L’affaire Mimi Touré refait surface et pourrait raviver les tensions qui couvent au sommet de l’État. Selon la 7TV, relayée par L’Obs, l’Agent judiciaire de l’État a transmis en début de semaine au Pool judiciaire financier le rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) mettant en cause l’ancienne Première ministre et ex-présidente du CESE, Aminata Touré.
Cette évolution relance un dossier sensible que le Premier ministre Ousmane Sonko avait lui-même évoqué lors de la séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale, le 28 novembre. Face aux députés, il avait réaffirmé sa détermination à traiter tous les rapports de l’IGE, y compris celui qui pointerait de supposées irrégularités dans la gestion de Mimi Touré.
Sonko avait rappelé que le rapport avait été commandité et validé sous l’ère Macky Sall, et que l’ancien Premier ministre Amadou Ba avait commencé à en appliquer les recommandations, avant de rédiger une correspondance datée du 3 juillet 2023 à cet effet.
« Je crois à la continuité de l’État. Dès mon arrivée, j’ai transmis les trois rapports que j’ai trouvés. Je ne dis pas qui est coupable ou non ; seule la justice tranchera. Mais si un document fait état d’un montant sorti des circuits normaux, je suis tenu de le transmettre », avait-il expliqué.
La concrétisation de cette démarche, confirmée par la transmission du dossier au PJF, ouvre la voie à une possible procédure judiciaire. Toutefois, ce rebondissement pourrait également exacerber les relations, déjà décrites comme crispées, détendues, selon d’autres, entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son chef de gouvernement.
Un dossier judiciaire visant Mimi Touré, figure politique de premier plan, pourrait donc non seulement animer l’actualité judiciaire, mais aussi tester la cohésion au sein de l’exécutif.
Mangoné KA

