Dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances pour 2026, le gouvernement a initié une mesure ciblée visant spécifiquement le secteur des télécommunications. Cette disposition, qui concerne principalement les opérateurs Sonatel et Expresso, prévoit la révision de leurs conventions de concession dans l’objectif de générer 50 milliards de francs CFA de recettes supplémentaires. Cette initiative s’inscrit dans la droite ligne du Plan de redressement économique et social (Pres) dont l’ambition est de mobiliser 762,6 milliards de FCFA de recettes additionnelles l’année prochaine.
La révision des conventions trouve sa légitimité dans la découverte d’irrégularités entachant les précédents renouvellements, si l’on en croit au journal Libération. Concernant Sonatel, dont la convention initiale remonte à 1997 pour une durée de vingt ans, le renouvellement intervenu en 2017 pour dix-sept nouvelles années aurait contrevenu à une clause du contrat original limitant strictement la durée maximale de renouvellement. Pour Expresso, le renouvellement de sa concession aurait été effectué de manière anticipée, alors même que la convention de base n’avait pas encore atteint son terme.
Au-delà du secteur des télécoms, le gouvernement a envisagé un éventail de mesures fiscales pour atteindre ses objectifs budgétaires. Parmi les plus significatives, figurent le relèvement de la taxation sur le tabac à 100% (contre 70% auparavant), la réactivation des droits de sortie sur les exportations d’arachide, l’instauration de droits à l’importation des téléphones portables, ainsi que de nouvelles taxes sur l’exportation de la noix de cajou et sur l’importation de véhicules, cette dernière faisant suite au relèvement de l’âge autorisé des véhicules importés.
L’ensemble de ces dispositions fiscales, couplé aux dividendes attendus des sociétés minières et aux gains escomptés sur les dépenses fiscales, devrait porter les recettes internes totales pour 2026 à 5 740,7 milliards de FCFA. Cette projection représente une augmentation significative de 31% par rapport à la loi de finances rectificative de 2025.
Cette croissance sera principalement tirée par la dynamique des recettes fiscales, avec une pression fiscale qui devrait s’établir à 23,2% du PIB, contre 18,9% en 2025.