En pleine saison des pluies, le marché Castors grouille de monde. Pourtant, derrière l’animation apparente, une préoccupation majeure se fait entendre : les prix des légumes ont atteint des sommets, au grand désarroi des clients comme des commerçants.
Au cœur de ce marché dakarois bien connu, la rareté de certains produits saute aux yeux. Carottes, choux, poivrons ou encore pommes de terre se font rares, et ceux qui en trouvent doivent payer le prix fort. « Tout est cher cette année ! On n’arrive plus à remplir nos paniers comme avant », déplore Maïmouna Gueye, mère de famille venue faire ses courses.
Côté vendeurs, même son de cloche. « On veut vendre, mais les clients ne peuvent plus acheter comme avant. Et nous-mêmes, on achète les légumes à un prix trop élevé », confie Mourtala Diouf, un commerçant frustré.
Pour certains, la cause est toute trouvée : l’hivernage. Mais d’autres vont plus loin dans l’analyse. Jaraaf Fall, un vieux du quartier, estime que cette flambée des prix est liée à une forte dépendance vis-à-vis des importations. « Beaucoup de nos légumes viennent de l’étranger. Si l’on appuyait vraiment nos cultivateurs, surtout ceux de la zone des Niayes, on n’en serait pas là », explique-t-il.
Face à cette précarité grandissante, les acteurs du marché lancent un appel pressant aux autorités : « Il faut agir pour soulager les ménages. La vie est devenue trop chère ! », s’indigne une autre commerçante, Bintou Dramé.
Tous s’accordent à dire que seule une relance sérieuse de la culture maraîchère locale permettra de faire baisser les prix et d’assurer une meilleure souveraineté alimentaire au Sénégal.