Un nouveau drame vient endeuiller les chantiers navals de Dakar. Selon des révélations exclusives de Libération, un travailleur de Dakarnave, identifié sous le nom d’Issakha Touré, a perdu la vie lundi dernier après une chute mortelle dans l’un des bassins du site. L’accident a été fulgurant : l’ouvrier est décédé sur le coup, sous les yeux de ses collègues impuissants. Mais au-delà de la tragédie humaine, l’affaire prend une tournure explosive. Libération rapporte que les images de la chute, particulièrement choquantes, mettent en évidence de graves manquements sécuritaires. En effet, aucune protection n’était installée autour du bassin, laissant planer la responsabilité directe de l’entreprise dans ce drame. Des sources internes confient d’ailleurs que ce n’est pas la première fois qu’un tel accident survient à Dakarnave. Plusieurs cas similaires auraient déjà été enregistrés, sans qu’aucune suite pénale n’ait été donnée. Une culture du silence et de l’impunité qui, selon les proches du dossier, permettrait à l’entreprise de continuer ses activités sans jamais rendre de comptes. Ce drame intervient dans un contexte particulier : celui du processus de sélection d’un nouveau repreneur des chantiers navals. Depuis 1999, c’est Lisenave, via sa filiale Dakarnave, qui détient un contrat qualifié de « léonin » par certains acteurs du secteur. Aujourd’hui, l’accident mortel d’Issakha Touré vient assombrir davantage cette procédure sensible et jette une lumière crue sur les pratiques internes de l’entreprise. Alors qu’une enquête officielle est annoncée, Libération souligne que Dakarnave tenterait de minimiser, voire d’étouffer l’affaire, comme cela aurait été le cas dans le passé. Mais cette fois-ci, les faits sont trop graves pour passer sous silence : un homme est mort dans l’exercice de son métier, faute de mesures de sécurité élémentaires.
Dakaractu