Les rideaux vont tomber, aujourd’hui, sur le «Countdown» (compte à rebours) 2025 à Nairobi. Pendant plusieurs jours, des experts africains ont analysé des données en santé qui seront mises à la disposition des gouvernements. Ces informations sanitaires ont permis d’avoir déjà une idée sur les taux de mortalité maternelle dans certains pays africains. Les efforts du Sénégal ont été salués.
NAIROBI – La réunion des pays du «Countdown» 2025 à Nairobi, au Kenya (16 – 20 juin 2025), sera clôturée aujourd’hui. Les participants, venus de 34 pays d’Afrique, ont mis à profit les journées du mercredi 18 et du jeudi 19 juin pour analyser des données en santé, surtout celles dites de routine. L’objectif est de permettre aux décideurs et partenaires de prendre les meilleures décisions pour un système de santé efficace. Pour le professeur Agbessi Amouzou, enseignant en santé international à l’université Johns Hopkins aux États-Unis et un des initiateurs de « Countdown 2030 » (compte à rebours), le souhait est de rapprocher les analystes de données en santé des autorités africaines.
« Les dirigeants de 34 pays, représentés par leurs analystes dans cet atelier international doivent s’approprier les données issues de cette rencontre pour une meilleure mise en œuvre de leur politique de santé publique », a déclaré le Pr Agbessi Amouzou. Selon lui, les premières analyses des données en santé, surtout celle de routine, montrent que l’Afrique a fait d’énormes progrès en matière de santé maternelle, infantile et néonatale. « Un pays comme le Sénégal est à 153 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. C’est encourageant », a-t-il souligné. Par contre, les différentes présentations ont fait ressortir que certains pays comme l’Ethiopie et la Guinée Bissau ont encore des taux élevés de décès maternels. Il est de 365 décès pour 100.000 naissances vivantes dans le premier pays cité. L’expert qui a fait la présentation a justifié ce nombre élevé par le fait que le taux d’accouchement à domicile en Ethiopie est à 56%. La situation est identique en Guinée Bissau qui affiche 343 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes.
Dans d’autres pays africains, des femmes continuent de mourir en donnant la vie. Pour réduire ces drames familiaux, le Pr Amouzou a plaidé pour le renforcement des systèmes de santé africains en y mettant plus de moyens financiers. Il est convaincu que seule une bonne collecte des données en santé de routine permettra aux décideurs africains de mieux planifier leurs interventions pour des systèmes de santé résilients. Pour l’universitaire, même « si certains pays ne pourront pas atteindre les Objectifs de développement durable (Odd) en matière de santé, notre souhait, en tant qu’expert, est de les aider à réduire davantage les taux de mortalité maternelle, infantile et néonatale. »
Les données de routine pour une gestion optimale de la santé
Cheikh Mbacké Faye, directeur de « Countdown to 2030 » (compte à rebours jusqu’en 2030) et du bureau ouest-africain du Centre africain pour la population et la santé a magnifié l’engagement des analystes de données en santé. « Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, l’accès à des données d’enquête démographique actualisées et de haute qualité est de plus en plus limité », a-t-il signalé. Il a reconnu que le financement de la santé mondiale et le suivi régulier ont diminué dans certains cas. Ce qui rend encore plus importante la manière dont les pays africains utilisent les sources de données pour aider à prendre une meilleure décision.
« C’est précisément pour cette raison que l’approche de ‘’Countdown’’ (compte à rebours) reste à la fois opportune et essentielle en ce sens qu’elle met l’accent sur l’utilisation des systèmes d’information pour la gestion de la santé et des données de routine. Nous donnons aux pays les moyens de tirer pleinement parti des données qu’ils produisent, mois après mois, dans les districts sanitaires de leurs pays », a commenté M. Faye. Il a précisé qu’il s’agit de mettre en place des systèmes de données fiables et durables, non seulement à des fins de reporting externe, mais aussi pour mener des actions internes.