-t-elle.
Pour elle, la suspension de la vente serait « une bonne chose », le temps d’y voir plus clair. « En attendant, on essaie d’autres marques », dit-elle simplement.
À quelques rues de là, Mata a fait un choix radical, pour elle, il faut abandonner les serviettes hygiéniques industrielles. « J’utilise des serviettes traditionnelles en tissu, faites à partir de pagne », explique-t-elle. Selon elle, cette méthode est plus confortable et ne provoque pas d’irritations.
Si elle reconnaît que cette pratique demande plus d’entretien, elle estime qu’elle est plus sûre. « Chacune fait selon ses moyens et ses habitudes », conclut-elle.
Pour Oulimatou Kandé, la polémique a surtout provoqué de l’inquiétude.
« J’utilisais Softcare et je n’avais jamais ressenti d’effet particulier. Mais quand le communiqué circulait sur les réseaux sociaux, j’ai commencé à douter », confie-t-elle.
Par précaution, elle a décidé de suspendre l’utilisation de cette marque.
« En attendant que tout soit clarifié, je préfère utiliser autre chose », dit-elle, appelant les autorités à renforcer les contrôles avant la mise sur le marché des produits.
Au bord de la route, Pauline, vendeuse d’eau, a un avis plus mesuré.
« J’utilise Softcare depuis longtemps et je n’ai jamais eu de problème », affirme-t-elle. Mais elle reconnaît que, face à la controverse, changer temporairement de marque peut rassurer certaines consommatrices.
Pour elle, le véritable enjeu reste le contrôle des produits importés ou transformés. « Les autorités doivent être très rigoureuses sur la qualité avant que ces produits n’arrivent sur le marché », insiste-t-elle.
Si l’ARP affirme que les produits Softcare sont conformes et sans danger, les témoignages recueillis montrent que la confiance des consommatrices reste fragile. Entre rumeurs, expériences personnelles et communication officielle, beaucoup de femmes préfèrent désormais adopter une attitude de prudence.
Fatou Gomis (Stagiaire)

