Dakar et son agglomération, «capitale en désordre». Le qualificatif n’est pas de trop. La ville vitrine du Sénégal «étouffe» et, au-delà, tous les centres urbains du pays ou presque. Désordonné, sale, avec des routes barrées et des marchés qui débordent sans limite, des embouteillages, l’occupation des trottoirs, la «cantinisation», la pollution, le tapage nocturne, la circulation non règlementée de camions, des tentes dressées sur les rues pour des cérémonies religieuses et familiales, des charretiers et pousse-pousse qui n’ont plus de sens interdit, des motocyclistes en roues libres, des garages et parkings empiétant sur les trottoirs… au vu et au su de ceux-là mêmes censés d’y remédier, le constat choque plus d’un. Quid de la promiscuité ?
Ce désordre semble aller de mal en pis, malgré les nombreuses initiatives de désengorgement des régimes des anciens présidents Me Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Le nouveau ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Me Mouhamadou Bamba Cissé, dès sa prise de fonction, après les opérations de Soumbédioune et Colobane, a saisi les gouverneurs d’une circulaire, en date du 19 septembre 2025, les ordonnant de recenser toutes les occupations anarchiques de la voie publique avant le 25 septembre, en prélude à une vaste opération de déguerpissement dans la capitale et les centres urbains.
Pourvu que cela s’adosse à un strict suivi des espaces libérés et des mesures durables, pour éviter de redonner à ces actions un air du «déjà vu» qui a caractérisé toutes les opérations précédentes. A travers ce dossier, Sud Quotidien fait constater la situation à Dakar et plusieurs villes, dans un premier jet, ce jeudi, avant de revenir sur la compréhension et la lecture sociologique du phénomène dans un second, demain vendredi.