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Une rentrée sous hypothèque

par pierre Dieme

4.200.044 élèves, dont 2.749.164 dans le public, vont démarrer les apprentissages jeudi 5 octobre 2023. Mais à 24h de l’effectivité de cette rentrée, la majorité des écoles risque de ne pas pouvoir accueillir leurs apprenants

Le Sénégal a tenu son Conseil interministériel sur la rentrée scolaire 2023 le 22 septembre dernier. Une rencontre qui a réuni tous les acteurs de l’éducation et qui a abouti à la prise de plusieurs décisions pour une rentrée sans faille. Seulement, malgré ces mesures du Premier ministre, cette rentrée scolaire qui aura lieu demain, jeudi 05 octobre, pour les élèves, les personnels enseignants et administratifs étant dans les établissements scolaires depuis le lundi 2 octobre, risque d’être compliquée à cause de moult facteurs dont l’impraticabilité de plusieurs réceptifs en raison des eaux pluviales, le déficit d’enseignants ou autres menaces des syndicats.

4.200.044 élèves, dont 2.749.164 dans le public, vont démarrer les apprentissages demain, jeudi 5 octobre 2023. Cependant, à 24h de de l’effectivité de la rentrée scolaire 2023-2024, la majorité des écoles risque de ne pas être à même de les accueillir. Des sites ont été envahis par les eaux pluviales. Il s’y ajoute que la pluie enregistrée hier, mardi 3 octobre, dans la capitale sénégalaise et d’autres régions, rend la tâche difficile aux acteurs.

Dans plusieurs écoles de Dakar, les enseignants ont déjà rejoint le chemin de l’école, le lundi 2 octobre. L’heure est à la préparation et au retrait des emplois du temps et la répartition de l’effectif des écoliers. Seulement, avec le prolongement de l’hivernage, ces derniers craignent que les parents ne laissent pas leurs enfants aller à l’école, le premier jour de la rentrée. Dans cette dynamique de préparation de la rentrée scolaire, dans la commune des Hlm, le désherbage s’est fait  ; les salles de classes retrouvent leur lueur scolaire. Certaines salles ont déjà fait leur toilette. Dans la cour de l’école, plusieurs tables bancs sont parquées, pour les besoins de la réparation. Les acteurs de cette commune comptent accueillir les élèves, dès le premier jour.  «La commune des Hlm est en train de faire le nécessaire pour une bonne rentrée. Plusieurs actions ont été entamées dans la commune dont le nettoyage des sites, la réparation de divers matériels scolaire», a lancé Ibrahima Ndiaye de la mairie des Hlm. Et de poursuivre : «nous avons la chance d’être dans des zones non inondables. Malgré la quantité importante des eaux pluviales, la sol retrouve toujours son état habituel».

Au niveau du corps enseignant, les instituteurs sont sceptiques, quant à l’attente des effectifs des classes dès le premier jour de l’école.  «La rentrée n’a plus cet engouement, comme elle l’était avant, pour les élèves. Aujourd’hui, elle est banalisée par les pa rents et les élèves qui ne démarrent les cours qu’une à deux semaines voir un mois après la rentrée. Cette situation ne rend pas l’apprentissage facile. On est toujours obligé, en tant qu’enseignant, de faire un pas en arrière pour permettre aux élèves qui viennent d’arriver d’être à niveau, avec les autres», a déclaré la maîtresse Ndeye Fatou Ndiaye. Si au niveau de la commune des Hlm, le tempo est bon, à côté, dans celle voisine de Colobane, certaines écoles sont envahies par les eaux. La pluie d’hier (mardi) a rendu certains sites inaccessibles, accompagnés de routes impraticables. Dans ces zones qui longent le marché, la rentrée risque d’être compromise, tout comme dans certaines zones de la banlieue Dakaroise telles que Guédiawaye, Keur Massar et encore Pikine. Pour rappel à la date du 22 septembre dernier, lors du Conseil interministériel sur la rentrée scolaire 2023-2024, le ministre de tutelle, Cheikh Oumar Hanne, avait fait savoir que 318 écoles sont pratiquement sous les eaux dont 235 écoles élémentaires, 59 collèges et 24 lycées, sur 14.325 écoles et établissements scolaires que compte le Sénégal. Sur cet effectif, 13.529 établissements sont dans le public, répartis dans 16 académies et 59 Inspections de l’éducation et de la formation (IEF). Avec le prolongement de l’hivernage et malgré les campagnes de pompage initiées dans certaines zones comme Pikine et Keur Massar, le problème semble loin d’être réglé notamment dans la région-capitale sénégalaise.

DEFICIT D’ENSEIGNANTS ET MENACES DES SYNDICATS

Qui plus est, le manque/déficit d’enseignants dans le public est devenu la règle, depuis plusieurs années. Pour le personnel, on constate un déficit important. Une situation qui conduit à un effectif pléthorique d’élèves dans des salles de classe. Nonobstant le recrutement des 5 mille enseignants dans le public, pour résorber le gap, l’écart reste toujours important, à tel point que les syndicalistes l’ont inscrit dans leur plateforme revendicative. Hamidou Diedhiou, secrétaire général du SELS, lors d’un point de presse, a avancé : «il y a certes des efforts, mais le gouvernement doit s’activer à recruter d’avantage d’enseignants, d’atteindre les objectifs. Car, chaque année, il y a des enseignants qui vont à la retraite et qui ne sont pas remplacés ; la demande d’apprenants augmente aussi d’année en année. L’Etat doit prendre en charge tous ces paramètres car, si on augmente des salles de classes, on doit aussi recruter l’enseignant pour instruire ces élèves. Mais non  ! On se débrouille avec les moyens du bord»

Aujourd’hui, le ministre de tutelle semble être en phase avec lui, car il a déclaré, lors du Conseil interministériel sur la rentrée, que  «pour le personnel, on constate un déficit cumulé qui prend en compte les sorties temporaires, détachements, disponibilités et mises en position de stage, les sorties définitives, les retraités et les décès et les nouvelles créations d’établissement», a fait comprendre le ministre Hanne. Il faut aussi noter que parmi les chapes qui pourraient plomber la rentrée scolaire figurent également les menaces brandies par certains syndicats d’enseignants, en croisade contre les lenteurs et autres retards notés dans l’application des points d’accords signés avec le gouvernement, en février 2022. A l’instar du Saemms et du Cusems qui ne cessent d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les conséquences prévisibles de la non-exécution des accords sur l’année scolaire.

Denise Zarour MEDANG 

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