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jeudi, avril 18, 2024
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Projet Match : L’Ue veut en finir avec l’émigration clandestine

par pierre Dieme

210 jeunes sénégalais et nigérians vont servir de «cobayes» pour le projet Match mis en place pour trouver une solution à l’émigration clandestine et irrégulière. Ce projet, financé à 2 millions d’euros par l’Union européenne (Ue), consistera à envoyer des jeunes diplômés pour travailler dans les pays de l’Ue tels que les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l’Italie pour une période de 2 ans avant de revenir au bercail pour travailler ou créer des entreprises.

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D’ici peu, les jeunes n’éprouveront plus le besoin de braver la mer pour aller à l’émigration en Europe. Un projet dénommé Match  a été mis en place pour faciliter l’émigration régulière. La cérémonie de lancement a été faite hier dans la capitale. Ce projet-pilote, qui concerne 210 jeunes talents africains du Sénégal et du Nigeria, est financé par le Fonds européen Asie migration et intégration (Fam/Amif) à hauteur de 2 millions d’euros. Il sera effectué avec les pays membres de l’Union européenne à savoir la Belgique, l’Italie, le Luxem­bourg et les Pays-Bas.  Il vise à répondre aux besoins du marché de travail dans ces pays précités «à travers le développement d’une voie migratoire légale permettant aux jeunes migrants provenant du Nigeria et du Sénégal  d’aller travailler  pour une période de 1 à 2 ans dans les entreprises de ces quatre pays  d’accueil». Ainsi, informent les partenaires, les secteurs prioritaires d’embauche sont les  domaines  de la technologie de l’information et de la communication et de la numérisation. «Nous sommes heureux de recevoir le soutien  des pays de l’Union européenne pour aider les migrants, qui sont en situation très difficile, à retourner dans leur pays d’origine et à reprendre leur vie dans de meilleures conditions. Aujourd’hui nous sommes encore en train de discuter de la migration circulaire, régulière qui permet aux migrants de s’assurer un partenariat gagnant-gagnant», a indiqué le représentant l’Oim au Sénégal.
Selon lui, le «migrant a la possibilité de réussir sa vie». A travers ce projet, «nous pensons que les migrants, qui auront la possibilité de  d’aller en Europe, apprendront les nouvelles technologies et à leur retour ils pourront mettre ces apprentissages au service de leur pays», se réjouit-il.


En fait,  les jeunes candidats qui seront sélectionnés bénéficieront des contrats en fonction de leur domaine de compétence en conformité avec les besoins des entreprises des pays d’accueil. Et dans un effort de promouvoir l’embauche des femmes dans les secteurs ciblés, le projet comptera au minimum 30% de femmes  parmi ses  bénéficiaires, indique-t-on dans le communiqué de presse. Ainsi, Irène Mingasson, ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal, se dit très heureuse de ce projet qui recrute des talents africains et qui concerne le Sénégal et le Nigeria. «C’est un projet très innovant qui illustre l’engagement concret de l’Union européenne  et de ses Etats membres, toute la team Europe, à accompagner des jeunes professionnels  du Sénégal et du Nigeria vers une émigration régulière et organisée porteuse d’opportunités», a-t-elle déclaré.
Selon elle, c’est un objectif que l’Union européenne partage et qui est central à son partenariat avec l’Afrique «pour une meilleure gouvernance et une meilleure gestion de la migration et pour l’intérêt de tous dans un esprit gagnant-gagnant».  A l’en croire, aucune partie ne perd  dans ce projet. «Les jeunes sélectionnés, dans leur trajectoire personnelle qui mise sur les potentialités de migration circulaire, deviendront des champions et des championnes africains qui seront riches de nouvelles compétences à travers cette aventure particulière du travail en entreprise pour développer cet esprit d’entreprendre qui, par ailleurs, sous-tend toute la stratégie de l’émergence du Sénégal où le secteur privé  dans son esprit d’entreprise  a une place si importante», explique-t-elle.

Irène Mingasson : «Plus de 4500 migrants ramenés au pays»
Ce projet gagnant-gagnant dans les deux sens, poursuit l’ambassadrice de l’Ue, «est aussi une réponse aux besoins spécifiques  actuels du monde  de l’entreprise en Europe».
Mme Irène Mingasson de rappeler que l’Union Européen­ne a toujours accompagné le Sénégal dans la gouvernance de l’émigration.  Elle en veut pour preuve, l’aide apportée sur la question de la gouvernance et celle  de la sécurité.  C’est pourquoi, les Etats membres  de l’Ue ont  renforcé, dit-elle, leurs capacités techniques et institutionnelles. Dans le même sillage, elle dira aussi que l’Ue a joint ses forces pour faire face au principe des migrants.
«Nous appuyons aussi le retour de ceux qui le souhaitent dans le cadre d’un partenariat avec l’Oim. Cette initiative conjointe  a déjà réussi à accompagner le retour au Sénégal de plus de 4500 migrants», informe-t-elle en montrant que, dans le cadre de ce partenariat dans le domaine de la migration, l’Ue a pour objectif de créer des opportunités et des emplois pour les femmes et les jeunes, «par exemple, développer le projet de création d’emplois au Sénégal».
L’Ue a déjà créé «800 emplois, assisté 7500 personnes pour la mise en place d’activités génératrices de revenus et a formé 1424 jeunes dans l’entreprenariat. Nous sommes très fiers de cette réalisation», se réjouit-elle.
De l’avis du représentant de la ministre de la Jeunesse, c’est un projet qui vient à son heure dans un contexte de pandémie du Covid-19, qui a fini de bouleverser l’ordre mondial et mettre à genoux les économies des pays du Nord et a fortiori ceux du Sud. Il estime qu’il va donner une réponse à la lancinante question  de l’emploi des jeunes. Car dit-il,  ce sont plus de 200 000 jeunes qui arrivent chaque année dans le marché du travail.  Ainsi, il promet de ne ménager aucun effort pour soutenir cette idée.
Après avoir remercié les pays européens qui, dans la phase-pilote de ce projet, ont choisi les jeunes diplômés de ces deux pays pour leur offrir l’opportunité de mettre en application leurs connaissances et de se confronter à d’autres réalités socio-professionnelles, Moïse Sarr, secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, pense que «le projet Match s’inscrit dans le cadre de l’émigration régulière». A l’en croire, «il va permettre de valoriser les talents des jeunes du Sénégal et du Nigeria qui pourront bénéficier des conditions identiques que celles des ressortissants des pays d’accueil et comprendre le travail de pays tels que la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas».

SOURCE PAR JUSTIN GOMIS 

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