Invité de l’émission Objection ce dimanche sur Sud FM, le professeur agrégé de science politique Maurice Soudieck Dione a analysé la dynamique actuelle du champ politique sénégalais. Selon lui, un nouvel équilibre est en construction, mais il reste encore largement favorable à la majorité dirigée par le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.
Pour le politologue, l’opposition tente de se restructurer mais demeure encore en phase de recherche stratégique. « L’opposition est en quête d’organisation, elle essaie de se repositionner comme elle peut », observe-t-il.
À l’inverse, la coalition au pouvoir continue de bénéficier d’un avantage institutionnel et symbolique important : « Les tenants du pouvoir ont le vent en poupe, parce que c’est une réalité du système politique sénégalais. Quand les Sénégalais élisent un nouveau régime, ils lui donnent les leviers nécessaires pour mettre en œuvre son programme. »
Maurice Soudieck Dione reconnaît toutefois que le contexte socio-économique complique l’équation gouvernementale : chômage, cherté de la vie, hausse du coût de l’électricité, opérations de déguerpissement. « Ce n’est pas un environnement favorable à l’exécutif », admet-il.
Mais selon lui, ces difficultés relèvent d’un temps long des réformes, difficilement compatible avec l’impatience du quotidien : « Le temps nécessaire pour voir les fruits des réformes structurelles ne coïncide pas avec le rythme des attentes sociales. Il y a une distorsion qui peut créer une impopularité. »
Néanmoins, il estime que cette impopularité reste maîtrisable : « Elle n’a pas encore atteint un niveau permettant à des forces sociopolitiques de renverser la tendance. »
Le chercheur rappelle enfin la forte légitimité politique issue des urnes : « Le président Diomaye Faye a été élu avec plus de 53 % des voix, et son Premier ministre Ousmane Sonko a conduit le Pastef à obtenir 130 députés sur 165 lors des législatives. Cela donne au pouvoir une assise que l’opposition ne peut ignorer. »
Mangoné KA