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samedi, avril 20, 2024
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Trafic de médicaments : les pharmaciens veulent la criminalisation

par pierre Dieme

Pour éradiquer la vente illicite de médicaments qui continue de gagner du terrain au niveau de la cité religieuse de Touba, l’Ordre des pharmaciens du Sénégal et le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal ont invité l’autorité religieuse à s’impliquer dans la lutte et insisté sur la criminalisation de ce trafic qui devrait pouvoir régler ce problème de santé publique.

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L’Ordre des pharmaciens et le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal sont toujours en ordre de bataille pour arrêter le trafic de médicaments. A Touba, la situation est plus que préoccupante où 313 dépôts sont installés contre 46 pharmacies légales. Dr Amath Niang, président de l’Ordre des pharmaciens, insiste sur les conséquences de cette pratique et espère un appui des religieux pour juguler le fléau. «Il faudrait que l’autorité religieuse s’implique pour pouvoir faire de sorte que les pharmaciens trouvent le besoin de s’installer à Touba. Les autorités politiques sont en train de se déployer pour que tout un mécanisme soit mis sur pied afin de permettre à notre pays d’avoir une certaine souveraineté, mais l’essor et le développement du secteur industriel de la pharmacie ne sauraient prospérer en cohabitation avec le marché parallèle. Il est du devoir de l’autorité politique de faire respecter la loi d’autant plus qu’elle a l’obligation de préserver et de sauvegarder la santé des populations», insiste-t-il.
Ce trafic constitue un énorme marché parallèle capté par des personnes à la recherche de gains faciles. «Ce marché parallèle, poursuit-il, constitue une menace pour le système de santé sénégalais.»
Plus de 300 dépôts contre 46 pharmacies légales à Touba
Membre du Conseil de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal et point focal de la saisie des faux médicaments au suivi du processus, Dr Ndiaye Sall insiste sur la menace que constitue le marché illicite du médicament et de l’exercice illégal de la pharmacie. Celui des faux médicaments au Sénégal peut être estimé à plus de 15 milliards de F Cfa. Devenue très lucrative, cette vente se fait dans des zones très précises, notamment à Thiaroye, Diaobé, Keur Serigne Bi à Dakar et marché Okass de Touba. «Au­jourd’hui, nous avons au niveau de la cité religieuse de Touba un nombre de faux pharmaciens supérieurs au nombre de pharmaciens qui ont eu l’autorisation légale dans 10 régions du pays. C’est dire la gravité et l’ampleur du phénomène», insiste Dr Assane Diop, président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal.
Aujourd’hui, la criminalisation de la vente de faux médicaments est devenue le cheval de bataille des pharmaciens. «La grande question que nous avions posée c’était l’implication des autorités et de toute la population pour amener l’Etat à accepter la criminalisation de l’exercice illégal de la pharmacie et la ratification de la convention Médi­crime», demande Dr Assane Diop. Le vote de cette loi permettra au juge de prononcer des sanctions très lourdes en motivant sa décision par rapport aux menaces que pèse ce fléau sur la santé et la vie de la population. «Toute la difficulté que nous avons c’est parce que les peines qui sont au niveau des textes restent dans un cadre purement administratif. Pour ce commerce mortifère, il est important que l’Etat passe à la ratification, mais également à l’application de toutes les dispositions qui sont prévues dans le cadre de la criminalisation du trafic de faux médicaments. Il faut que l’Etat hâte le pas dans ce processus de criminalisation de trafic. Et une fois que c’est fait, nous sommes certains que les choses vont bouger parce que les juges auront les outils et les moyens nécessaires pour lutter efficacement contre ce trafic», encourage-t-il.
Il faut savoir que cette affaire de saisie de faux médicaments à Touba Bélel avait fait beaucoup de bruit. Elle avait atterri au Tribunal de grande instance de Diourbel et les convoyeurs qui étaient à bord de ces camions, en l’occurrence Amadou Woury Diallo et Bara Sylla, ont été condamnés respectivement à 5 et 7 ans d’emprisonnement ferme pour association de malfaiteurs, contrebande, complicité de contrebande, exercice illégal de la profession de pharmacien et complicité d’exercice illégal de la profession de pharmacien. Contre toute attente, le 3 avril 2019, un décret avait accordé une grâce à Amadou Woury Diallo alors que le dossier était toujours en cours. Et le 22 juillet 2019, la Cour d’appel de Thiès qualifia le décret de grâce de «manifestement entaché d’irrégularités» et avait lancé un mandat d’arrêt international contre le ressortissant guinéen.

SOURCE PAR OUMY 

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