Figure emblématique de la confrérie tidjane, Serigne Mouhamadou Mansour Sy, plus connu sous le nom de Borom Daara yi, a marqué son époque par son charisme, son érudition et son attachement à l’éducation. Quatrième khalife général de Tivaouane, il a dirigé la communauté tidjane de 1997 jusqu’à son rappel à Dieu en décembre 2012.
Né le 15 août 1925 à Tivaouane, Serigne Mansour Sy est le petit-fils d’El Hadji Malick Sy et le neveu de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, qu’il succéda en 1997. Très tôt, il s’est distingué par son goût pour l’enseignement et sa rigueur dans la transmission du savoir religieux, ce qui lui valut le surnom de Borom Daara yi – « le maître des écoles ».
Homme de verbe et de prestance, Serigne Mansour Sy captivait ses auditoires par des prêches empreints d’élégance et de profondeur. Son sens du détail, jusque dans son apparence vestimentaire, traduisait une conception raffinée de l’islam, conjuguant dignité, beauté et rigueur spirituelle.
Sous son khalifat, il mit l’accent sur l’éducation religieuse et la préservation des valeurs de paix et de tolérance. Ses prises de position, notamment contre les caricatures du Prophète, rappelaient son attachement à la défense d’un islam respectueux et protecteur. En 1998, son discours au Tchad devant l’Oumma islamique fit date, consacrant sa stature au-delà du Sénégal.
Poète, il composa des qasîda qui continuent de nourrir la mémoire collective, à l’image de Tabat Yadakoum, écrit en réaction aux offenses faites au Prophète, ou encore de son poème en hommage au roi Hassan II du Maroc, salué par les plus hautes autorités religieuses du royaume chérifien.
Décédé le 9 décembre 2012 à Neuilly-sur-Seine, Serigne Mansour Sy laisse l’image d’un khalife élégant, lumineux et profondément attaché à l’éducation. Son héritage spirituel et intellectuel reste vivant dans la confrérie tidjane, et son nom continue d’inspirer les générations.
Salla GUEYE