Zahra Iyane Thiam s’est fendue d’un communiqué, ce mercredi 20 août, pour alerter sur l’élection à la mairie de Dakar prévue ce 25 août. Selon l’ancienne ministre de la Microfinance, il s’agit d’un rendez-vous manquer avec la démocratie.
Texte in extenso
Dans quelques jours, le Conseil municipal de Dakar sera convoqué pour élire un nouveau Maire, après la révocation de l’édile en exercice, une décision toujours pendante devant la justice. Mais derrière cette procédure, c’est la fidélité à l’idéal démocratique qui se joue.
La démocratie repose sur trois piliers indissociables: la morale, l’éthique et la responsabilité.
Or, le mécanisme envisagé les nie tous.
Le suffrage indirect,
longtemps pratiqué au Sénégal, a montré ses limites : marchandages, compromis de couloir, élus déconnectés de la volonté citoyenne. C’est précisément pour en finir avec ces dérives que le législateur avait instauré l’élection directe des maires.
Les règlements de compte politique du nouveau régime, qui nous valent de revenir aujourd’hui à l’ancien système, même provisoirement, relève d’une palinodie démocratique.
Le danger est double. Sur le plan de la légitimité, d’abord, comment justifier la candidature du conseiller Abass Fall de Pastef, qui ne dispose que de 12 conseillers sur 100 ? Ce ne serait ni courage ni audace politique, mais une tentative de ruse institutionnelle. Espérons, au nom du principe du jub jubbal jubbanti, que l’on ne cédera ni aux marchandages ni aux alliances contre nature avec ceux qu’on appelle arbitrairement • prédateurs de la République ». Ce serait abject, car dicté par le seul appétit du pouvoir et de la politique politicienne, en contradiction flagrante avec les discours de rupture. L’interpellation vaut pour tout Pastef, mais aussi pour les 32 ou 33 conseillers de Benno, dont la liste avait été dirigée par Diouf Sarr.
Comme le rappelait De Gaulle, « la légitimité politique ne peut découler que de la légalité électorale •. Après l’imbrigolio Diomaye moy Sonko qui peine à maintenir son unité, nous menant à ce débat incensé de Président légal et de Président légitime, Dakar ne saurait être arrachée par un forcing judiciaire.
Au Sénégal, une vacance au sommet de l’Etat conduit automatiquement à une nouvelle élection. Pourquoi, pour une Mairie aussi stratégique que Dakar, accepter un bricolage institutionnel qui nie la souveraineté populaire et rompt le contrat programmatique passé avec les électeurs ?
Deux pistes existent pour rester cohérents avec nos principes démocratiques :
Désigner automatiquement le suivant sur la liste victorieuse; Ou convoquer de nouvelles élections municipales dans des délais raisonnables.
Ces solutions, appliquées ailleurs, sont simples et claires. Cette situation inédite, confirme la pertinence de la demande insistante de l’opposition lors du dialogue politique au Président Diomaye, de mettre en place un véritable comité de suivi dans le prolongement des travaux du dialogue national sur le système politique.
Le Sénégal a toujours voulu être une vitrine démocratique en Afrique. Ne transformons pas Dakar en laboratoire d’expérimentations institutionnelles hasardeuses. L’idéal démocratique n’est pas négociable: il doit être respecté et sacralisé. A défaut, nous prenons le risque de légitimer l’arbitraire, de trahir la confiance des citoyens et de fragiliser l’édifice démocratique patiemment construit par des générations, au prix de luttes, de sacrifices et d’espérance.
Birama Thior
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