Home ActualitésPolitique Moussa Sarr (Ld) sur l’affaire des gazelles Oryx : «L’autorité compétente doit mener les enquêtes appropriées»

Moussa Sarr (Ld) sur l’affaire des gazelles Oryx : «L’autorité compétente doit mener les enquêtes appropriées»

par pierre Dieme
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Moussa Sarr n’est pas de ceux qui exigent que le Président Macky Sall fasse sa déclaration de patrimoine. Le porte-parole de Ld estime que c’est plutôt à la prise de fonction et à la fin de la mission que cet acte de transparence a un sens. Et si la crise sanitaire devrait perturber le dialogue politique, il rappelle qu’il appartient aux acteurs politiques de décider «par consensus» du report ou non des Locales annoncées pour fin mars 2021 au plus tard.

La dernière actualité, c’est la publication des rapports de l’Ige qui épinglent nombre de structures de l’Etat. Peut-on se contenter de griefs et de rappels à l’ordre et oublier la justice ? 
Permettez-moi d’abord de réaffirmer l’attachement de mon parti, la Ligue démocratique, aux principes de transparence dans la gestion des ressources publiques et à la reddition des comptes. Au Sénégal, il faut le noter pour s’en féliciter, il existe un dispositif efficace permettant de déceler les manquements liés à la gestion des biens publics. C’est pourquoi il faut saluer le travail des corps de contrôle à savoir l’Ige, la Cour des comptes, etc. Ces structures, au terme de leurs investigations, font des recommandations destinées avant tout à améliorer la gestion des ressources nationales. Malheureusement, certains d’entre nous ne prennent même pas la peine de lire et de saisir le sens du contenu desdits rapports et jettent en pâture ceux qui y sont cités. Il nous faut savoir raison garder. Mais une fois que cela est dit, le président de la République qui est destinataire du rapport de l’Ige comme lui-même s’y est engagé, devra en faire bon usage. S’il est nécessaire de saisir la justice et de sanctionner ceux qui sont fautifs de mauvaise gestion, il faut le faire au nom de la transparence et de la reddition des comptes.

Le président de la République a fixé un ultimatum à ses ministres de procéder à leur déclaration de patrimoine d’ici à la fin août. Qu’en dites-vous ? 
Au regard des dispositions de la loi, il n’est pas tard de faire sa déclaration de patrimoine. Dès lors, les ministres et tous les gestionnaires de ressources nationales concernés par la déclaration de patrimoine doivent s’y soumettre. C’est une exigence de transparence.

Certains lui rappellent que lui non plus n’a pas déclaré son patrimoine après sa réélection. Est- ce votre avis aussi ?
Le Sénégal est un pays organisé et régi par des lois. Je ne pense pas, en l’état actuel, que la loi fasse obligation au Président réélu de faire à nouveau une autre déclaration de patrimoine. En 2012, alors qu’il venait d’être élu président de la République, le Président Macky Sall a fait une déclaration de patrimoine accessible à tout le monde. C’est cet esprit qu’il faut saluer. Mais il n’est pas bienvenu de demander à un Président réélu de faire une déclaration de patrimoine. C’est à la prise de fonction et à la fin de la mission que la déclaration de patrimoine a un sens.

Depuis la Présidentielle, Benno bokk yaakaar s’est rarement réunie. Qu’est ce qui explique cette léthargie ? 
La Coalition Benno bokk yaakaar n’est pas en léthargie. Elle a adapté son fonctionnement au contexte de crise sanitaire et économique que nous vivons. Le Secrétariat permanent de Benno bokk yaakaar s’est réuni régulièrement avant et pendant cette crise. Au cours de cette période actuelle, différentes structures de Benno se sont réunies en visioconférence et ont publié des déclarations. C’est le cas du Conseil des sages, de la structure des cadres et de celle des femmes. La cellule de communication de Benno dont je suis membre a aussi eu des activités propres. Par exemple, le 25 avril dernier, nous nous sommes réunis en visioconférence avec le ministre Mansour Faye. Le président de la coalition, par des canaux appropriés, est en contact avec les chefs de partis, à chaque fois que de besoin.

Devrait-on poursuivre le Dialogue national qui est en berne depuis le début de la crise sanitaire ? 
Le dialogue est consubstantiel à la démocratie. Et au Sénégal, il n’est pas tout à fait exact de dire que le dialogue est en berne. Lorsque des acteurs se mettent à dialoguer, c’est pour prendre en charge au moins théoriquement les questions du moment et, dans une certaine mesure, envisager celles à venir. Sous ce rapport, on ne peut pas soutenir l’absence de dialogue au Sénégal. Souvenez-vous qu’au début de la crise sanitaire, le président de la République a rencontré les leaders politiques, les autorités religieuses et coutumières pour recueillir les avis et les suggestions des uns et des autres. En ce moment-là, c’est cette forme que le Dialogue national devait revêtir. Et il l’a revêtue. Après, le moment de la décision est une prérogative du président de la République. Au total, et il faut en convenir, les espaces de dialogue existent bel et bien. Toutes nos avancées démocratiques et sociales sont, en dernière instance, le résultat du dialogue entre acteurs. C’est pourquoi la Ligue démocratique reste attachée au débat d’idées dans l’espace politique et social.

Justement, le dialogue politique aussi doit-il reprendre pour éviter un autre report des Locales ?
Que le dialogue politique reprenne en tenant compte de la crise sanitaire actuelle, les plénipotentiaires des partis peuvent en délibérer et faire des propositions. Mais, si nous tenons compte de la propagation actuelle du virus, je pense que nous devons rester prudents. Au Sénégal, les cas positifs continuent de progresser et d’autres pays du monde reconfinent une partie de leurs populations. La prudence doit être le maître-mot partout. Maintenant, c’est aux acteurs politiques de décider par consensus s’il faut maintenir les élections locales ou les reporter. Sur toutes les questions, il importe de privilégier le dialogue comme modalité de recherche de solution.

Quelles mesures le président de la République devrait-il prendre dans l’affaire des gazelles Oryx ? 
J’ai appris comme tout le monde l’affaire dite des gazelles Oryx, à travers la presse. Je pense que pour cette affaire, l’autorité compétente doit mener les enquêtes appropriées. C’est cela qui permettra de situer les responsabilités, de corriger des manquements et, au besoin, de sanctionner des coupables, au cas où des fautes seraient établies.

Toutes ces questions semblent avoir relégué au dernier plan la pandémie du Covid-19 qui pourtant fait des ravages. Quelle lecture faites-vous alors de la gestion de cette crise sanitaire et économique ? 
Hélas, vous avez raison de noter que cette pandémie à Covid-19 continue de faire des ravages. Mais nous, au niveau de la Ligue démocratique (Ld), après une évaluation d’étape, avons estimé que la gestion de cette crise sanitaire a été globalement satisfaisante. En effet, le pilotage de la lutte contre la pandémie par le président de la République, en concertation avec le Comité national de gestion des pandémies, a produit des résultats probants. J’en veux pour preuve au plan sanitaire d’abord, le taux de guérison de plus de 68 %. Ensuite, au plan du soutien apporté aux couches les plus vulnérables, la décision du chef de l’Etat de mettre en place un Plan de résilience économique et sociale qui a permis d’atténuer les effets néfastes du Covid-19 pour plus de 10 millions de nos compatriotes sans compter le soutien aux entreprises et aux autres acteurs économiques. Toutes ces mesures ont renforcé la résilience des Sénégalais face à une crise inédite. Justement, cette crise n’est pas seulement sanitaire. Elle est d’ordre économique et social. D’où la pertinence de l’adaptabilité des mesures en fonction de l’évolution du virus et de la connaissance que les autorités en ont. Devant une telle situation, il faut rester modeste. Personne n’a la panacée. En décidant de la levée des mesures restrictives, le président de la République a voulu non seulement faire reprendre au pays l’activité économique et sociale, mais aussi inviter les Sénégalais à assumer leurs responsabilités. Il revient à chacun de nous, tout en s’adonnant à ses activités, de respecter les mesures préventives. L’Etat ne peut pas mettre un agent de police derrière chaque citoyen. Le virus est encore là et nous sommes appelés à vivre en sa présence pendant quelque temps. Il faut rester alors vigilant et préventif.

SOURCE PROPOS RECUEILLIS PAR HAMATH KANE

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